dimanche 5 novembre 2017

Nuit lunée

Nuit noire,
nuit faussement noire,
mais nuit vraie
pourtant.
Le soleil est
carapatée
caparaçonné dans son
plumard,
c'est ce que j'ai envie de croire,
et non qu'il ne cesse
jamais de
brûler,
sans repos,
incandescent
inébranlable.
La nuit
pourtant
n'est pas noire
de jais,
presque bleutée
d'obscurité opaque.
Elle est moitié de nuit,
la lune a pris les
grands moyens.
Je te regarde,
énorme disque,
taches de vieillesse,
mais lactée comme
en prime jeunesse.
Tu obnubiles,
Tu fascines,
sors le grand jeu
ce soir,
comme si tu
avais à
nous éblouir.
belle,
puissante et douce
à la fois.
Tu te laisses admirer,
toi,
sans fausse modestie
solaire.
Tu appelles,
sans loup garou.
Fais de l’œil,
fais presque
le jour.
Mais tu ne pourras jamais.
Tu le sais.
Continues-tu de croire
aux bouffonneries
du soleil ?
Continues-tu de te désoler
de ne pas
l'être ?
Tu découvres la face
cachée,
tu fais rêver tous les
rêveurs,
aimer les amoureux.
Le soleil n'est qu'un fat
impératif mais
égoïste
et parfois fatal.
Et surtout !
Ne te laisse plus marcher
dessus !
L'homme croit à son pouvoir
sur toi.
Rue et envole les
arrogants
qui ne savent pas
qu'ils vont mourir.

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