dimanche 4 novembre 2012

La fièvre


L'aigreur chaude et moite
La voilà de retour
Celle qui se tapit tout au fond,
Mesquine, lâche, malhonnête.
Le profond dégoût de se voir à nouveau
Terrassé, pris d'assaut, effacé.
Le feu s'élance et s'installe dans la poitrine,
Sans gêne et sans limites
Le monde tourne de l'intérieur
Il tourbillonne
Et s'il s'envolait tant il mouline ?
Les autres sont à côté
Ils se transforment, ils s'enfuient, ils s'effraient, ils sentent.
Les yeux sont à l'envers
On se regarde brûler sans se consumer
Yeux fascinés par le bûcher
Les flammes les ont piégés
Même les habitués y succombent.
Mal partout et ça grince
La fièvre apparaît
Elle lutte férocement
On a chaud, on fume de partout
Et on s'embrase tout d'un coup,
On avait chaud, on flambait
Du cœur et des viscères ;
Là, de toutes les pores on chauffe
Les joues, la tête puis les cheveux
Et le corps suit et commence de fondre.
Être de flammes.
La fièvre apaise,
Sans elle on ne serait plus qu'un
tas de cendres inertes et inutiles
Une flaque de peau morte.
La fièvre est l'alliée contre le feu.
Et avec elle, on reprend possession de soi.