jeudi 31 janvier 2019

Froid d'hiver en négatif,
Fidèle témoin des affres
Intestins.

31 janvier : Le livre fantastique

Il arrive que
Le livre tant aimé
Pourtant miroite
Trop clair,
Vibre trop fort
A en faire éclater le
Plexus
Solaire.
Il ne dit rien de
Spécial,
Il ne se tourne pas autour
En forage intestin.
Mais il est
Les yeux dans
Les yeux.
Et l’on voudrait être
Aveugle
Pour un temps.
Mais le livre ne peut pas
Sans.
Il regarde et
Ne dort jamais,
Même refermé,
Il murmure
Chantonne
Gargouille
À voix basse.
Il ne peut pas
Sans.
Ni les yeux ni
Les autres,
Tous les
Orifices roulants.
La bouche se ferme oui.
Mais elle est bien,
Malgré sa grande gueule
Indécente,
La dernière roue du
Carosse.
Juste le dernier maillon de la
Chaîne
Et peut-être le moindre.
Bref,
Le livre réflexe
Agite
Les neurones
Invariablement.
Sauf que voilà
Parmi ses pairs,
Le rigolo
Rebondi,
Culbuto
Trampolin.
Il miroite
Comme sa nature le
Dicte
Mais mais mais il
Rit sans s’arrêter,
De fantaisies en couleurs
Folles.
Il se contrefiche des
Règles et
Virevolte
Bout-en-train.
Il joue les aventures
Et les pays
Imaginaires.
Et il réconcilie les
Univers.



‪Museau fouineur‬
‪Perdu dans sa fourrure‬
‪Trottine l'air de rien héros polaire.‬

mercredi 30 janvier 2019

Neige au bras d'hiver
Rompt son exil et danse ;
L'homme à ses pieds roule et crie son caprice.

30 janvier : Le ciel et ses airs

Le ciel et ses airs
Sans frontières insensées
Se sont frottés
Les mains,
Perclus de rigolade avant même.
Comme un livre ouvert,
Se cacher n’est pas de leur
Trempe,
Ils ont concocté leur petite
Tambouille
Et prêts les mains
Pleines à
Jeter aux humains
D’en bas.
Ceux qui ne s’approchent
Jamais
D’eux,
Qui se terrent s’inventant
Une guerre.

Le ciel et ses airs
S’ennuient des anciens et
Batailles de
Boules et avalanches.
Parfois,
Un sursaut un peu fou
Les saisit.
Mais la vraie fête
S’est éteinte.
Ce monde végète,
Ils tournent en rond
Soufflent un peu.
Mais le Vieux Monde
Est un
Plat robinet d’eau tiède.
Ne fait ni chaud ni
Froid,
Berceuse rassurante.

Le ciel et ses airs
Se sont revigorés
Pour une unique petite
Sauterie.
Rire des pouvoirs d’en-haut
Et les humains qui
Entrent dans la
Danse.
Les flocons joujoux
Emerveilleurs innés
Semblent de
Terribles ennemis.
On crie au scandale.
On s’insurge.
En fait,
On a peur,
Hantise de n’être qu’un animal
Parmi les
Autres.
On s’insulte et s’accuse.
C’est le ciel et ses airs
Qu’on tremble,
Comme si juste nouveaux
Découverts.
Il va nous tomber sur la
Tête.
Tous aux abris !
L’univers nous
Attaque.
Paranoïa aux grands airs
Scientifiques.

Le ciel et ses airs,
Encore,
S’interrogent incrédules :
Mémoire est-elle si
Courte chez nos amis
Bipèdes ?
Ils pavanent pourtant leurs
Grands cerveaux
Fumants,
Défilés de fiers QI.
L’un d’entre les airs,
Fantasque,
Bouffon du roi
Propose :
Et s’ils se croyaient les
Plus forts ?
Ses compères
Tapes dans le dos
Éclatent d’une grande
Joie
Contagieuse
Et trinquent à cette
Fabuleuse
Saillie.
Ce bouffon est le roi.
Vive le bouffon pour l’éternité !


mardi 29 janvier 2019

Le ciel brandit en riant
Sa tempête ;
Les hommes piaffent en rond et rond.

29 janvier : Immobilisme

Les bras pourraient ne plus,
pourraient tomber jusqu'à terre,
les jambes stopper,
s'enfoncer au sol.
Le corps englué aux
terres et airs.
L'oxygène pèse sur les épaules.
Les sables mouvants s'ouvrent,
dessous.
On a beau le
vouloir
aussi fort que la lune,
pas une particule ne daigne
déplacer
sa carcasse.
Comme le paresseux allégé,
on perd même les
muscles du
frisson.
Le froid fait des bulles de pied en
cap.
Le chaud dilate et gonfle d'est en
ouest.
On est un gros
savon
coulant.
Mais parfaitement
indifférent.
Malléable à merci,
étranger insaisi.
On se regarde,
ironique,
jouer de l'habitude.

Léopard

En robe distraitement tachée,
le léopard pleure d'exactes larmes d'encre
qui l'abreuvent.

lundi 28 janvier 2019

Le long mois de janvier
Allonge nonchalamment 
Ses doigts de glace noire.

28 janvier


Le regard cherche le sens

Et entend tous les possibles
Avant de comprendre l envers

Hyène

 Grande dame de la nuit méprisée,
Altesse en sa demeure,
La hyène sans fard force de la nature.

Le vent siffle et flûte,
Les volets giflent,
La maison tangue, s'envole.

dimanche 27 janvier 2019

27 janvier : Recette de l'humanité

Dans un grand bol,
Versez les riz,
Les uns et puis les autres.
Confectionnez des couches
Et jouez le dégradé
Du plus noir au plus blanc,
Sans omettre le rouge.
Teintez si vous voulez
En couleurs imprévues.
Gateau de riz à étages.
Faites cuire tel quel.
Le grand bol de mille riz
Est un sage impeccable.
Touchez-y d'un petit doigt,
Et l'édifice s'affaisse.
Les riz s'emmêlent
Et rient de toute leur gorge.
Ils ont joué la belle tour
De Babel.
C'est pour mieux l'effondrer.
Ne pleurez pas comme ça.
Et venez donc danser !

Etats-Unis en métissage

Plongés dans le grand bain américain, conquête
Blanche ivoire pure de l'Ouest et ses mirages,
Les aventuriers chevauchent avec rage
Fouettent montures et noirs esclaves, bille en tête.

D'un bout à l'autre du spectre, de la parfaite
Pâleur jusqu'aux peaux sombres en chaînes en cage,
Les ravageurs domptent les indiens marécages,
Chacun à son rang strict, ordonnent la planète.

Au pays de l'or blanc, à grands coups de machette ;
Puis les teintes se mêlent ; demeure l'étiquette :
Tranchante intraitable allergique au bariolage.

De jour en jour, s'enrichit grandit la palette
Du peuple, ses nuances décuplent les facettes
Du kaléidoscope ; explosent les barrages.
L'arbre intérieur ramasse
Ses racines, serres
Torses contre Nature.

samedi 26 janvier 2019

L'homme et son ombre : Brexit

Une autre fin du
Monde
Pointe un bout de
Narine
Un oeil de crocodile
À moitié
Globuleux
Comme un gros cul de bouteille
Sorti des eaux.
Mauvaise augure,
L’animal en approche
Paisible et
J'menfoutiste fait
Hurler les
Animaux humains
Pourtant fièrement
Érigés.

On crie au loup,
Ineptie qui plus est
Bien vexante
Pour le reptile installé dans son
Cuir écaillé.
La fin du monde,
Tous aux abris !
Le croco circonspect
Regarde ce drôle de
Spectacle :
Il s’amuse,
Cela va sans dire.

Ils préparent le jour d’après,
Le commencement de l’autre vie,
Ils savent qu’ils doivent
Survivre.
Ils entassent
Pas encore trop
Fébriles,
Il sait lui que ça ne saurait
Tarder.
Ils construisent des pyramides
D’aluminium,
Au cas où.
Il se retourne le
Gros coco,
Ça ne peut pas être lui qui !
Si si,
Un seul et les voilà en pré-hystérie
Consumériste.

Il se décide à faire un petit
Tour,
Dans ce monde prêt à
Choir.
Il se faufile dans les rues
Froides,
Humides comme il aime,
Bien !
Il voit par mars
Fenêtres
Des Londoniens
Des pièces pleines
De ces boîtes
Aussi laides que
Leurs palais
Phalliques.
Il tente
La tête penchée
D’y voir l’art qui
Echappe.

Son périple l’épuise.
Sa quête l’inquiète.
Et puis,
Le voilà les petons dans
L’eau frisquette
Du Nord,
Quelle poisse !
Une lumière se fait là
Dans son esprit
Embrouillé :
Les hommes partent pour la
Lune !
Satisfait il repart
Troubler les mers
Où il ne devrait
Pas.

Non non curieux croco !
Viens là tendre
L’oreille :
Les fiers hommes n’ont que peur de leur douce
Ombre.
Mais chuuuuuut...


26 janvier : L'anguille

L’anguille s’approche aux pieds,
Glisse,
Louvoie,
Coule,
Magiquement terrestre.
Nouvelle amphibie,
Pour assouvir
Sa soif,
Elle laisse son lit
Habituel
Pour rejoindre le
Mien.
Elle grésille d’impatience,
Frétille par avance.
Elle attise son feu.
Les moustaches tremblotent.
Elle sourit aux anges.

Dans un bruit aqueux de
Succion grasse,
Elle atteint son but
Et s’y enlace,
Amphibie constrictor.
Elle m’enguirlande
Comme son plus beau Noël,
Régulière,
Appliquée.
L’oeuvre est parfaite.
Ses aiguillons flambent
Et s’insinue dans mes veines,
Mon sang se fait
Bleu
Et mon esprit
Vide.
Je frissonne,
Elle me serre fort
Sans un mot bien sûr
Mais comme si
Aimante,
Comme si
Ensemble.

Elle repart
En douceur,
Chantonnante
En belles arabesques
Repues.

 Le grand blizzard des pôles
Se glisse sous la peau ;
Du dedans du dehors qui suis-je ?

vendredi 25 janvier 2019

Matin Charlot

La prudence est de
Mise,
Les yeux cherchent le
Mille,
Le reste joue le
Mime,
Charlot maladroit
Pour le premier tour de
Piste,
Toute le monde en
Lice,
Les chevaux piaffent
Glissent,
Sous-ligne de
Départ,
Juste celle du
Jour.
On s’impatiente dans les hautes
Sphères
Mais patinoire de beurre en place de
Terre,
Rien de ferme où enfoncer ses orteils
Encore
Recroquevillés de sommeil et
Rêves.
Sur la pointe des pieds
Incertains,
On s’avance vers la journée
En matin.
Sûr de rien.
Suivez le nez !

jeudi 24 janvier 2019

La nuit s'agite et appelle
Pour une dernière danse
Avant le jour.

24 janvier : la piste perdue

S'ensevelir en cocon,
droit et digne dans son costume trois
pièces,
il vagabonde derrière ses yeux
froids.
Entouré de ses pairs,
clones désâmés,
parce qu'ici
autour de cette table faussement
ronde,
aussi ogivale que nucléaire,
on se départit de son
feu.
Il joue l'autre qu'on attend de
lui.
Lui ou un autre
il est un complexe de
compétences,
subtile architecture de
savoirs et rôles
délicatement
échafaudés.
Il est respecté
admiré
mais il rêve d'un cocon
coton
ronron.
Il est un faux,
il aime celui-là,
son fidèle
mieux que son chien
encore.
Collé à sa chair.
S'en dégluer,
désintox impensable.
On y croit.
Piégé dans son succès.
Traître.


L'autre à l'intérieur
commence à se débattre
et se rebiffe.
Il sera gommé
nonchalamment.
Mais il est retors.
Il harcèlera jusqu'à
l'achever.
Il l'oblige à
rêver.
Il rallume le
feu
brusque
imprévisible
sauvage.
Alors il se souvient.


Il se tait.
Il parle des mots de l'homme en costume trois
pièces.
Il s'échappe.
Il se tait.
On lui rirait au nez.
Bel et bien,
il a perdu sa piste.





Tiré par la meute
dans le monde vibrant ;
et si, pelotonné dans son nuage.

mercredi 23 janvier 2019

La tête enfle en pastèque ;
les parois se craquellent ;
elle se dissémine au vent, libre.

mardi 22 janvier 2019

Les puissants du monde : morts-vivants

Ils ont
Les yeux plongés au miroir
Déformant des caméras,
Miroirs parias,
Traîtres à leur espèce.
Sans doute,
Comme chasseurs de fantômes,
Ils retournent
Soigneux
Les reflétants intimes.
Ils pourraient
Entendre leurs petites
Voix.
Voilà qui signe la fin.

Ils ont
Aux lèvres un sourire
Qui appelle.
Le visage aspireur
Tentateur.
En boomerang,
Hameçonné,
Peut s’approcher le rictus
Du quidam.
Ils jouent aux
Sirènes fabuleuses.

Mais,
Le fameux quidam maintenant
Tout près,
Sent ses pommettes dansantes
Retomber se cacher.
Sous les orbites horrifiés.
Trompés.
Il fouille minutieusement
Et puis
En frénétique
La face qui l’a roulé.
Ses yeux se mettent à
Sourdre
Assombris tournoyants.
Il cherche avec
Rage
L’homme qui serpente

Juste là devant lui,
Pourtant indomptable.
Il tourne autour
De l’énergumène
Toutes dents dehors,
Les paillettes maquillées
Dans le texte intriqué
Du costume grave.
Les mains à la chorégraphie
Discrète
Gantent de rutilantes
Kalachnikovs.

Notre quidam a
Décoléré.
Il admire l’inauthentique
Impalpable.
Personne n’habite
Donc sous ces sourires.
La radio est inerte.
Le rayon n’en dit pas
Plus.
Pas même un début
D’embryon.
Oh attendez tout au fond là...
Un vrai vivant en
Agonie.

Imperturbables
Ils conduisent encore le monde.
Faux seigneurs,
En pleine partie d’osselets.
Ils ont découpée comme des grands,
Le long des pointillés,
Jusqu’au plus minus des
Pays.



23 janvier : pensée ogresse

A peine vécu,
Elle vole l’instant.
Elle s’en empare
Et exécute narquoise sa
Danse de joie.
Ou peut-être seulement
Insouciante,
L’invaincue.
Elle ne guerroie pas.
Elle se saisit de tout
Ogresse
Sans vergogne.
Elle n’a rien ni personne
À craindre.
Elle déborde
Et l’on a oublié son lit.
Elle ne conquiert pas
En croisade.
Elle se repaît et
Jouit.
Elle est la toute-puissante,
Enorme chose
Aux armées d’oiseaux-
Mouches,
Rapides comme le temps.
Elle ne combat que le sommeil
Qui l’enrage.
Hormis cet ennemi
Tranquille,
Elle règne sans partage.
Elle est capricieuse gâtée.
Pourrie.
Et pourtant bien
Brillante
Quand elle se pare des
Atours de
Sa langue.

Pensée.

La nuit guillerette toque aux paupières
Et entraîne danser
Rieuse sous les étoiles.
Nuages neige à plat ventre contre l'asphalte ,
tapis, 
sautent aux yeux à peine je.

22 janvier : Le fou guette

Marcher sur les mains
même sur la tête ;
peindre avec les pieds
et calligraphie ;
lire avec le cul
même les grands classiques ;
crier avec les doigts
et ne pas les en mordre.

Accomplis ce qu'il faut.
Quoi que t'en disent tes génies
intérieurs.
Merlin Mary 
l'Enchanteur Poppins,
débrouille-toi avec toutes les magies
tant qu'on ne les voit pas. 
Fais ce que tout le monde,
le rang est ton garant,
tu seras reconnu. 
Pousse viole ta nature et
tes dons,
ce que tu crois n'est
pas.
Laisse se consumer le faux malsain
en toi.
Suis la voie du normal.
Ou tu ne seras qu'un 
vieux fou avant l'heure.

 

lundi 21 janvier 2019

Etoiles flocons
Le ciel s'invite sur terre
Le monde est une blanche bulle.

Carlos Ghosn : l'Intouchable

Le grand homme
Impénétrable
Les sourcils chenilles en circonflexe
Au regard noir.
Sévère intouchable
Altesse insatiable
Travailleur acharné
Ambition d’ogre
Ogre guerrier,
Les armes à la main,
Sans crainte d’en user
D’en abuser
Dans la nuit sombre des coffres
Forts.

Le grand homme
Imperméable
À toute météo importune
D’un revers de main.
Sévère intraitable
Insatisfait perpétuel
Bosseur acrobatique
Désir à crocs
Crocs face à face,
Sans peur d’en user
D’en abuser
Dans le clair obscur des hautes
Sphères.

Le grand homme
Impitoyable
Dont les yeux d’acier
Mordent
Brillent d’un prédateur ;
L’intouchable
Chute tout au fond de
La chaîne alimentaire.
Tyrolienne flash et le voilà
Dans son
Geôle,
Éternelle histoire du géant
Aux pieds d’argile.
Fragile de son avidité.

Sans les nuances de
La vraie connaissance,
L’Intouchable d’est en ouest.
Et l’on entend la clameur des
Femme et enfants,
Drôle de contre-chant,
Détonant.
A la clef,
Vrombissent les bémols
Douloureux
Qui dissonent méchamment.
L’on change de portée.
L’on écoute les plaintes
Des éplorées aimantes,
Le grand homme
Ô grand jamais n’aurait !
Ah bon ?!
Et pourquoi pas ? Quel est-il ?
Ils parlent d’un
Grand homme
Ordinaire,
Comme tous ceux qu’on
Côtoie.
Ils font douter de la
Forte première
Impression,
Celui qui dans ses airs
Tient du loup à pleines dents.
Ils en disent un courageux chien
Loyal.
Elles font douter,
Se dandiner d’un
Bout à l’autre,
Du chien au loup.

Mais ce n’est pas le même
Grand homme,
Le leur le nôtre,
Illustre inconnu.
Ils sont deux.
Et l’Intouchable se risque
À l’autre extrémité
En se hissant si haut.
N’aurait pas dû omettre
La frayeur ancestrale.

21 janvier : géantrification

Sortie de bulle,
Marches rebondies
Un peu élastiques
Un peu trampolines.
La piste retrouvée,
La course reprend,
Peut-être décélérée,
Peut-être moins
Précipitée.

Le nez s’allonge
Sans mensonge.
Les pieds grandissent
Pour chausser les sept lieues.
Les jambes en arbres
Immenses séquoias jusqu’aux nues.
Les bras tentacules de mille
Poulpes géants.
Sentir, les narines comme des
Cuves,
Planter, les orteils comme des
Baffles,
Marcher, les genoux comme grandes
Roues,
Toucher, les mains comme des
Radars.
Embrasser les pays les plus
Inconnus.
Danser les hymnes les plus
Fous.
Toc-toc
Badaboum.

Et rire rire rire
Jusqu’à ce qu’ils
Tournent
Dingues.

Les fils de l'air
Harponnent et tirent en tous sens,
Écartèlent à la mesure du monde.

dimanche 20 janvier 2019

Précieux flocon
Duveteux morceau de nuage,
Attrapé à pleines mains et s’échappe.

20 janvier : Bulle

La piste s’étrécit.
Maigrit de tous ses pores.
Sèche et craquèle.
Bientôt disparaîtra.
Je souffle
Et je m’embulle.
Ronde souple berceuse
Danse insouciante sur l’air.
Je vogue en irréel.
Elle s’enroule en silence
Absolument délicate
Sur la route
Brusquement reparue.
La bulle poulpe et
Pulpe vivante.
Elle s'accommode en souplesses
Habiles
De tout accident
Piqueur
Trancheur
Tricheur mauvais joueur
Démineur de bulle.
Elle,
Tranquille ferme et moelleuse,
Roule sa bosse
Et je m’endors,
Confiante.

La poésie s'en va-t'en-guerre


Le grand show bat son plein, french cancan en froufrous
Lueurs colorieuses et les yeux pleins d'étoiles
Les êtres pimentés piquetés qui s’étalent
Ouverts à tous les vents, brillants héros en proue.

Ils s’admirent et se noient dans leurs pupilles, trous
Noirs fascinants et le bel esprit met les voiles ;
En orbite autour de leur nombril, ils ravalent
Goulûment leurs voix intérieures qui s’enrouent.

Les miroirs eux aussi surveillés sous écrous,
Conscience courroucée furieuse détale
Escampette emporte ses arts et mort dans l’âme.

Alors jetez livres et lettres, en torrents fous,
Que pleuve poésie en mille ivres pétales :
Plongeons les mots en main et retissons leur toile.
Libres de chair,
  La peau sur les os et les muscles 
Résonnent les tremblements de la terre.

samedi 19 janvier 2019

D'est en ouest : XiTrump, TrumpXi

Deux géants en
chars d'assaut
de part et d'autre de la planète.
Combat de sumos
en costard.


En tête de peuple,
deux poupons rougeoyants,
plutôt luisants,
pas franchement ragoûtants
Drôles de phacochères rebondis…
paranoïaques avérés
faisant tourner l'ordre des choses
autour de leur nombril ;
et comme le monde qui pépierait autour.


L'un joue le rôle sérieux du
dignitaire fiable,
les yeux perdus dans ses énormes
joues.
Il s'enfonce très profondément
dans le fauteuil du
pouvoir,
légataire loyal,
il brandit les racines
écarlates
et en fouette ses contemporains
changeants.
Il reste placide
et sans une vague.
Il perpétue tranquille
la noble tradition.
Il risquera un jour de s'étouffer à
ses lassos,
aspiré par le fond.
Bye bye tombé dans le trou.


L'autre ne s'assied pas.
Il ne joue pas,
pourtant on dirait qu'il est
costumé
colorié
en dessin animé.
Mais non,
il ne rit pas,
le bouffon à ressorts est maître
de sa danse
assure-t-il.
Pourtant,
la transe le prend
et Monsieur le grand manitou
se change épileptique en
bave.
Il éructe et l'on craint l'implosion.
Il se relève comme si
de rien.
L'amnésie post-critique…
Il giclera un jour
aux confins de l'atmosphère,
ultime envolée
lyrique.


Les deux poupons rougeots
géants en char d'assaut
scandent sagement Amen sur l'estrade
officielle,
et se mitrailleront
dans la cour de récré.
Poupons bouffons aux pieds bouffis
que l'on devrait
baiser.
Le creux de la vague
vide la mer,
l'air à tire d'ailes s'empale sur la mer d'huile.


19 janvier : Pervers

La voix bourdonne dans l'air
susurre
tourne
s'insinue.
elle retrouve toujours
la bonne piste
et stoppe la course.




reste à ta place
petite souris,
mais oui t'y es belle,
tu vois comme je te couvre
de mes doux
mots,
souviens-toi de ta chance
à l'avenir,
tu es bercée
dorlotée chouchoutée
moi moi je n'ai as pu
moi moi je n'ai pas eu
moi moi pauvre de moi.
alors rengorge-toi
petite souris
et aime ta vie
ta jolie vie d'enfant choyée.


reste à ta place putain !
bouge pas ou je te jure !
autour de toi tout est
facile,
la vie se coule
et tu la glisses
tu es princesse remercie-
moi
moi moi c'était l'enfer
moi moi j'ai tant souffert
moi moi pauvre de moi.
petite souris
ton paradis je l'ai construit
tu as le droit
tu veux tu peux
vas-y danse chante...
mais pas comme ça !
le carré là et dépasse pas !



sale gosse
méconnaissante
tu ne sais pas ce dont tu
jouis,
tu ne sais pas l'heur que tu
as.
j'aurais aimé aussi.
laisse-moi me fondre en
toi
tu es mienne
tu es mioche
toute petite souris
alors tu peux bien te prêter
un peu
partage ton bien
mon enfant est ma chair
tu es moi je suis toi
rends-moi ce que je t'ai
donné
paye le juste retour
chaque chose a prix
sauf moi moi qui ait
tant sacrifié
gratuit
pour toi
ma belle petite souris.
personne n' a fait pour
moi moi oh tu sais…
mais je t'offre tout en
belle âme.
je fais de mon mieux
tu sais,
hein que c'est bien !?
sache que
je sais j'ai mieux vécu que,
mais non mais non
chut chut… allez allez ça va aller,
écoute-moi la vérité
je vais t'apprendre
comment marche le monde.
tu aimes ça n'est-ce pas ?


Pourquoi te tais-tu donc ?






L'herbe glacée figée
fiche dans la chair tendre ses épines de froid.
Rêve de plages bouillantes.

vendredi 18 janvier 2019

la poupée molle

chiffonnée
torchonnée
tire-bouchon
cochon
poupée molle
acrobate
bouche cousue
l'œil bouton
contorsions folles
à son actif.
tout à l'envers
l'endroit effraiepliée en quatre
douleurs tangibles
la position zéro est
une sacrée suspecte.
à la suite des grands
à la trace des chefs
à la botte des...
poupée molle se
fond
s'englue
s'emmorphe
aux contours de 
l'autrui directeur.
pas assez
trop
elle ne sait pas
comment.
elle cherche
pense
construit
mais factice
son jeu
actrice jamais
vraie
l'authentique lui
échappe.
elle est tout et
personne
les pôles et le noyau
elle connaît les
extrêmes
elle ignore l'entre-deux
guerrier
vivant.
poupée molle
vivante
à demi
à deux mains
à deux têtes
hydre polyglotte
tentacules repoussantes
une de perdue
dix de retrouvées
toutes les vies croisées
portées
essayées
devant le miroir
Dis-moi si
mais le costume ne
s'ajuste pas.
trop pas assez
la poupée molle
erre de corps en corps
fantôme inversé,
fantôme que l'on croit
exister.

18 janvier : Tour du monde

les yeux blancs comme le ciel
et les yeux de tous les jours rangés
dans le fond de l'orbite.
les yeux blancs comme le ciel
se fondent
en nébuleux.
ils s'enflamment autour du
monde
courent sur leurs tapis volants 
de l'un à l'autre
plus vite,
dépassent goguenards les
gros et lourds Boeing qui poussent les gaz
en vain. 
ils fusent
piquent
loopent
flairent
en rase motte
mi-haut ou
fusées lointaines.
les yeux blancs se teintent des
couleurs des
contrées les plus
exotiques et
improbables. 
l'air aveugles,
ils voient
entendent
sentent,
s'imprègnent
de l'incroyable jamais vu.
ils se traversent des vies les
plus étrangères,
s'y perdent,
s'y noient,
s'oublient,
s'omettent,oblitèrent les tours retours autour
du nombril,
vivent cent existences
imaginées
éléphantesques.
ils dorment d'un sommeil
juste.
à leur place.
là où ils s'attendent.


je rêve,
les yeux blanc ouverts.




Dans le coin de l'œil incrédule
fine bande bleue au-dessus des haies ;
l'azur revient sourire par la fenêtre.

jeudi 17 janvier 2019

17 janvier : Reboot

Plonge dans le creux sillonné
de tes mains diseuses
de bonne aventure.
Tête la première dans le giron
poreux porte
de l'autre repaire.
Tu glisses tout ton corps magique
dans la coupe
de tes paumes,
les doigts sages
solidaires.
Tu t'engouffres dans le sein chaud
du merveilleux
juste caché là
dans tes mimines anodines.
Tu t'enroules de toi à toi
toujours plus serré,
comme le renard frileux
de fourrure en
la truffe en bille blottie
tout contre les tripes
bouillantes.
Tout comme lui,
tu te terres
et retrouves l'en-deçà.
Tu ressembles à
une grosse bûche de Noël
roulée boulée.
Mais n'attends pas le prochain
décembre pour
sortir de ton
trou.
Tu voudrais tout recommencer.
Repartir de la première ligne de
départ,
celle du premier jour.
Tu cherches au fond
de tes mains gitanes
magiques
le reboot infor-
matique.
Rêve et
rentre quand tu
auras craché sur toutes
tes tombes.



La poule aux œufs d'or lâche son
trésor,
les mains ouvertes sur l'épais ciel neige.


mercredi 16 janvier 2019

16 janvier : Contemplation d'un homme moderne : la montagne plastique

Parallèle,
psychédélique,un peu enchanté,
un peu déchanté,
la mélodie échappe,
les sens s'y perdent :
la montagne de plastique.


Voyeur incrédule
penche la tête
circonspect aussi.
Des dunes sans sable,
désertiques,
faméliques,
endémiques.
Il s'essaye à toutes les expressions.
Il tire et pousse son visage de rire à larmes.
Mais rien ne vient
vraiment.
L'esprit vide.
Non que ce curieux
se meure :
il se sidère
se décompose,
il ne sait plus comment
faire courir ses neurones
sur les axes et contours de
cette montagne magique.
Le rêve toujours
s'invite.
Mais il construit une autre image.
Alors notre bonhomme s'assoit
et scrute en quête d'une
même toute petite étoile
filante
éclaireuse du mystère.
Il rêve d'un urinoir renversé.
Il dit pour se convaincre tout haut tout fort
que c'est surréaliste !
Satisfait un instant,
il s'apaise.
Mais le blanc reprend place
et sa trouvaille ne
suffit pas.
Il ouvre les bras,
les tripes et le cœur.
Les neurones ont déjà
échoué.
En homme rationnel de ce siècle,
un peu anxieux,
il en appelle à ses abysses.
Il n'entrevoit pas d'explication digne
Pas d'efficace.
Pas de jolie.


Insupporté de non-sens
sidéral,
il en vient aux mains
et défait cette structure
perverse.
Il s'acharne,
il tape dans la montagne plastique.
Il hurle,
retour aux sources.
Pus il regarde son œuvre :
rien n'a bougé d'un iota
malgré tous ses efforts.
La dune semble à son tour penché sa tête
sourire
soucieuse de ne pas
anéantir ce petit être
vain.
Il n'a l'air que d'une plume face à
cette culmination.
Il fulmine.
Il achève par terre
pleurant sur ce pourquoi
suspendu.


Ses boyaux se tordent d'un coup :
ils ont la réponse qu'il ne
veut pas
et tant.
Il a dégagé d'un geste
sans appel cette
folie-là
et la petite voix sombre se fait entendre :
voilà ton œuvre, homme
sans conséquence.


Il croit entendre Dieu,
lui l'incrédule de ce siècle.
Il doit vite fuir cette hérésie : et pourquoi pas
l'enfer !
pendant qu'on y est.



L'insouciante route de soie.
Autour jusques aux ciels,
les arbres et montagnes-ordures.
 

mardi 15 janvier 2019

15 janvier : tempête

La rage fait tempête
la piste tournoie en sables 
rouges, jaunes, noirs,
et poussières de lave.
elle souffle et envole les cheveux
soulève les habits,
découvre le dessous des cartes.
Elle n'est pas de ces rages qui 
saignent
vident
et vaines.
Elle est de ces rages qui enfin
s'autorisent.
La piste a perdu forme et la course,
assis par terre.
Tailleur,
les grains fouettent le visage mais 
ne le lacèrent pas.
Il y a derrière leurs piques 
leurs caresses.
Pausé 
un peu yogique,
dans le tourbillon fou
qui rit.
On se prend à rêver d'Afrique sauvage
en plein bitume d'hiver.
La rage et sa tempête crient
comme mille oiseaux 
en ban.
Mais elles amènent leur nouveau
monde 
et ses immenses déserts
vierges,
libres à écrire,
chaque jour qui passe,
sans jamais cesser 
d'inventer.
La rage de sables et le seuil d'un ailleurs.

La nuit se referme
les crimes courent sous les yeux,
la lune.

lundi 14 janvier 2019

14 janvier : l'imposteur

Tout sourire au
Grand milieu de la piste,
Il est sûr de son effet.
Il clame la bienvenue
Et dans mes bras allez !
Il a creusé la surprise.
Il a peaufiné le traquenard.
Tout heureux de son merveilleux
Édifice.
Un château de cartes
Dans lequel je shoote
Avec un plaisir non feint.
Une rage qui ne s’enferme pas.

Il sourit seul.

Je m'arrête net sur la piste.
A quelques millimètres du piège
Qu’est son cadeau.
Je dis non
Je le hurle
Je fuis.
Me tais.
M’efface
Dès qu’un de ses cheveux pointe son
Ombre.
Pourtant,
Il se frotte les mains de son idée
De génie,
De sa grande trouvaille :
Surgir sur mon chemin.

Et il sourit, seul.

Je le dévisage sans pitié.
Je ne réponds à aucune porte ouverte.
Je ne résonne ni rebondit.
Je reste de marbre.
Glacée.
Glaçante.
Comme une huître autiste.
Il poursuit sa danse de séduction
Devant moi
Toute joie dehors
Seul à crever.
Il n’aura pas une once
De place sur cette piste-là,
Il ne la salira pas
Comme.
Il continue son cirque absurde
Là où il ne sera jamais qu’un
Étranger.
Une autre tentative de charme
Vouée à l’échec.

Il valse solo.

Raide comme un piquet,
J’attends patiemment qu’il
Se lasse.
Il n’entends pas
Mon rugissement de rage,
Ne voit pas mes crocs et ma bave,
Il colle calmement sur ma
Face
La photo d’une gamine boulotte
Et d’accord.
Il s’en tient à son cliché
Jusqu’à le silence
Ne risque d’é
Veiller sa conscience.

Il remballe sa chorégraphie atrophiée.

Il a sali ma voie.
Je crache sur toutes ses empreintes
Et retomber mes pattes
Redevenues hésitantes.
Il coupe les jambes.
Il brise les cous.

Et il sourit seul et sourd.

Ma rage n’a d’égale que mon irrépressible
Compassion.


L’odeur de l’herbe froide
Et l’hiver engourdi
Éclôt éclair en kaléidoscope bariolé.

dimanche 13 janvier 2019

Rythme

Cœur décélère,
et le tissu dense les mailles
et déploie ses ailes aux confins de la terre.

13 janvier : les héros monstres

Avant dernier appel avant la ligne blanche,
la première course de l'an neuf,
et sur le côté gauche,
le dos détourne souvent de ce bas-côté-là,
ce flanc fragile,
le bât y blesse,
boiteux,
blafard,
tour à tour
galopant,
galipettes,
électrique ou
encéphalogramme plat.
L'incertitude dégingandée.
Alors on penche à droite
les roues en l'air,
instable équilibrisme et pourtant convaincu de
son confort.
le serpent se mord bien la queue,
rien à redire.
A cette fameuse sinistra,
dans l'angle de la subtile et cachottière
vision des coins et des recoins,
quelqu'un attire l'œil droit,
le chef imbu.
La tête dévisse à gauche,
et le regard happé s'accroche au quelqu'un
qui zigzague.
Il ou elle, rien n'est moins sûr,
gesticule sans apparemment cohérence
du moins à l'œil
nu.
Lui elle qui sait ? exigepour qu'on y voit un même,
étrange mais pair,
tous les rayons et tous leurs x.
Il ne se saisit pas
cet être
par le seul
grand chef orchestrateur de son bel univers :
le petit monde visible
hic et nunc facile mâché résonne de tous les bords.
Il suppose d'invoquer
toutes les pupilles et tous leurs coins
car il elle qui sait ? ne ressemble qu'à
un autre.
Il fascine,
il dégoûte,
il écœure,
il émerveille,
est incorrect bien malgré lui,
dépolitique,
il vit
presqu'île frêle juste
un filet timide de terre au continent
de son espèce.
Il ne se reconnaît pas
tout à fait.
Il ne dit rien.
Il n'y a rien à dire.
Il n'est pas de ceux qui peuvent dire.
Alors il joue,
il grimace drôlement,
fait son charlot canne virevoltante,
chapeau masque
et rires dans toute la gamme :
du plus fou à l'intime délicat.
Il rit et se moque de vous
de nous,
de lui surtout.
Il vit.
En tempête perpétuelle.
Vous cherchez le courage ?
Baisez-lui donc les pieds,
voilà un vrai héros.

L'inhumaine

Elle entre en port altier perchée sur ses aiguilles ;
Elle force les regards à s'arrimer à bord
Les même plus dissidents décollent jusqu'à ce corps.
Elle glisse entre les yeux et les doigts, douce anguille.


L'air se glace, les têtes lourdes, tremblottis… elle béquille
Croc en jambe impalpable, le sourire qu'elle arbore,
Satisfait, enflamme, fait grincer les accords
Imparfaits plus encor ; arrogante mais vacille...


On lui souhaite tout bas la misère en guenilles
Que sûrement la petite princesse, abhorre ;
Défaite, trahie, volée de tous ses beaux décors,
Le beau papillon paon redeviendra chenille.

L'arrogante vacille, seul l'artifice brille

En plaqué faux maintes stratégies élabore :
C'est bien son cri, son groin et son odeur de porc 
Qu'elle et sa haine d'en-soi masquent et maquillent.

En taureau offert aux sanglantes banderilles

Indécemment, joue à l'écarlate pécore
Les lèvres et les yeux tendres tout brodés d'ors.

Elle voudrait tant s'enfouir minuscule gerbille.

Au soir, au retour de la nuit, se déshabille
Et regarde sans fards le monstre qui dévore.

samedi 12 janvier 2019



Cendre et sa poudre,
au gré du vent ;
je rêve et vole.
Les ailes ouvertes sur le bitume
Jésus à plumes
délivré aux forces invisibles.


12 janvier : la volonté fait grève

La volonté entêtée d’elle-même
S’arrête net.
Elle freine des quatre fers
Et s’allonge ventre à terre quatre pattes en éventail.
La volonté fait l’étoile de
Mer
Au beau milieu de la route.
On est bien forcé de retourner la chercher,
Même si on a feint l’abandon.
Simplement, sans elle voilà
On a l’air de rien.
Elle n’a pas bougé un poil.
Elle sait qu’on ne peut avancer sans
Elle
Petite précieuse fait sa capricieuse.
Elle a les yeux fermés.
Peut-être même qu’elle s’est endormie
Là.
On lui tourne autour,
On commence doucement,
On lui crie dessus.
Les oreilles ne tremblent pas.
Rien ne chauffe,
On gèlerait plutôt,
Très loin de la clef du mystère.
On s’énerve,
Aussi parce que sans elle,
Les nerfs eux s’enflamment.
À crans :
Plus qu’un et tout explose.
Mais c’est toujours ce dernier-là qu'on ne
Passe pas.
On l’approche et ne le déclenche.
Pas qu’on n’en ait pas envie,
Oh ça oui on a une âme de pyromane !,
Mais pas de kamikaze
Sans doute.
Malgré les mots qui disent
Tout
Sans crainte du dernier cran et ses folies.
Voilà donc le chien fidèle
Étalé comme une crêpe
Au milieu de ma vie.
On n’a plus d’autre choix que
De faire de même
Et on s’allonge comme une chiffe molle
Tout contre la chère endormie.
La folle du logis n’est pas celle qu’on veut croire.

vendredi 11 janvier 2019

Voyage

Tripes contre terre-
elle gicle fusée
toucher le tour du monde.

11 janvier : globi globa

Elle courbe l’échine
Vieille avant jeune
Sorcière ridée trop jeune
Risée inéluctable,
Atlas fausse lucide
Voûtée sous un globe
Crotteur
Merdé
Inflexible
Immobile.
Raide sage et droite
Justice prématurée
Monstrueusement,
Difforme
Monde parallèle.

Mais les monstres ont leur charme en cicatrices et esthétique baroque.
Un art de niche.

Elle dresse colonne vertèbres
S’écartent
Comme des doigts trop longtemps
Poings,
Prennent leurs aises
Et l’énorme terre qu’elle doit porter
En inconnue
Tombe au sol en tintant
Aigu
Gling gling de petite bille
De cour de récré.
En fraîche Mary Poppins,
Elle rit de cette ironique
Transmutation.
Elle n’avait touché son
Gros globe,
Évité soigneuse et parfaite funambule
Tout contact avec la
Chose.
C’est désormais une petite
Bille qui fanfaronne
Sur le carrelage.
Elle rit à gorge déployée.
Mieux vaut rire que pleurer.

Les monstres vivent de rire et de se rire, d’envelopper l’univers de leur tonitruance blagueuse.
Le bestiaire éternel.

Elle voit la vraie terre
Se présenter,
Passer une tête dans l’embrasure
Et accueillie,
S’étendre tout autour
De la vieille rajeunie.
Peau de pêche,
Teint de bébé,
Le rose aux yeux jusqu'aux oreilles
Et se glisse
Englobée.

De nous deux qui est le monstre ?

jeudi 10 janvier 2019

Rencontre de nos secrets génies


Quelques heures et l'autre se fait
plus autre
et plus moi.
Elle ouvre sa mallette
à secrets,
et déroule les cordes
son arc.
Elle lance ses
amours en passant,
au détour des
mots gris
administreurs du
quotidien.
Des éclairs du génie de sa
lampe qu'elle a
délicatement frottée
en pudeur mais désir
d'être enti-
ère,
celle qui ne se dit pas
dans les mots gris
ronrons
comptables chieurs du
quotidien.
Elle dit tout bas,
soulève tout juste,
n'attend pas de
rebond,
juste son autre à elle
que je suis
témoin calme.
Elle sait confusément
qu'elle se parle
à elle et appelle
ses pairs.
Elle sait en chuchotis enfoui
qu'elle me parle
à moi et entend
le gong.
Je sais en un éclair veuglant
que nos génies déjà
se sont saisis.

Hiver

Le jour gris pique
frissonne -
la nuit noire comme une couverture.
Les pieds s'ouvrent à la terre
et je m'ancre
au cœur volcan.

10 janvier : tendre cousine

Figure d'enfance plein les yeux
au réveil,
la belle cousine
aux épais cheveux sombres
et sourire écarlate,
pimpante et tendre fausse
sœur.
Elle réanime l'enfant qui la
regardait comme son double
princesse,celle qu'on aurait aimé.
Pas d'envie ni rancœur,
elle est de ceux qui
fleurissent le
meilleur de chacun.
Sans artifice,
les grands cils biche
t'éclairent.
Ils sont francs,
savent taire ce qui ne sert de
rien
et courbent les aigreurs
du réel.
On se souvient
son en-joie sur nos lèvres
de la douceur des doigts dans ses
cheveux.
Humble et pudique,
elle n'accorde que
rarement cette caresse
émerveillée.
Elle souffle un peu.
Elle ronchonne gentiment.
Elle reste la grande.
Elle joue le rôle assigné même si
elle n'y croit pas.
Elle fait partie des
bons,
aussi facile qu'en soit le mot.
Elle finit par
rependre son bien,
et remonte la lourde coiffe en
parfaite rose
tressée,
le cœur subtil tracée
comme au fusain.
La belle cousine
fausse sœur
presque jumelle
adoucit les mœurs.













mercredi 9 janvier 2019

9 janvier : poisson en fièvre trouva son eau

Les gonds disparaissent
À tous les horizons
En un claquement
Sec et clinque,
Ferraille brisée brutale
Déchirée de son socle
Figé glu.
Comme un poisson dans
L’eau,
La fièvre a pris la main
Et s’arroge tous les droits,
N’a honte ni peur
De rien,
Chauffe les entrailles
Les joues chaudes roses
En plein froid.
La voix se rocaille et
Toutes les gorges sont
Permises.
Comme un poisson qui aurait
Bien malin
Trouvé son eau,
Celle qui le fait nager
Et les ouïes
Grandes pensantes.
Les idées se lient
Et rient de leur intimité
Renée.
La fièvre libère les armes.

mardi 8 janvier 2019

8 janvier : une presqu'arrivée

Vient de filer sous les semelles
une première presqu'arrivée,
pointillés annonciateurs
souriants.
Au loin,
vague sa réponse en plein
franc coup de pinceau
détroué,
cette ligne-là qu'on peut
et doit même !
allègrement mordre et
franchir.
L'impression de n'avoir que
divaguer,
de nébuleux en bauge de miel
et retour passéiste
mais il faut croire
que le reculons a avancé la marche
des choses
et la course sans savoir.
Alors,
comme une première petite victoire,
je trinque avec moi-même
et pétilleuse.

lundi 7 janvier 2019

7 janvier : les zombies toxicos

Demi-tour halte !
Et le regard se plisse
Les pupilles flambent
Et noires comme des démons.
Le passé se laisse décortiquer
Et bien oui tout aussi laid
Que son sourire
Édenté
Et putride.
Il pue,
Il fume vert,
Il jure sévère.
Il est un chaos d’immondices
Qui courent en râlant
Les bras tendus
De toxicos en manque.
Je les sème avec
Cruauté
Et sans regret.
Éclate de rire à les voir trébucher
Dans mes nouveaux
Labyrinthes.
Je tends des pièges aux
Zombies du passé
Et les nargue de ma satiété
Feinte mais rageuse
Rageante,
Ils perdent pédales
Et leurs têtes se dévissent
Peu à peu
Trop lentes pour leur danse
Electrique.
Oust sales bêtes !
Rentrez dans vos cercueils
Ou tombez en poussière.