mardi 30 juillet 2013

9 - Duel sans répit

Chaque jour est un combat, elle a voulu croire que la volupté était plus forte, volupté d'être enfin respectée sauvage effrayante et bandante. Mais son cœur trop mou irrégulier se charge aimablement de le lui rappeler, il menace de la dénoncer au dentiste de l'appétit. Elle cède à cette pression se renfrogne boude ronge son frein et ses aphtes mais son adversaire est bien plus fort que ses petites mimines. Elle aimerait choisir son produit ses besoin rythme sang temps histoire mais le dénouement sourit toujours au palpitant. Elle met tant d'énergie à le mépriser, le dénigrer, lui refléter son peu de ! Elle doit le regarder l'entendre et même l'écouter suivre ses directives ou il la laisse tomber. Elle a beau, il a qu'à, elle ne franchirait pas cette limite-là, fait juste mine. Elle crie au feu tout sur le pont illico. Elle a eu maintes occasions d'apprendre les feintes et les caprices, son entourage est truffé de victimes méconnues.

On l'a vue se dénuder jusqu'à la sève
On l'a vue brandir sa chair vierge
On l'a vue denier sa douleur
On l'a vue se dénaturer, se diviniser, planer un court moment et s’engouffrer dans le bitume la tête la première du haut de son nuage crédule.
On l'a vue dénombrer lascivement ses 666 os se dandinant sur elle-même.
On l'a vue dénatter ses longs cheveux roux poussifs fanés geignards et jouer à la femme à la coquille, sombre, ridicule.
On l'a vue dominer ses groupes comme une brebis galeuse troufion en avant à faire pleurer dans les chaumières.
On a eu sacrément envie de la déniaiser cette pucelle de mes deux ! de la faire rouler (possible qu'elle ne puisse même plus rouler avec toutes ses griffes qui lui sortent de sous l'épiderme) de son putain de trou inlassable et son inhumain dénivelé. Oh non ! pas encore assez, je peux faire mieux. Tu crois vraiment ma cocotte ? On verra ce que tu diras quand ton ange-gardien viendra nous supplier nous et les autres. T'auras pas un kopeck petite ingrate ! La chance que tu as de vivre, d'être en bonne santé (à revoir), d'être choyée et belle, faut vraiment pas avoir de conscience. 
T'auras pas un kopeck
pas un centime
pas un minuscule denier.
Tu seras pauvre et tu mendieras et tu verras ce que ça fait de manquer ! 
On a dit tout ça toutes d'une seule voix. Qu'est-ce qui nous prend les filles ? Quel tour on nous joue ? On est censées être civilisées. 
Tu nous a perdues Locloca.

Elle n'est pas encore à ce soir. Vive ce soir que clac la nuit comme au cinéma les rêves. Elle tient jusqu'à ce soir. On avisera pour la suite. L'autre sermonneur donnera ses leçons dès l'aube en fulminant qu'on le lève au beau milieu de son gros dodo. Comme s'il était déjà vieux ! Elle l'a dénommé le Viocque pour le provoquer. En vain, il va clocher jusqu'à la fin.

10 - Dépression océanique

       Elle a déplié toutes ses années sur un gigantesque panneau. A bas les coins et les recoins ! Elle ne saura que bien plus tard qu'elle s'adonne à une expérience cubiste. Alors, ce ne sera pas pour déplaire à son snobisme atavique de se sentir une artiste inscrite dans l'interminable narration des hommes. Avant même d'avoir conscience d'appartenir à son espèce.

     Et sa chute fantastique s'approfondit, dépasse toutes les signalisations imaginables.
Elle déplâtre le cocon brise de toutes ses forces le blanc souillé qui l'entoure.
Elle dépotera la fleur qui voudrait encore s'élargir Doit apprendre de ses expériences, grande immaturité.
déplante jusqu'aux capillaires de ses racines, assassinant toute la famille au passage, Vlan les vieux moisis !
dépucèle les pistils confiants droits dans leurs bottes
se dépouille des pétales artifices dépravés par l'impératif méprisable de séduction de la société
dépèce le cœur dans son couffin puant
dépolit toutes les surfaces pour toucher la moelle tendre et poisseuse
et réinventer la logique déplacer les soleils, les mettre en conserve, faire baisser les prix et laisser dépérir l'énergie du monde avec une satisfaction un tantinet surprenante. Enfin, peut-on l'être encore, surprise ? 
Un spectateur occasionnel, ils se convient eux-mêmes puisqu'elle est encoquillée :
yeux inspectant l'intérieur à l'affût de la moindre poussière ; inadmissible
pavillons retournés loquets hermétiques à tous les étages
nez de lépreuse recyclant l'air inspiré depuis le début
lèvres invisibles effacées dans les gencives
joues concaves rebondissant de l'autre côté, le sien, secret mystique interdit.
Peut-être qu'il n'y a plus rien
que tout a dépéri
que c'est une lune fissurée asséchée irrespirable
que des aliens en ont fait leur chef incontesté d'un souffle de souffre
qu'elle leur a chipé leur pouvoir (l'habitude avec les billes)
ou pas
qu'elle est téléguidée comme un vieux jouet de fond de cave sale et avinée.
Elle nous tire à elle comme un lourd et puissant boulet au bout du bord du monde. On s'est peu à peu senties dépitées, bras flottants, les balançant dans tous les sens en en cherchant un, sans plus rien savoir du reste, juste les bras flotteurs.

    Méthodiquement, elle opère. Elle n'en perd pas une miette jouit, sans quitter son masque de douleur répulsif de ses bien intentionnés congénères, de sa création subtile inédite, que Grâce à Dieu Père du Kilimandjaro elle n'est pas seule à admirer. Elle fascine donne du plaisir par ce spectacle qu'elle offre, plaisir de la dissection curiosité inextinguible de sentir et palper jusqu'au plus petit rouage de l'appareil humain. Elle livre son corps à la science, magnanime.




lundi 29 juillet 2013

8- DEMOLItion

     Les jours gris deviennent noirs, de colère de privations d'extrémisme. Le noir nourrit mange toutes les couleurs et les recrache saignante aaaaahhh !  Demonus demoni domino patatra ! Mais on n'en est pas encore là, demonus est démasqué elle rit de cette excavation qui définitivement démantele anéantit au trouUUUuuuu (écho) ses chaînes.

      On est toutes en lignes sagement assises, pas besoin d'Au pied ! on se tait et on la regarde. Après la démythification de l'implacable Lupa locloca on s'interroge encore on s'est installées pour démonter l'incompressibilité mécanisme ensemble. Ca démange de l'interpeller mais brossez-vous les filles ! elle ne nous entend plus. 
Mais qu'est-ce qu'elle fabrique ?  
Qu'est-ce qu'elle débrique tu veux dire !
Elle démolit démure démembre jusqu'à démouler le trophée de son socle éternel le noyau infrangible de son être. Interdit d'accès ! Verbalisation Mademoiselle !  Vous avez enfreint la Loi. Laquelle je vous prie Monsieur...comment dois-je vous appeler ? Monsieur l'agent de Police ? Y a plus de Police, Polis, Poilus ! Vous avez plus de 6 mois de retard, je dirais 9 ou 10 même. C'est moi qui vais mettre une amende pour avoir contesté mon omnidroit. Arroseur arrosé ! C'est la vie Frankie
Elle a l'air d'une démente ? Eh non, c'est une junkie du déminage, elle creuse creuse creuse pour atteindre les cieux mais cela n'a pas de fin. Elle n'en démordra pas, c'est une fille du diable ; pour sa perte. Paix à son âme ! Eh ! Elle est toujours pas morte les gars elle se démène comme un beau diable, dis donc ! quand on parle du loup ! Mais précisément il n'y a pas de queue dans cette histoire. 
Dans son sommeil cadavérique elle pelte ratisse retourne le réel.  
Nous on se dit bêtement qu'un trésor au fond d'un trou, ça se trouve au bout d'un moment et qu'un trou sans fonds n'est plus un trou. Mais peut-être qu'elle en veut plus du fond, c'est ça qu'on a du mal à affirmer. Où elle en est du fond et de la forme.

    Demain dimanche, elle ne reposera pas le labeur n'attend pas.
Ne compte pas tes efforts.
Ne compte pas sur les autres.
Ne compte pas y gagner.
Et ne t'en laisse jamais conter.
La bande passe en boucle dans son cerveau rayé ou trop bien rangé, elle en a omis l'ordre des choses qui est la poule l'œuf le coq la paille. Demeurent accrochées par des serres géantes enracinées dans le réseau de ses synapses. Elle est infiltrée. Ou elle est l'espionne ? Les deux ou pas.

dimanche 28 juillet 2013

7- Délaisse

    Elle poursuit sa danse hirsute en côté de maille et Rangers masque à gaz de rigueur se déhanche comme la folle du village sibylle visitée prophète s'entretenant avec le vide de Dieu. Elle se sent déhantée la voilà la vraie vie la vraie personne que je suis chante-t-elle de minuit à 6h66 infatigablement.

          Elle a déliré des semaines et des heures, tout en 6. Dédé le Breton n'est pas passé lui faire un coucou échanger autour d'un petit café. Elle se retourne sur ces moments juste passés de délivrance. Pour la première fois de son existence prostituée à qui à qui, la nostalgie l'embue. 
Désormais, ce sont des jours traînards et délavés qui se succèdent. 

Nous la voyons de nos tranchées cloutées, pas besoin de jumelles IRM ou de diagnostic différentiel pour comprendre qu'on est mal très mal. Elle règne sur ce domaine qu'elle a érigé sa drogue sa came son miroir ô bô miroir dis-moi que je suis la plus belle caresse-moi délicieusement élève-moi là où ma place fleurie épanouie roudoudou m'attend comme de juste à la droite du Père du Kilim... Elle se reprend elle sait que c'est des foutaises de toc toc en plein vol. Elle a échoué du deltaplane sur lequel elle séduisait Narcisse en montgolfière à cristaux. Elle n'a pas eu le temps. Faire ses adieux et plouf comme un gros paquet inutile sur le sol rugueux de la forteresse. Alors elle a tourné le dos. L'atmosphère est devenue préhistorique sèche craquelée délétère et c'est chaque jour plus étiré cordé de l'air tendues à s'en péter le bide et tout le vent raille ou slalome en fils qui ont oublié comment on enrobe et épouse. L'horizon qui ordonne chacun en haut en bas gauche droite se délite se fait mirage phare imprévisible le monde est un gros tas de boue beigeasse indistinct les êtres n'en sont plus délimitées. Il y en a parmi nous qui ne cracheraient pas sur le bord du chemin cagneux la fraise tagada à laquelle elles vouent un culte tout beau tout neuf. Heureusement cette déloyauté répugnante ne fait pas tant s'en faut ! l'unanimité. La dignité reste la règle. Enfin, on l'aimerait mais il y a aussi les usurières prêtes à tout délaisser pour un gramme de fromage blanc allégé en plus.
Où sont les barbelés électrifiés ? On s'y croirait.
On doit un fier hommage à la petite délurée qui bulle des tagadas avec sa langue contre ses dents et pffff elle nous offre ça presque tous les soirs. Elle a été malade pendant une petite semaine, on l'a sentie en travers de la gorge. Quand elle est ressortie de sa cave d'obus, on l'a acclamée on savait qu'on rattraperait notre quota puisqu'on a bien vu nos endorphines faire la java au portillon.
 Un peu de délicatesse dans ce monde de brutes, le poète avait raison.

Pas grand-chose à rajouter dans cette dernière partie du volet 7. Le 7 est de mauvaise augure pour quelqu'un comme elle vous êtes peut-être même surpris qu'il y en ait un. Bref, on comprendra tout ça plus clairement plus tard sans doute. 
Elle s'enfonce vers la dizaine.
Elle délibère avec elle-même. 




samedi 27 juillet 2013

6- Djinn

Elle a fini de nous entourlouper la bobine. Elle s'acharnait sur nous elle nous dékylosait dégraissait déb/c/d etc on ne l'intéresse plus on est périmées en plus d'être trouées ajourées en dentelle mutilées de notre confort domestique. On reste là asphyxiées par l'espace qu'elle nous laisse habiter elle nous oublie néglige écrase jusqu'au fin fond de ses idées avec les autres Mc Do et tartiflettes. On ne vaut pas mieux que des bidons d'huile de palme et du reblochon filandreux goûtant. On le sait puisqu'elle le bride dans notre sommeil on n'y compte rien elle fait presque pitié maintenant alors on aurait envie d'obéir à ses injonctions de schizo en éruptions pour qu'elle soit un peu moins dingue, dong ! un peu moins seule un peu moins désespérée. On a même du mal à croire qu’on a eu peur de la louve que ses yeux luisaient acide sur nos flancs fragiles lui tendaient les bras. On sentait bien qu'elle aurait pu hurler du vagin marcher sur les dents lécher des pieds. Plus rien n'aurait surpris ça aurait d'ailleurs été plus simple de constater qu'en effet oui elle avait bien la tête dans le sable. 
On a dit schizo tout à l'heure, 
On a dit parano.
On a dit ivrogne.
On l’a dite perverse depuis quelques jours, une longue durée de vie en ces temps d'incertitude. On a aussi le cul par-dessus tête nous à la voir jeter déjeter rejeter son dévolu sur ci sur ça sur là sursis sursaut surtout survie. Elle a l'air d'en saisir l'objectif, le principal c'est la cohérence interne on s'en souvient enfin vous conviendrez que c'est confusionnant : si on résume, elle affirme être possédée par un djinn inuit de Jamaïque qu'elle aurait absorbé au sommet du Kilimandjaro en 69 av. JC qui se serait caché dans la théine sacrée d'Ijakhi. Elle pourrait offrir un nouvel univers aux gazelles bouillies et stagnantes mais elle cherche le déclic. 
Personne n'en parle qu'à mots couverts de cette histoire qu'on a bien mis 6 mois à démêler et encore il reste des obscurités.  Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée Messieurs Dames, nous ne pouvons vous fournir davantage d'informations pour le moment. Vous me direz, laissez-la c'est une déjantée parmi d'autres, elle finira comme eux sur sa branche de misère. Franchement on n'y croit pas : elle fait tout ressentir en même temps cette canine-là. On devient une grosse marmite déjaunie par le poids spatial de toutes ces émotions qu'elle ouvre. En revanche tout ça marmite et Cie semble être du déjà-vu pour elle s'étonne de nada, la Loca Lupa. C'est de la rigolade à côté les Surréalistes. Prends-en de la graine Dédé le Breton ! En attendant je reviens au point de départ, l'est pas bien heureuse la pauv' gamine ! On n'y pige pas un pet à son squelette à elle. On aura ptèt les pétoches demain, pas à l'abri d'un tonneau pirouette cacahuète hurle a nouveau à la Lune.

Elle lustre et se brille de 1000 feux.
Elle s'aime tellement.
Heureusement qu'elle est là.
Elle est peut-être sûrement (mais faut pas le dire ! les gens disent qu'on est prétentieux quand on connait sa valeur) une Élue de Pépé Kilimandji, elle ne trouve personne avec qui fêter ça. 
Le plus subtil bonheur quand elle se laisse à affamer des yeux cette femme sublime dans le miroir.

vendredi 26 juillet 2013

5- Dégustation

     Elle ne se lasse pas. Se promener sur son chemin de ronde zigzag entre ses meurtrières, se gave du spectacle de ses crève-la-faim déguenillés ; elles se traînent pattes en écart maintenant tant bien que mal l'équilibre, allures d'adolescentes dégingandées qui ne comprennent rien à leur corps. C'est aujourd'hui qu'elles ouvrent leurs yeux papillonnent à défaut de raisonnent.

On s'est fait dégraisser, c'est pour ça qu'on est là, dégraisser de nos couches falsifiées d'être de nos déguisements fourbes. Tous les jours elle nous dégoupille son discours à la noix, toujours le même, toujours dingo et qui est en train de nous grignoter peu à peu gangrène. 
Elle progresse en nous.
Elle dit : si vous êtes toutes ici, il n'y a pas de hasard, c'était votre lot. Vous savez qu'elle chance est la vôtre. La voix tonne et nous attache facilement la voix est émise d'un mystérieux lieu, elle n'ouvre pas la bouche, elle est plus close que jamais mais la voix nous dégourdit un peu. Elle est presque mieux que rien dans la fosse de dégueulis où nous surnageons. Vous êtes en voie de purification, de dégoûtants déchets gelés dans votre ignominie, vous deviendrez de magnifiques squelettes blanches écarlates. C'est moi qui vous ai dégrisées dégivréés l'esprit solide de désirs assouvis. Vous serez mon équipe ma cause ma patrie mon armée. Je ferai de vous des héroïnes dominatrices du vent et de toutes ses molécules. Et ça n'en finit pas elle dégoise impassible nous embrigade.
Mais il nous reste, aussi gauchies gâtées beurk que nous soyons, une part sainement infectée qui résiste hargneusement. Comme le roquet qui ne lâchera pas sa proie (un méchant pantalon le plus souvent) les veines en ébullition.

Elle aussi dégouline de fierté insensée. Elle ne sait pas que le troupeau prépare une insurrection coup d'Etat s'apprête à la dégommer elle la Louve et la Voix qu'elle dégaine à tout va pour les assommer. Après, elles ne se contenteront pas de déguerpir tête et queue entre les pattes. 
Elles feront dégorger la tyranne et son chien chien assourdissant.

       Mais pour l'instant, elle déguste regard après regard toutes les lèvres cousues à double tour.

mercredi 24 juillet 2013

Minus

Un petit cours du mercredi pour les mini, divas à venir ?
Une minus de 5 balais mais grande minus, les cheveux qui rebondissent, toute heureuse d'apprendre et d'entrer dans le cénacle des artistes qu'on lui fait miroiter.
Une autre minus de 5 balais, peut-être 6, elle a quelques mois de plus, des baguettes qui glissent autour des oreilles, anxieuse et bougonne d'être trainée par la vocation parentale.
La-bas, on est tous en cercle, on regarde la dame qui ressemble a une grosse Moreille Matthieu avec un sourire débonnaire. Elle est toute installée en elle, elle réconforte presque la 2ème minus et elle donne encore plus d'ailes à la 1ère. Elles ne se connaissent pas. Enfin, elles n'ont que 1800 ou 1900 jours derrière elles (le soleil n'a même pas eu le temps dire ouf dans cet intervalle riquiqui !), onc elles n'ont pas encore eu le loisir de peaufiner leur cercle social. Mais ce n'est pas sans savoir qu'il va falloir s'y coltiner. Les deux mini ne sont pas très chaudes mais à la guerre comme à la guerre, on leur a dit d'être braves, elles se portent volontaires. Elles sont surprises de s'engager et de si rapidement se cogner à l'autre. Elles n'avaient pas encore relevé la tête pour circonscrire leur but qu'il est au bout de leur nez. Coup de boule de rase moquette, les mini poussent un petit cri étonné et se sourient. La minus 2 se dit qu'elle l'aime déjà, elle s'est pas mise à vociférer et à la montrer du doigt comme ils font tous. On ne sait pas trop ce que pense la minus 1 mais elle se met à rigoler carrément, sans se moquer, c'est évident. C'est peut être l'air un peu ahuri de la 2 ou la joie de voir qu'elle a aussi trouvé une vraie paire. On ne le saura jamais... En fait si, parce que dans le futur, ce sera son style à la 1 de pouvoir décrire précisément en adulte réfléchie ce que la naine qu'elle était ressentait à ce moment-là. Elle épate cette femme !
Revenons à nos moutons. Elles se serrent pas la main, ce serait un peu loufoque. Elles sont deux très polies, ce n'est pas le problème. Mais elles savent qu'on doit aimer les bisous et câlins avec leur taille d'handicapés, même si franchement les adultes dignes de confiance, c'est les doigts d'1/2 main au mieux. Parce qu'à cette hauteur, on doit pas être pessimiste, il faut s'élever pour ça. Mais elles savent très bien tout ça, elles sourient pas bêtement mais pourvu que les grands y croient. Bref, ça on l'a su beaucoup plus tard. La minus 1 comme la 2 se croyait seule avec ses pensées anormales. E ps une fois qu'on a pu délier la langue et débusquer les mots, on s'est déballé son sac. Dommage quand même qu'on n'ait pas pu se le dire alors ! Enfin, ça a fait de sacrées émotions après coup aussi. Les larmes aux yeux si les souvenirs sont bons. 
Elles savent pas trop quoi se dire et comme d'habitude c'est gênant. Mais un peu moins avec elle, elles remarquent dans leur tête de minus. Les mamans se rejoignent et papotent autant comme autant. Pour une fois, on ne leur en veut pas, on est toute jouasse de rester avec la copine.
Tous les mercredis rebelotte.
Et puis 6 ans, 7 ans, chacune de son côté. Au revoir rapide, faut se dépêcher ! 
Les années coulent jusqu'aux 16 balais. Eh ben tiens ! c'est plus du tout une minus la n°1. On la regarde d'en bas. M'enfin la 2 est pas si petite, elles s'y retrouvent. Sans doute l'une comme l'autre attendent beaucoup et pas trop de ce contact un peu sacré qu'on voudrait préserver des 11 cycles pourris qu'on vient de traverser à la palme, pas plus. La 1 a envie que ça revienne, la 2 ose pas se l'avouer, elle n'y croit plus. La 1 parvient a espérer malgré tout, c'est beau ça ! Le début est prudent comme en amour. Et puis vite vite et t'en vas pas, t'es trop précieuse. 
Et puis après encore 15 ans, on se demande comment on ferait sans la minus frisette qu'on chérit tant.

4- Tableau déficitaire

Elle défile soigneusement, un pied devant l'autre sur une même ligne qui fend le corps au centre impeccable de l'hémiplégie, sur ses remparts de marbre méticuleux absent d'un quelconque défaut. Sous sa prestance princière orgueilleuse elle défoule sans tarir sa haine sempiternelle des gazelles criminelles et creuses.

On sent flairer sur notre peuple déchu les accords grinçants qu'elle croit contenir en maître et qui nous sectionne chirurgical les tympans en grumeaux irréparables. Comme les singes, on s'entraide on fait la chaîne de feuille en feuille (un grand cercle de gazelles en tailleur penchées en infirmières improvisées sur une autre galérienne défoncée des entrailles sensorielles).
On a parlementé et on se tient sur nos gardes, elle nous a piégées dans son miroir déformant ; pour nous trouer au clou de la coloquinte aux ripatons ; nous défroquer comme des pouilleuses et nous humilier sur la place publique au totem de cristal de la pureté du Seigneur Gloooooria ! et de tous ses serviteurs ; nous déflorer vigoureusement le fond de l'œil en grattant bien la paroi du globe ; nous baigner dans nos défaites de trop vivantes trop humaines trop secourues débraillées. Elle nous a approchées comme une belle-mère bardant honnêtement sa lotion défatigante pour nos yeux endoloris oh ça brûle ! par la longue besogne quotidienne, bien sûr je comprends tout ça  mes pauvres dames ! J’étais des vôtres il y a peu et me vlà toute revigorée par le produit miracle, je vous l'assure. Et on s'est laissé appâter par l'illusion d'un mieux-être paresseux. Alors vous imaginez bien que depuis c'est Défiance obligatoire ! On apprendra à nos gosses à voir le mal partout.
Elle a dit une fois qu'elle nous a toutes vaincues : vous répugnantes et honteuses gazelles qui souffrez désirez et mourez, je viens vous déflouter le cerveau en verre fumé que vous portez inconscientes, pour celles qui le méritent. Les autres seront cramées. Adolf m'a tout appris, Heil ! Vous êtes mes choses, mes truies domestiques, mes cobayes, mes futures inventions. Je suis le messie de la soustraction des pains. Elle a retenu un soupir de contentement, on s'est demandé si elle n'allait pas roter comme les petiots après leur lait mais non puisque jamais rien ne lui échappe.

Elle ne s'en défera jamais de son pouvoir totalitaire il est devenu sa raison de vivre la source de ses sourires qu'elle aime à dessiner sardoniques. Elle règne sur le tas de sardines à quatre pattes agglutinées au bas de son donjon.
Elle tiendra le défini jusqu'à la fin du monde, elle défendra sa place jusqu'au dernier coup de dent. Tous (c'est-à-dire elle) se battront jusqu'à la langue. Elle deviendra relique
Elle sera l'exacte défunte.

3- Ding dong

Après les festivités pyrotechniques des premiers jours , les belligérants s'accommodent de leur destin. Le quotidien se durcit. La vraie bataille ding dong matin midi et soir.

On tente de s'y retrouver dans ce dédale cacophonique et montueux, la gerbe pour le peloton qui a viré tout vert. Les pattes bien droites le corps dodu d'un bébé en dodo la cervelle au même point, verte aussi maintenant de tous ces virages neurones emmêlés lobes pariépital occital tempotal fronral le chaos a dédoré l'univers de surfaces douces et lisses et variées et solidaires. On ne suce plus son pouce les gonzesses c'est fini les gamineries écrase ton doudou toi ! ding dong bouge ta carcasse aux cils effarouchés. C'est pas le moment de réclamer chouiner en appeler à la justice divine , c'est elle la justice sales bêtes ! Vous avez toujours pas compris, c'est elle ! eh bah oui la justice ça caresse pas dans le sens du poil ça gratte irrite cloque et la suite. Arrêtez ou vous serez changées en dindonnesses ! Non vous n'aurez pas votre soupinette ce soir et pas la peine de braire au vol ou négocier assurances dédommagements ding dong. Vous l'aurez dans le baba.
Ce que j'ai pu être courte de vue !
Et elle poursuit sa route, elle dédicace ses créations, admire se pâme délire se dédouble diabélique elle s'arrange avec ses principes et nous regarde droit dans les yeux globes exorbités elle y trouve son compte puisqu'elle sourit. De l'autre côté, chacune se dédouane entre deux vomissures dans les tranchées se dédit de repent se répand la débandade des bidochonnes.
Elle demeure ferme et dédaigneuse face à la débâcle ding dong qui se déchaîne chez ses adversaires, alliées sociales et politiques d'hier, relations de survie, pas le choix il n'y a personne d'autre ou alors ils sont intouchables invisibles intemporels d'aucun secours. Elle se sent se dédamner son âme quitter l'anthracite de la honte elle n'en a jamais touché les frontières de cette sirène aux allures de perfection qui vous exclut des vivants et surtout de vous-même les mains s'agitent bêtement on ne sait pas pourquoi les pieds nerveux qui se tortillent même la nuit on ne leur a rien demandé ! sales gosses rebelles, les jambes s'engagent sur la mauvaise route mais en même temps elle les comprend, toutes les routes mènent à Rome mon œil ! le choix de telle ou telle resurgit c'est encore moi ! tous les dix mètres les bons jours et la carte, ce sont de monstrueuses dendrites tentaculaires. En temps de guerre, un ennemi le corps s'apaise ses dards pointés vers une seule cible réunion du conseil des douze sages.

Ding dong le gong fatal elle vit enfin liguée entière contre les antilopinés malades.




mardi 23 juillet 2013

2- Déclaration de guerre

Alors, le mignon petit chemin tout tracé tranquille s'est vu méprisé pour une monstrueuse trouée dans l'ignoré voluptueusement risqué.
La guerre est déclarée.
Décrassage intégral.
Le décompte est lancé.

Elle ne se porte pas bien la gamine elle est livide elle a les dents griffues d'une louve à l'affût, pattes arrières dans les starting blocks prête au grand plongeon, ouuuuuhhh 🌊 décolle au dessus de ses proies. On est tous de malheureuses gazelles un troupeau mais surtout que personne ne tente d'en découdre avec cette gorgone à la mâchoire d'acier ! on n'avait jamais déceler sa cruauté sous ses apparences de décence nunuche croissait la carnassière. On le dit qu'on ne connait jamais quelqu'un insondable et tout le blabla. Ça m'en donne des crampes au cœur c'était réel cette blague de dépressifs on découvre un psychopathe qui va tous nous bouffer ! on va tous mourir ! le monde déconne à fond les boulons. Ouhaahhhihihi ! Elle s'approche fulminante elle souffle comme les taureaux en rut elle mise sur notre malingre maladresse elle sait où la dénicher elle n'hésite pas elle déculotte le monde s'esclaffe à gorges décuplées elle est la louve qui protège ses riens du tout elle est seule et reseule prête à décimer son espèce in utero l'individu alpha l'origine du mal déchiré le ciel et ses étoiles qui coulent en lambeaux et piquent et brûlent les minables gazelles décrépies qu'on est déclame l'hymne à son divin Méphisto l'aristo (on se dit costaud, il est freluquet il fait payer ses ex, les fesses à l'air elle se prépare à punir les indécrottables gazelles au corps tout décalé de guingois qui tournent en rond pour fuir, sombre crétines qu'on est, et elle les pousse vers le foyer épineux de la plaine crasseuse où elles/on se dorlotte(nt) se croyant hygiéniques et pures, foyer de verre miroitant jusqu'au pompon causal qui décroute les yeux fainéants tout jaunis maquillés (maculés) de vieux pus confortable leur déclin répugnant baigné de bonne conscience. La moisissure décadente de l'être content de soi.
Il en découle doucement la mélancolie du peuple, la grande satisfaction de voir accomplie son Oeuvre, une triste en herbe un talent abrasif décolorant javel.

L'adrénaline du combat salvateur la dévore de plaisir.

dimanche 21 juillet 2013

1- Le mécanisme s'enraye


Je ne plierai plus, on ne me tordra plus tête à l'ouest, pieds tout orientaux déboussolés. On ne me torsadera plus à son bon vouloir elle est gentille oh oui ! jamais un mot plus haut que l'autre et serviable en plus de ça. C'est une gamine sympa. Ça fait plaisir de voir des jeunes comme ça. Bien entendu c'est pas un top modèle on peut pas tout avoir on est bien fait pour ci et défectueux pour ça, un membre un peu débile des neurones impudiques qui se déboutonnent en public, les fous furieux des familles, on les a tous chez soi ces être-là. Quand ils se mettent à geindre délirer se débattent en dansant au milieu d'un salon bien correct rempli de belles gens en smoking. C'en est débectant mais on a tous nos plaies et on doit s'y soumettre comme à un devoir chrétien. Je crois qu'elle s'en fiche de ses joues rouges son port lourd et ses pieds palmés elle ne mise pas là-dessus c'est pas bien important l'apparence quand on a une tête bien faite, elle le sait elle est pas née de la dernière pluie la petite. Alors bien sûr parfois on aimerait lui dire de pas se montrer autant de cacher ses gros cuissots mais elle fait pas de mal à une mouche alors on se fait violence on se maîtrise pour pas pour la protéger aussi elle est toute jeune elle a encore des tas de choses à apprendre. Ah si ! Il y a la grand-mère qui débite sans vergogne elle est sans pitié et en même temps elle a raison je ne peux qu'être d'accord avec elle c'est seulement la manière qui dérange un peu enfin la gamine sait que sa grand-mère est une personne respectable, elle l'aime beaucoup ça saute au cœur, une princesse cette vieille devrais-je dire. Toujours resplendissante et lumineuse, elle se pavane mais elle le peut. On l'admire toujours avec des yeux neufs elle n'est jamais attendue. C'est sûr les femmes de la famille font long feu à ses côtés, elle se débinent à la moindre comparaison mais c'est la vie il y a les beaux et les moins beaux les vilains il y a des choses dont on ne débat pas soyons francs au lieu de toujours tourner autour du pot. La grand-mère elle casse la baraque et on ne lui arrive pas à la cheville même à croire qu'elles le font exprès ses descendantes ! Elles auraient tellement pu apprendre d'elle, bref entre celle qui débloque, celle qui obéit soumise à son âge encore et déblatère sur des idées incompréhensibles qu'elle dit philosophiques, et la petite qui tient la route faudrait pas qu'elle dévie c'est si vite fait ! L'autre jour c'était dur, la vieille a joué sa bique et lui a ordonné devant tous ses invités de débarrasser le plancher fagotée comme elle était qu'elle avait honte qu'elle n'accepterait plus jamais cela ! Elle était déchaînée et la gamine n'a pas tenu le choc. Elle est partie en pleurant se réfugier chez quelqu'un de moins exigeant, sa mère sans doute, mais qui l'aime moins c'est sûr, ça crève les yeux c'est sa façon de l'aimer si fort et de l'élever au plus haut de l'échelle elle ne veut que son bien. Elle est sauvageonne sur les bords cette enfant quand on la voit pas quand on lui parle alors la grand-mère a relevé ses manches et elle s'attèle à débroussailler tout ça mais c'est pas simple et les autres sont jalouses alors elles lui mettent des bâtons dans les roues. Toujours est-il que la dernière fois, la petite s'est changé en vrai diable et au milieu de ses larmes, elle a menacé son aïeule, le regard mauvais, elle a déterré la hache de guerre c'est elle-même qui l’a dit. Elle se calmera.

C'est comme cela que tout a débuté. 
Et la machine a déraillé pour toujours. 


vendredi 19 juillet 2013

Regarde avant de jacter !

On l'observe de près, tête penchée pensive.
On est intrigué, attiré, questionné, éclaboussé par l'un ou l'autre :

un sourire de pacha caché au fond d'un petit bonhomme coincé dans son placard
des oreilles de poupon sur un corps de macho
un nez rond et boulu, prêt à jouer l'otarie, au bout d'un corps sévère de tribunal
des joues concaves et tirées sur une grosse rigolote qui ne prend rien au sérieux
une marée de tâches de rousseur enfantines, bain en passoire dans lequel on aurait trempé l'intellectuel bourru nageant dans les hautes sphères
court sur pattes, le plus petit ! ce chef qu'on n'avait vu qu'assis dans son autorité rassurante respectée
de minuscules sourcils presque transparents jamais remarqués bien sûr dans le visage cabossé de ce guerrier du ring
de maigres épaules osseuses déglinguées sous un costaud regard franc et solide
des doigts féeriques d'une tendre Cendrillon, avec cette grande matrone sans gêne gueularde rougeaude
des hanches girondes nicheuses à la figure de cire d'une nonne vierge sans teint
les jambes sculptées de muscles saillants et lourds pour ce gamin timide et démuni
les pieds patauds boudinés de cette femme au corps alléchant qui fait baver le plus insensible et la plus résistante

et surtout les yeux, tous ces yeux qui clouent et nous en bouchent le coin.
On se fige brutalement parce qu'on sait qu'il se passe un truc important,
un truc qui n'a pas d'autre nom,
truc, tic, trique, trac, bling,
truc qui terrasse sans savoir si c'est un bien ou un mal
qui me traquera des jours s'il le faut malgré moi jusqu'à ce que je l'entende décrypté hors normes, hors moi, hors la loi, et qu'il me fasse descendre de mon escabeau ridicule.

On s'attend
à des yeux bleus palots, molasses ; le menton levé découvre un regard gris déterminé sans états d'âme.
On s'attend
à un rigolard jaune gentiment excentrique ; cinq étages d'un coup, les paupières tombent sur un camouflé de kaki discret.
On s'attend
à un marronasse comme un autre, sans intérêt majeur ; le noir intransigeant avide qui nous transperce nous fait la leçon.
On s'attend
à un vert vipère affirmé sans obstacles ; les larmes dégoulinent de grands yeux bleus transis.

Bouche tes oreilles, scotche ta bouche, enfile ton scaphandre et
plonge les yeux.
Regard avant de jacter !




jeudi 18 juillet 2013

Farfrouille

Un vrai four ce truc !

Je la regarde effarée.
Tiens ! J'ai oublié d'éteindre le mien justement. Quelle gourde !
C'est quand même inconvenant cette machine.
Tu enfournes, tu fourres, tu arroses. C'est pas bien net tout ça ! Personne ne s'en émeut, les hommes m'échappent par moments. Des tartines d'un problème insoluble et exceptionnel. Rien à dire sur le four et ses acolytes. C'est tout de même une gueule béante qui brûle de l'intérieur. Et ça n'effraie pas ça ! Au contraire, la cuisinière la plus timorée y fourrage sans rougeur. Et elle s'active dans la porte ouverte à tout vents de cet individu impudique. Il s'offre à elle, il dévergonde au cœur les plus chastes foyers. Et après ça, on s'en étonne des bonnes mamans gâteaux qui se fardent à la truelle et sortent à fornique à tout va. Elles font leur rôti de porc et vas-y que je le fournis tout comme il faut ce beau morceau ! De l'ail, des échalotes et tout le tralala.
Tu te fais des idées ! tu vois le mal partout !
Je t'en foutre oui ! Ben tu vois je deviens vulgaire moi aussi !
Bien sûr qu'elles en sortent fourbues mais échauffées.  Non mais c'est pas formidable !
On te farcit la tête de théories à la noix pour tout comprendre de l'être humain et une fois que tu les appliques, on te dit que tu ne penses qu'à ça. C'est vraiment dégueulasse de retourner sa veste aussi simplement ! Fourbes de congénères !

Elles s'y prise d'un irrépressible fou rire. Je ne m'en étais pas aperçu. Elle m'observe depuis un bon moment, depuis que je fulmine tout seul. Et elle rit à tout rompre. Elle me casse les oreilles à la fin.
Bon alors ce film ? Ton avis ?

Une fourmi caustique m'escalade et me fait un pied de nez.
Je louche la bouche en puits sans fond.


mercredi 17 juillet 2013

Les yeux revolver

Les yeux sont le miroir de l'âme, méditez cela mes chers enfants !
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, n'oubliez pas !
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, ah oui on ne peut pas mieux dire !
Larmichette à l'œil.
Ces mots et tant d'autres rabâchés remâchés étendard de la belle pensée qui se prononce s'articule et se montre, autrement dit qui se trahit et affiche sa grossière méprise. 
On se coiffe valeureux, on s'arroge ces phrases qui dans les bouches du monde deviennent métalliques, insipides, on en tape du pied, bordel !
Ce ne sont que des sons au mieux quand vous les jonglez comme de vulgaires quilles ? C'est révoltant cette assurance de votre légitimité d'abrutis cultivés, missionnés pour enseigner à ces nains de jardin ignorants. 
Au moins, ces petits-là savent ce qu'ils valent et ne courent pas après la gloire des Vénus Athéna qui engluent les Japonais comme du miel de mouche.
J'entends ces phrases et j'ai envie de beugler :
Alors, dorénavant, je plongerai dans la bouche des gens, vieux croûtons !
Alors, dorénavant, je me séparerai toujours de ceux que j'aime le plus, tu as entendu ? 
Alors, dorénavant, j'affirmerai le bonheur inouï que fut mon enfance, pleine de sourire regarde-moi bien ! 
Parce que je ne vous crois pas, 
Parce que vous mentez comme vous respirez saletés d'adultes,
Parce que vous faire confiance est une ineptie. 

Et puis un jour, j'avais holocausté ces citations pompeuses émues naturistes sans vergogne, belle occasion de baver ses émotions. 
Dans mon cerveau, les lettres doucement reprennent la forme ... Vade retro satanas ! Je ne suis pas une vendue moi !
Ma résistance s'ensable. Infaillible jusqu'alors ! Bup ! Comprends pus rien ! 
J'ai un haut-le-cœur. Je me croyais plus loyale.
Mais non, une de ces fameuses phrases revient, s'ordonne mélodieusement et me séduit, fille facile !

Ses yeux sont à l'étroit dans leurs orbites, ils pourraient tenir toute la place, trôner et être.
Ils sont nobles et purs, ils m'aspirent moi petite miette.
Je n'en dis rien.
Je reste coite.
Pas d'amour, ni d'admiration, ni de honte, ni d'incompréhension.
D'un truc 
qui gèle
qui fouette les sangs
qui abrase tout
beaucoup plus fort que moi
qui m'enrage
et m'honore.
Moi qui avais toujours les mots pour tout. Rien n'est innommable, même la pire des souffrances ! Oui oui c'est ça ! On verra quand tu te coltineras à ce que t'admires, sale gosse ! Croient toujours tout savoir, z'ont même pas vu la mer !
Et je chantonne l'évidence ondulée de la vieille vérité assénée par-dessus des demi-lunes désuètes  et des oreilles qui pendent grandies depuis sept décennies.
Le bougon adipeux et verru devient un grand-père fièrement ventru.
La femme mature qui lui tient tête n'est qu'une jeune fille blessée butée.
Le discours gris au goût de grenier remplit une case de mon échiquier intérieur.

Ils mirobolent ces yeux-là ! Comme s'ils avaient de l'esprit !
Qu'est-ce que je disais jeune dame ? 





mardi 16 juillet 2013

A cœur ouvert

Ça s'annonce comme une nouvelle vie.
Comme si j'avais grandi, comme on croit que ça va être le jour de son anniversaire de ses sept ans où tous les adultes vous rabâchent que vous avez enfin l'âge de raison, vous êtes un "grand", du haut de votre mètre et quelques centimètres qui l'accompagnent encore discrets.
comme si la nuit avait avalé ma frilosité, ça y est, y a plus ! On a changé de page. 
comme si tout ce que j'avais laissé à la lisière de mon désir pendant le jour, tout ce qui me tient hors mort et qui courbe l'échine sous mon veto obsessionnel, tout ce qui me réchauffe la poitrine qui prend alors de l'ampleur, qui me fait peur ! Et si elle éclatait ! Elle le pourrait tant elle est pleine. Toute cette ardeur a patiemment attendu l'évident moment du songe. Elle a attendu et elle s'est encore nourrie de cette attente, gentiment assise, dans les starking blocks. Une fois, la clôture déchirée par mes paupières baissées, elle a pris place majestueusement et a parlé, parlé, parlé tout son saoul. Elle se réveillera amoureuse ! Je m'en occupe ! Elle va comprendre qui commande ici. Pauvres humains sûrs de leur fait.
comme si je m'étais perdue dans les méandres de mon histoire, pétrie dans tous les sens des années vécues jusque là.
comme si on brandissait un miroir limpide sur mon visage les poings liés derrière les barreaux de la chaise. Prisonnière et enfin libre, obligée par mes envies de retour triomphantes tuées dans l'œuf sadique et fière de moi. 
comme si j'entendais cette voix comme mon ombre :
 "lâche cette laisse !" 
comme si anesthésiée à cœur ouvert pendant des heures, on avait cousu de phrases en phrases le précieux contenu de la corbeille, consciencieusement jeté. 
comme si on m'avait découverte du plus profond
et que j'en ressortais plus solide que jamais, enfin sur mes deux pieds, tout le monde à sa place.

Cette nuit, j'ai aimé comme jamais je n'oserai.

Jouir coûte que coûte

Jour et nuit dans relâche la pieuvre honnie l'étreint
silencieusement injuste elle pleure et plaint
sa pauvre hère de vie qui suit son si honteux destin.

Elle engage un matin l'ultime conversation.
avec le Souffle.
Ils s'assoient en cercle autour du totem de son exécution ;
pour s'apaiser, elle se gifle.
Impitoyable, exécrable, minable, fruit d'une mafieuse malversation
son droit de bout en bout, on le lui rafle.

Elle tombe les yeux
Elle tire le menton
Elle allonge le nez
Elle replie les oreilles
Elle range la langue
Elle pivote les épaules
Elle serre les fesses
Qu'on en finisse !

Le Souffle absorbe attentivement l'ultime conversation
sans balayer, sans ignorer, sans rien moufter.
Quand c'est fini, ils se regardent dans le noir, il siffle alors son plan pour exécution,
il la pressure, ronfle et renfle
efface la saleté qui camoufle
et procède habilement à l'extorsion ; elle n'y résiste pas, à bout de secrets, elle cafte
sa passion contre-nature.

La pointe des pieds
Genoux poitrine
Visage aux mains
L'épouvante pieuvre qui la chatouille
Elle se bidonne comme une baleine
se roule et se déplie finalement dans un orgasme délectable.

Frayeur adorée.
Transe de l'angoisse.

lundi 15 juillet 2013

Grand écart

Ses cheveux d'or volètent en volutes autour de sa nuque
velue et osseuse.

Elle flotte angélique dans l'éther de mes rêves
bavante révulsée ; épileptique.

Corps arqué sculpté en perfection d'architecte classique
Tordu montrant des dents vengeresses.

Chimère bien réelle détrônant fées et princesses
vomit sa luxure de bique.

Médaille bronzée ou laiteuse
Toupie sans fin
Girouette insensée
Jeux Olympiques de la pirouette sur gazon
Blanche rouge noire
Barbouillée transparente
Somptueuse adolescente.

L'oeil du cyclone

Sursaut du réveil !
Pantin à ressorts jailli de son cercueil du soir.
Je secoue la machine sûre de sa fatale erreur. Je l’agite pour qu’elle m’affiche au moins les chiffres du moment.
Mais il ne fluoresce plus ! Je dois trouver le minuscule rayon de lumière où je pourrais apercevoir l’ombre des deux vieilles aiguilles endormies.
Le pauvre zig ouvre un œil ébouriffé et remet ses cloches en place. Il sort de nulle part.
Montagnes russes à 4h du mat’ ! Non mais c’est quoi ce boxon ?!
Il est en rogne, il en bourdonne.
Nous nous querellons quelques instants. Il est sanguin le bonhomme.
Je t’ai à l’œil, saleté !
Malgré sa profession, qu’il n’a sans doute pas choisie, ça se porte de père en fils ces choses-là, il n’est pas noctambule.
Bref, nous avons fini de nous accuser l’un l’autre. Et oups là ! C’est ma citrouille qui a sonné ! Sourcils sur pointes, rondeaux des yeux, bouche qui se mange.
Mille excuses Monsieur le réveil, mô souis trôpé.
Ca bougonne branlant sur la table de nuit. Ca grince. Puis
rrrrrrhh…Rrrrrrrhh… Rrrrrrrrrrhhh…

Réfléchissons…
Qui m’a donc chavirée en pleine nuit ?
Je replonge dans l’œil du cyclone.
Une apparition ; l’amie perdue, en souffrance.
Et en un clin d’œil, le souffle m’emporte et toute cette rame des mois et des mois pour distancer le foyer acide et cuisant de la séparation tombe à l’eau.
Je patauge à nouveau, je patouille, pas si désagréable au fond.
Je retrouve le blanc-rose nacré cotonneux, le hamac faussement solitaire, le jardin arrondi, l’odeur d’oranger volatile mais confiante.
Entre quat’z yeux, ma chambre et moi méditons.
Comme attendu, la douleur passe faire un coucou. Et pourtant, elle surprend, même prévue, même pas si intense. Elle se faufile dans la brèche qu’on avait omise.
Pas un supplice.
Je me demande même s’il n’y a pas une certaine délectation dans cette nostalgie.
Maso ou pas.
Non soyons honnête ! Je sais que je savoure quelque part.
Je lèche le sang de la plaie qui se rouvre par petites touches comme un chien, instinctif. La solution est là ! dans ma salive ! N’allons pas chercher plus loin !
Me pelotonner encore sur cette étoile qui m’a tant protégée.
Me lover dans cette absolue langueur, en retraite mais pas crevée. On ne l’achève pas comme ça !
Regoûter à cette saveur d’adolescence qui tarde.
Ne pas la regretter.
Admirer combien elle a nourri au moins trois ou quatre couches
d’existence.
Mûri l’oignon énigmatique que l’on devient toujours.

Les yeux attachés au réveil, une main me retenant comme à la barre de ma barque, je réempoigne mes rames.
Et un nouveau sillon, plus détendu, plus imprévu, plus silencieux, se trace entre les vagues de toutes les vies que j’aurais pu.

dimanche 14 juillet 2013

Amour sourd

Il le sait bien, c'est l'amour de sa vie cette beauté-là.
Elle le fait encore vibrer de haut en bas.
Elle l'électrise quand elle pose le pied sur le même plancher que lui.
Ça chauffe dans la cocotte, plaisir, il fond, il cuit.

Il lui sourit automatique
Il aurait envie d'autre chose bien entendu ; pensée extatique...
Mais il est bien élevé bien rangé tout beau tout propre
Il reste digne et admirable ; érotiques draps de pourpre...

Et puis elle s'arrête et s'asseoit,
elle prend la pose,
vérifie qu'on la regarde,
jambes croisées, buste droit, regard penché.
Elle est prête, elle ouvre la bouche,
se met à disserter.
Son corps se gèle en une seconde,
la chute est lourde
pèse sur les reins.
Mais qu'elle se taise !
Elle est idiote, imbécile, ridicule, une hérésie,
juste de la baise !
Oh mon Dieu ! Il ne l'a pas pensé, lui laisser une chance,
encore une fois.
Il se remet en place.
Ma parole qu'il l'aime !
Elle est insupportable, il doit s'éloigner de ce trésor
décérébré.
Pas possible d'être aussi
splendide et stupide !
Elle le rejoint inconsciente de son sort.
Il serre les dents.
Elle l'oblige à entendre, elle est tout près.
"N'est-ce pas John ?"
Il la giflerait de déception.
"Tu résonnes comme un tambour ma pauvre femme !"




Le marmot guérisseur

me décroute
pars en lambeaux
zigzague la route
jusqu'au tombeau

me déchire
viscères à l'air
suis mon martyre
d'être de chair

me dépèce
cramée à l'os
paria de l'espèce
roulée de la bosse

Dos au monde, derrière la porte, dessous la table.
Eh ! On te voit ! Qu'est-ce que tu crois ?
Pas de cachette, de grotte secrète, ville enfin muette.
Sors de là ! Qu'est-ce que tu fabriques ?
Fermer les yeux, ne pas être là ; toujours saisi.
Allez ! Qu'est-ce que c'est que ce cirque ?
Se rétrécir, matière fondue, bouillie d'engrais.

Réussi
Évadée
Endurcie
Dégradée
Obscurcie
Dissuadée.

Invisible transparente protégée.
Tu te fous le doigt dans l'œil !
Quand surgi de nulle part :
                 Tu es belle toi, je t'aime.
C'est quoi cette histoire ?
A qui parle-t-on ?
Tourniquet sur soi-même, personne aux alentours.
Regard sans failles sérieux et droit.
C'est bien pour moi, panique à bord.
C'est bien ma veine.
Pas de méfiance avec les tout petits, ils parlent à peine !
Finalement attrapée au vol par le marmot
dont inconsciente j'ai apaisé les sanglots.

Projetée sans alertes,
en un éclair années lumière d'absence,

retour parmi les miens.








samedi 13 juillet 2013

Papa poireau

Immense dégingandé étiré comme un long poireau
mais sans les poils aux pieds, il les a transférés au sommet.
Il est quotidiennement égaré dans ses membres
longs haricots sans charme et filandreux.
Alors maintenant qu'il est question de tenir un bébé dans ses bras,
une sorte de navet plus rose moins blanc moins odorant.
Il s'y essaye, il le doit bien tout le monde l'attend au tournant.
Il est seul et tranquille devant le panier à légumes ronflant et chaud.
Il se penche et extirpe l'enfant qui devient illico une vieille tomate fripée,
sirènes hurlantes.
Il s'est trop préparé pour abandonner là, et puis c'est un fier poireau,
non une docile asperge ; on ne la lui fait pas à lui !
Il se met à bercer tout doucement, plein de gentillesse malgré sa maladresse.
Les pompiers vont bientôt se pointer, c'est sûr !
Il commence à paniquer, trembloter du bulbe.
La tomate se rebelle, elle est prête à projeter sa pulpe de colère !
Il repose le dangereux objet et reprend ses esprits, les poils en bataille,
réajuste son gilet et sa cravate.
Sa divine banana arrive alertée par le bruit : elle a toujours l'air de danser.
Elle saisit le navet qui dans ses bras habiles
de plaisir s'alanguissant,
pourraient finir purée.



Partenaire de vie


La terre entière était coupable, débectante et crâneuse,
dans cette tourbe princière tous continuaient de sourire, de s’amuser et de se détendre.
Se détendre ! Quelle hérésie ! Une minute de silence oisif, mon martyre.
Bouger, affréter, s’apprêter, frétiller, sautiller,

danser danser danser,
plus jamais respirer

On ne doit plus aimer,
on ne doit plus confier,
on ne doit plus entendre,
on ne doit plus comprendre,

danser danser danser,
plus jamais s'accorder

Et tout en tressautant de pied en pied et d'îlot en îlot,
on penche la tête sur l'épaule a l'air pensif
en fait ahurie et alarmée, très loin, par les fous furieux de la vie.
Youpi ! Tous ensemble ! Donne ta main !

danser danser danser
plus jamais y tremper

Formidable !
Minables...
On jubile !
Pauvres débiles...

danser danser danser
plus jamais s'approcher

Eh oh ! Viens avec nous ! On va pas te manger !
Sauf la grande brune qui me regarde sans bouger
léger sourire et regard sombre
elle sait que je ne peux plus,
respirer,
m'accorder,
y tremper,
m'approcher.

De jours en jours, elle restera là-bas, me laissant m'amadouer,
elle seule saura m'apprivoiser
et même viendront les mots
et même je la toucherai pour l'inviter à moi à

danser danser danser
Et avec elle rejaillir déterrée.












vendredi 12 juillet 2013

Le mime

nu répandu en paillettes argentées
son corps scintille sous les rayons précautionneux (ridicules) de la nuit assistés de leurs lampadaires
un halo éblouit les passants happés papillons hébétés dans la lumière
Irrésistible

les bras souples de langueur ottomane
repeignent l’ombre terne accueillante
artistes intermittents fluorescents réfractaires au soleil
Infatigables

le buste lance la danse dans un huit infini
les fils de lumière jaillissant de son antre
fusent jusqu’aux points de contact avec les particules du réel
Intangible

la tête divague sur son socle à ressorts
dodeline droite à gauche rondement
basse et sûre mélodie, ancrage des appuis
Indomptable

et lorsque la nuit tombe, chaque soir sur la ville,
tiré de sa torpeur, le mime, reprend son tour
décoré comme un paon de son œuvre saisissante
agrippé aux étoiles
il étincèle de rêves et poésies
et gonfle le cœur à éclater
quand il s’approche pour pétiller nos yeux
Insatiables

jeudi 11 juillet 2013

Personne de petite taille

La rapetisseuse déraille
j’ai beau enfoncer le champignon
bousculer la ferraille
lui foutre des sérieux gnons,
ma dérouillée la laisse de marbre
elle abandonne sa tâche promenant nez au vent,
à l’ombre du roi Arbre,
sa carcasse syndicale, paressant au divan.
Elle a choisi son camp,
la traîtresse scandaleuse,
délaisse les géants
et se dédouane, lâcheuse !
Elle m’avait bien promis
sur sa tête et ses gosses
nains roux aux yeux d’acier, sans amis,
qu’elle bloquerait les colosses
à mes côtés, fidèle loyale
amoureuse de ma cause
organiserait la cabbale
pour démantibuler tout grandiose
ici bas.
Mais me voilà toute seule, éperdue et baveuse de rage contenue contre cette sale perfide qui m’a laissée tomber, retomber loin des yeux de mes énormes congénères.
Je suis petite, lillipute, minus, trognon.
Elle les a déchaînés, ils ont poussé d’un coup, reniflant le ciel à leur portée.
Me voilà comme une pomme mûre sans bras sans jambes, un tronc. La pomme, elle se débat, roulant de-ci de-là à défaut de s’élever. Elle s’essaye au trampoline, en vain, elle sert la gravité. Elle finit toujours par retomber dans ses filets, trapéziste de fortune. 
C’est pas donc ridicule cet esprit d’aventure qui nous serraille le cœur à nous, petit bout de quelque chose !
Les géants se prélassent au soleil. Parce qu’il y a ça aussi ! Je suis vouée à l’ombre et à la turpitude. Ah ! je me pâme de cette maudite condition ! Seigneur du monde, pardonnez-moi ! Entendez le sombre appel de l’âme en peine !
Eh regardez le trognon les gars ! Pouah ah ah !
Personne ne me prend au sérieux ! Les grands de ce monde fréquentent les étoiles, allongent l’espace, infiniment. Ils s’effilent à merci et se cousent à tous les points de l’univers.
Je ne peux même pas remonter sur la branche de mes origines, je suis clouée chez les nimbus, rase-mottes, riquiquis !
Rapetisseuse ! grandis-moi !

En voiture

Ca s’assombrit au front, le pare-brise devient myope. On s’agace de son inconscience professionnelle. Il est payé pour être clair, c’est pas vrai quand même ça alors ! Enfin, de nos jours, la valeur du travail se perd. Même les plus honnêtes d’autrefois, se fourvoient dans les grèves et le bâclage.
C’est quoi ce monde !
Il en ressort que l’on commence à paniquer. La vue se floute, les lignes louvoient et se caressent sur la route. Arrêtez ce cinéma toutes là ! Il faut vous prendre une chambre alors ! On est au boulot, tenez-vous !

Je crois que je perds les pédales. Mon cœur se met à tirer et cogner la paroi avec des cris stridents. Je bouche mes oreilles mais je capte de l’intérieur la détresse du palpitant. Je voudrais l’apaiser et lui dire des mots doux mais je ne m’entends pas moi-même. Je me tais et je dois supporter sa douleur sans broncher.
C’est pire qu’un nourrisson, ça vibre dans toutes les fibres,
ma moelle serpente dans sa colonne, incapable de rester en place.
l’estomac rentre la tête dans la coquille comme une tortue craintive, il remonte dans l’œsophage embouteillé. Ca rentre de partout ! En haut, en bas, sur les côtés ! De l’air, du pain, de l’eau et de la bouillie ! Pourquoi sont-ils tous tassés là ? Il ne va pas s’en sortir le pauvre Zozo !
l’intestin s’éparpille, il rate le trou !
la vessie se noie
les muscles flageolent
les orteils trépignent, ça tourne la tête aux chevilles
les oreilles sont sens dessus dessous, elles entendent à l’envers, un brouhaha du diable !
les orbites tiraillent, les yeux veulent s’échapper, pour voir de plus près sans doute
les sourcils s’arc-boutent et foncent vers
les narines rotondes multipliées râlent
la langue papillonne, dit-elle vraiment quelque chose à quelqu’un ?
C’est le chaos, une chance d’être encore solidaire, il faudra quand même rafistoler ce soir.
Pour le moment, je dois encapsuler ma peur : après il s’agira de la secouer jusqu’à ce qu’elle détortille et que chacun reprenne sa vie.
Les mains sur le volant, je continue mon chemin, je ne peux pas m’arrêter.
Je vois deux, trois voitures, pas plus ou je m’évanouis carambolée ;
deux trois voitures tranquilles ;
l’une d’entre elles décompense et éclabousse ;
ça pisse l’essence ;
elle se rapproche de sa voisine, elle est très énervée, elle se gigote et s’empatouille ;
elle tourneboule, se prend les pieds dans le tapis ;
elle finit dans les bras de l’autre toute étonnée et choquée ;
elles sont emboîtées l’une dans l’autre, pas très correctes ;
en vérité la folle-dingue n°1 a foncé droit dans sa rivale et lui a éclaté la citrouille ;
je suis le co-pilote spectatrice sur un pont ;
en tout cas, catastrophe ;
les ailes brisées, plus personne ne vole
et c’est la grande moisson.

Les lignes blanches se décoincent, reviennent sagement droites à leur place.
Le bitume refait surface.
Pas de pont à l’horizon ?
Les minutes glissent sans heurts

mercredi 10 juillet 2013

Elle démange la rougeole

Le réveil dringue, elle ouvre les yeux, assise d’un coup sur son lit blanc. Un ressort jailli de sa cage ou un coucou sauvé par le douze. Raide comme un piquet, elle continue de vibrer quelques instants.
Elle s’immobilise bois, toujours blanche.
Un nouveau jour commence, elle doit identifier sa couleur. Pour ce faire :
-         S’asseoir souplement en tailleur, les yeux clos.
-         Penser à Bouddha.
-         Se croire au Tibet.
-         Sentir le vent dans les cheveux et dans la tête. Ca tourbillonne et chantonne sous le crâne
-         Laisser souffler dans tous les membres.
-         Rouvrir les yeux d’un coup : la couleur apparaît.
Elle procède à ce rite à chaque aurore. Parfois, il fait encore nuit. Elle se soumet aux lois du marché qui l’a tirent du lit avant le vieux soleil. C’est tellement plus agréable quand on n’est pas le premier debout !
Bref, aujourd’hui donc, c’est un jour rouge. Ce qui implique non pas du sang mais de l’événement. Il se passe systématiquement des choses tonitruantes, les jours rouges. Elle en vient aux mains avec son patron, elle trébuche sur un pavé et se jette sous une voiture pressée, elle fait l’amour avec trois hommes et une femme etc. des journées chargées en somme.
Ce qu’elle espère, c’est que le lendemain sera bleu ou violet, même gris, cela lui convient. Il faut s’en reposer de l’écarlate. Ca éblouit et ça migraine.
En tout cas, elle s’apprête pour l’aventure des heures à venir.
Robe rouge.
Doc Martens noir verni (les chaussures peuvent être d’une autre couleur, assortie bien sûr)
Gilet léger un peu troué mais bien long au cas où, rouge plus clair mais rouge du jour.
Fard aux paupières carmin, lèvres peintes en force.
En somme, un jour flambant ! Elle se sent pénétrée. Elle rougit sur l’interne de la peau et de la chair, ce qui est versé dans le ventre destination finale.
Toute de rouge vêtue, de pied en cap, dans toute sa circonférence, ses diagonales et sa racine.

Alors, elle a bien observé combien le teint caméléonne. Elle est mutante. Ca pourrait faire peur mais c’est bien excitant.
Jour rouge : coquelicot dans les joues ; ardente.
Jour bleu : cartographie veineuse ; intransigeante.
Jour vert : patraque et acide (pas trop souvent, anti-émétique obligatoire pour tout le monde, acteurs et spectateurs)
Jour gris : transparence virginale ; apeurée.
Jour jaune : alcoolique burlesque ; inconvenante.
Jour violet : cœur à la pompe, chamade en vue ; émotive.
PS 1 : bannis les jours roses, on la prend pour une idiote 
PS 2 : droit de visite pour les jours noirs. Ca va bien là ! elle a donné, quota dégagé.

En tout cas, pour l’instant, elle se miroite dans sa psyché, minaude. En Doc Martens, elle pouffe.
A quoi va-t-elle bien pouvoir se frotter ? L’arbre du coin de la rue ? Oursin, non merci. Le lampadaire de la 4ème à droite ? Pas un pigeon oh ! La jeune boulangère cynique ? Pourquoi pas ? Le petit stagiaire de l’accueil ? Il va lui retomber sur les bras ! Francis, Victor et toute la bande ? Il y a du boulot aujourd’hui, pas le temps de tous les faire ! Et elle ne peut pas couper la poire. Son beau bureau Ikea ? Ca n’est jamais désagréable. C’est une valeur sûre. Le poil à gratter de son tiroir à malices ? Non, voyons, c’est un jour sérieux ! On verra bien ce qui se présente. Il y a aussi tous les imprévus. Elle sait qu’il y en aura. Les imprévus sont absolus les jours rouges. On ne va pas aller lui en conter ma parole ! Elle en frétille.
Bon, il est temps de se lancer dans la gueule. Elle introduit la clef dans la serrure quadruple tour mulitblindée de sa porte musclée. Et le téléphone sonne.
-         Dépêchez-vous Anna ! Le DG est déjà arrivé, en avance ! Sautez dans un taxi et magnez-vous. Il veut vous voir.
-         Je ne suis même pas sortie de chez moi ! Comment voulez-vous que je sois à temps ? il attendra le vieux plouc !
-         Arrêtez votre cinoche Anna ! Le vieux plouc, je sais l’effet qu’il vous fait ! pour peu que ce soit un de ces jours…
Elle a raison , elle va pouvoir se frotter à lui. Un peu de piment !
-        
-         Mon Dieu, vous êtes intenable ! et contagieuse. Magnez-vous !
Elle raccroche.
Elle aussi dépose délicatement et amoureusement, maîtresse fouetteuse, le combiné.
Un petit air de pure folie au poivre vert.
Vert ? Non non non !
De poivron rouge ? Complètement nul !
Radis noir, haricot blanc, non mais n’importe quoi !
Un petit air de fraise des bois ? Coquin mais nunuche la fraise.
Un petit air de martini.
Elle s’en sert une lichette et hop ! partie pour le DG.
Porte claquée, clefs oubliées endormies sur la commode. Elles doivent faire des claquettes les magiciennes !
Belle respiration enrobée, face à la porte et dos au monde. Sourire arrêté.
Demie-valse et plongeon dans le bouillon.
Elle s’en frotte les mains.

mardi 9 juillet 2013

A bas le vieux !

Photo à l’appui, elle crache sur sa tombe, elle jure tous ses dieux, elle crie vers les cieux, bouche énorme ouverte sur les nuages placides, indifférents en fait.
Elle le tient haut et fort son cadre désincarné qui lui bout à la face et l’insulte en silence. Elle est furieuse, elle le brandit comme une croix blasphémée. Elle se délecte, se repose enfin de sa résistance absurde. Elle a tenté de reléguer l’hideux dans la benne à souvenirs.
Rien à faire ! Rien à dire ! Rien à chier !
Il revient et revient, donne la nausée tellement il tourne autour. Elle croit à sa magie noire et à ses incantations sur poupées invisibles alignées sur une étagère, bien rangées attendant leur tour de prendre possession.
Il fait semblant de rester impassible entre les coins de son cliché. Bien pratique le coup de la photo ! C’est pas moi ! C’est pas moi ! Paumes offertes au regard, comme si ça rassurait. Elles n’ont rien de plus innocent ces paumes, et franchement elles ne sont pas loin de paumées, et ça c’est inquiétant.
De toute façon, ça ne change rien puisqu’il est là et encore là à la mater avide, de son siècle passé. Il feint le terme libidesque.
Il se gourmande les yeux, le pervers en barbiche.
Le monocle sérieux le présente intello.
Que nenni !
Il la surveille et elle le sent tout le temps, partout avec elle. Même quand il ne bouge pas, il la suit au bout du monde, dans sa fumeuse montgolfière de richard.
Elle voudrait tuer son sang,
ne le devoir à personne,
trouver son miel à elle, sa ruche et son précieux.
Elle se retourne et là, trahit le fil des âges, au sécateur cruel.
Et la voilà liftée, lisse à la perfection, sans aspérités, sans boutons, peau de pêche.
Invisible et glissante.

La malédiction

Le calvaire s’évapore, l’hémorragie déflue.
Respirations sereines omises depuis des mois de chargement de barrique intouchable.
Conscience soudaine de cette immense angoisse de se perdre à jamais au fond de son utérus.
Soulagement hautain de la virilité bafouée dans l’enfantement purulent.
Elle repart aux commandes, le doigt sur la gâchette, ceinturon bien trempé, ses soldats aux aguets.
La démarche encore incertaine, elle tangue drôlement vers un nouveau défi.
Défi de riquiqui mais pas des moindres pourtant, pas une lettre à la Poste !
Elle se penche au chevet du mignonnet, cow-boy en devenir.
Les éperons frémissent, les kakis s’interloquent :
le bracelet
est
rose.
Manquent les petits cœurs layette bavette qui font vomir.
Elle vacille sérieusement.
Le cri était si rauque.
Elle n’a pas pu se méprendre.
Elle a senti son corps vibrer sous l’effet mâle.
Elle ne s’est pas enquise de l’état de l’enfant, qui condamne ou bénit.
Mutation immédiate du lion auréolé en ratte bagnarde rayée.
Une malheureuse fille qui fripera sa vie à essayer d’être belle, ne pas être honorée, séduite à l’esclavage.
Elle est elle-même tachée.
Elle réintègre le trou.
Grotte infernale.
Elle n’en sortira donc jamais ?
Cet enfant la ligote dans son corps de déesse imbécile patentée. Elle doit poursuivre le bal, finir le défilé jusqu’à l’horizon impalpable, tapis rouge élégant cousu au bout de la nuit, prison dorée haïe.
Elle n’a donc pas le droit ?
Elle a supporté la honte passive de la fécondation. Elle s’est laissée manipulée, palpée et inspectée. Elle s’ouvrait à elle-même, elle serait enfin libre. En écartant les jambes, elle arracherait les longs rideaux qui la masquaient courtoisement, avec goût et tradition. Elle aurait pu gueuler et se débrailler les seins, déchaîner sa puissance et concourir les hommes.
Menacer les hommes.
Narguer les hommes
Abattre les hommes
Devenir l’Homme.
Le bébé infecté a poignardé son âme, intransigeant, tranchant dans le vif de ses rêves.
Elle s’effondre en sanglots devant son grand échec.
Lignée maudite d’eunuques infirmes.

lundi 8 juillet 2013

Au lit du monde

Je m’étends sur le lit du monde et je ferme grand les yeux, enfin, après toute la malvoyance d’une journée comme les autres.
N’est pas de tout repos de m’allonger dorsalement, laisser le kaléidoscope reprendre ses libertés. Je suis frileuse, je me sens inconséquente et truie qui langoureusement se vautre.
Que la détente résiste !
Je ris de moi, fondue de mirage pacifiste…
C’est en m’agenouillant aux pieds de cette couche que les éclairs de ma guerre des gangs me sautent au visage.
La réalité pure et dure sautille sans amertume ni tragédie, je redécouvre ses ravages.
Mais je ne me laisse pas abattre, menton rentré, riboulinée. Je me retrousse et me cravache. Huuuuh !
Du nerf la bête ! Cesse ton numéro de Pierrot la Lune, désespéré er rant au nid du monde, écran 360°, la Géode grandeur nature.
De bulle en bulle, je suis dans un dessin animé japjap où toutes les couleurs et univers me font la révérence. Tintin !! C’est moi ! C’est nous ! C’est eux ! le réel sans ratures.
Je flâne du dérisoire au plus diplomatique, costume-nœud papillon.
Blanche la chemise, je cherche discrètement James Bond, parachuté de son espion d’avion.
Eh oh ! Ma poule ! On n’est pas dans un film, t’es au lit du monde !
Indécrottable cette imagination ! En même temps, que serais-je sans cette alliée féconde ?
C’est ça qui m’irrite à la fin ! Je veux découvrir les arcanes et les formules géométriques de l’absolu et pour ce faire je dois fermer les yeux et inviter nécessairement cette folle du logis.
C’est à n’y rien comprendre. Pas étonnant que les hommes deviennent dingues. La logique se défie elle-même, elle est maso en fait, ni plus ni moins ; une névrosée encore, même si l’envie de croire à une jolie magie
qui n’existe pas ou si ? On ne s’en sort pas de ce labyrinthe. Ce lit se tortille dans tous les sens à travers les énigmes multicolores.
Il n’y a pas de sortie ! M’en fous, crains pas les boss et les aveugles carnivores.
Eh ouais les mecs !
Ce pieu-là, il mérite tous les dangers. Pèlerinage cul-sec !

Inquisition ; miroir !

On a dit « Résiste et ne baisse pas les bras ! »
On a dit « Sois forte et respire ! »
On a dit « Ne laisse pas le Mal te rouler dans ses draps ! »
On a dit « Sois correcte et sage, la douleur se retire. »
On a dit « Si tu ouvres ta porte au péché, le Diable t’emportera. »
On a dit  « Si tu provoques le Ciel, c’est ton monde qui chavire. »
On a dit « Ne cède plus à ton désir
ou tu seras changée en rat. »
On lui a dit des choses, offert de beaux conseils, vendu le paradis. Ca lui a donné bon espoir, elle se sentait guérir rien qu’à l’idée d’être absoute.
Elle s’est réveillée chaque matin blanche de luxure et d’envie ;
pendant une semaine.
Elle était belle, une vraie femme digne respectable, à racheter.
Elle s’est enfin frémie valable vendable, vendalisable, violable.
Elle ne l’avait jamais été
au final.
Peut-être quelques mois au sortir de l’enfance.
Mais le rapace du désir l’avait rapidement prise sous son aile. Il faut le dire,
elle avait trouvé cela bien doux.
Elle ignorait
qu’on y crevait.
Peu à peu, elle s’est dégonflée de sa substance humaine.
elle a échoué comme une grosse baleine,
exclue,
sur l’île des âmes en peine.
Elle qui avait si bien commencé, voilà qu’elle s’était enfoncée au premier appât tendu. Et cela avait tourné en
dégrin-
go-
lade, s’embourbant toujours chaque nuit, chaque heure.
Ca avait été comme si elle rentrait dans un bon bain chaud imperceptiblement truffé d’acides létaux.
On ne l’avait pas prévenue. Elle ne pouvait pas deviner non plus ! Il paraissait bien confortable ce bain.
En revanche, on l’a tancée,
on a secoué l’index inquisiteur devant son nez contrit
on a serré sa bouche en cul de poule
on a concentré tout son visage vers son point central pour rassembler la force du verdict.
Elle s’est tout de suite sentie miteuse.
Elle s’est fait pitié.
Pleine d’avenir, elle s’est retrouvée recalée dans une encoignure pour les gens moisis,
tassés dans le péché. Avec de vieux clochards, avec les personnels du sexe, avec ses ancêtres débinés, tous ceux qu’elle avait relégués
au fin fond
d’un tiroir excentré de sa mémoire.
Elle s’est vue tachée, usée avant l’heure, traversée de nids de poule. Elle a été propulsée au cœur de ce qu’elle pensait ne jamais effleurer.
Elle s’est fait caresser
par l’amertume incestueuse des grands fauteurs, sourires entendus et clin d’œil absurdes.
Au début, elle n’a pas compris qu’elle était dûment punie.
Et puis, au fur et à mesure, elle s’est décollée
de sa paroi qui recelait plus qu’elle ne prévoyait.
Après bien sûr, il y a la pirouette demi-tour à effectuer dans les règles pour se replacer sur le bon temps précisément les yeux dans les yeux, orteils à orteils.
Ca n’est pas inné tout cela, mais enfin elle ne s’en est pas trop mal sortie. Au final, elle est restée bouche bée
comme un imbécile combattant, le poisson, qui se croit dur et fier, dressant bien haut sa crête et qui se découvre un jour déficient de la casaque ou vain du chapeau comme vous voulez, complètement plafonné.
Elle a vu Marie-Madeleine aux longs cheveux, ambassadrice du sexe.
En fait, plutôt un vaporeux cocktail de Ma-Ma (entre nous !) et Gainsbourg. Elle ne les avait pas rapprochés jusqu’à présent mais pourquoi as hein ? Une fois qu’on a lu Beckett, on est ouvert à tout. Rien n’est plus insensé après cela.
Donc, la voilà rigolarde, un peu penaude, cachée derrière la forêt en tenant le crachoir à
Marie-Madelaine Gainsbard.
Elle n’a pas su trop de quoi entretenir cette célébrité exigeante et fantasque. Elle s’est dit qu’elle ne devait pas être la seule. Elle en a oublié qu’elle se tenait tête à elle-même.
Elle aurait pu virer schizo ma parole ! Quand on a une tare, on les a toutes ! Sagesse zolienne censée commune.
Bon, mais heureusement rattrapée aux branches, métamorphose simiesque et elle s’est contenté d’être toxico. On ne peut pas tout accomplir dans une vie.
Toujours est-il qu’elle joint les mains, dorénavant, elle serre les fesses
et on la fouette.