jeudi 28 février 2019

28 février : Ourson de neige

Ourson de neige pelotonné entre les pattes-troncs maternelles,
Un oeil se cache et l'autre furtif se risque glisse
Sur les hiéroglyphes grandeur nature des dunes septentrionales.

mercredi 27 février 2019

27 février : Ours polaire

Les oreilles rondes et le museau doucement pointu, 
La neige farceuse accrochée à la fourrure ivoire de la tête en peluche,
Et fatales impérieuses s'avancent d'énormes et improbables pattes.

lundi 25 février 2019

La nuit pavane sa robe de lourd velours
Se fait dentelle parcheminée
Déchirée en puits de nue clarté.

25 février : Viscères en cage de verre

Les viscères 
En tailleur
Dans leur cage de verre,
Chauds boudins
Pris dans un cube trop froid.
Pas franchement glaçon.
Pas vraiment ennemi.
Les viscères
Réunis,
Séance exceptionnelle,
S’en frottent le menton
D’
Hésitation.
Tout ce temps
Et
La question de
La cage de
Verre
Toujours pas
Ne se tranche.
Elle demeure
Immuable.
Et les viscères
Tout aussi immobiles dans
Leur
Agitation
Fébrile.
Les neurones s’activent
Furieusement.
Ils brûlent.
Mais la boîte est toujours
Trop froide.
Et puis dure comme
Du bois.
Alors du verre ou du bois ?
Faudrait quand même savoir !
Mais même les
Sages viscères en
Perdent leur
Latin.
La tradition leur
Echappe.
Les coups n’ont rien donné.
A peine fissurée
Et 
Rebelotte
Comme en 40.
Les viscères 
Pensent
De conserve
Dans leur cube.
Hermétique le salaud !


dimanche 24 février 2019

La nursery des lions

Petits lionceaux touffus, câlins joueurs vigiles.
Toutes les oreilles dressées et les queues vives.
La nounou à barbiche veille, un peu lasse.

24 février : Recroquevillage

Recroquevillage
En coquille
Infradermique.
L’être se plie
Un peu contorsionniste
Sans douleur
Vrai circasien chinois
Aux apparences 
De corps monstre
Juste au fond
Autre.
Mouvements
Un peu inhumains.
Tout est relatif.
Entre nature et
Culture,
Les possibles
Se démultiplient
Et les êtres se
Recréent.

Recroquevillée
En coquille
Plus minus
Que les frontières admises,
Dit le réel
Visible.
En sous-marin.
Espace ténu.
Net.
Têtu.
Tendu.
Stricto sensu.

Recroquevillage 
En coquille
Infrason.
Nid étroit 
Case japonaise
Ou autre encore
Extrême 
Orient.
Terrier sans ciel
Ni ouvert
Ni même 
Fermé.
Seulement quatre murs
Collants
Limiteurs d’éparpillage
Vitesse grand V.
Carré d’as,
Uniciteur 
Messianique.

Lion à crinière sombre

‪Grand noble en sombre fraise à poils‬
‪Impertinent en couronne ambitieuse sur corps de gros matou‬
‪Lion roi parmi les rois.‬

samedi 23 février 2019

Eland du Cap

Triple menton jusqu'aux genoux et corps d'athlète 
Ou comme emmitouflé dans les replis de l'écharpe et ses boudins à plumes doudoune,
Il dresse sa trop fine tête d'antilope.

23 février : littérature fantasy

S’ouvre 
A triple druple quintre 
Myre 
Battants
La porte du 
Livre-monde.
Non pas 
Un petit coin
D’univers
Au microscope,
Une parcelle de 
Réel
Embaumé
De beaux mots.
Non non !
Un pays entier
Comme déjà
Qu’une noble
Âme
Nous révèle.
Par la main,
Nous intronise 
Page après page 
Dans
Cet imaginaire
Flamboyant,
Bien avant 
Nous,
Bien plus 
Puissant
Que simple
Verbe.
Atterris sur une
Nouvelle
Planète
Où tout éveille
Et colore
Sans 
Inquiétant.
Rêve à l'état pur
Pâte habile
Douce boulangère
Érudite 
Pleine de morceaux de
Nous.
Contrées 
Langues
Couleurs 
Et vies
Pas inconnues
Mais 
Jamais vues.
Songées
Sans doute
Aussitôt oubliées
Effacées 
Par le plancher des
Vaches.
Le livre-monde
Promène et vole
Là où
Les règles du 
Jeu
Stoppent nos
Velléités 
Délireuses et
Désordonneuses.
Traversée d’un
Au-delà
Rond comme
L’être 
Tout entier.

vendredi 22 février 2019

Le singe aux longs doigts solides habiles agrippeurs
Penche tourne plie son corps tout comme
Et reflète appelle secoue notre conscience cocotier.

22 fevrier : Géantes les yeux dans les yeux

Quand deux girafes les yeux dans les yeux et museaux conquérants,
Les cornes dépassant des cimes et oreilles aérodynamiques,
Le défi plane.

mercredi 20 février 2019

20 février : Antilope danse

‪Billes noires miroirs grandes ouvertes à flanc de tête‬
‪Le regard avaleur enfantin ‬
‪L'antilope aux subtiles courbes d'opéra.‬

mardi 19 février 2019

19 février : Long girafon court court court

Longues gambettes arachnéennes et crinière en brosse,
Le fin museau, équilibriste cornu, au bout d'un cou sans fin,
Le girafon court la queue pompon guillerette.

dimanche 17 février 2019

17 février : Diane de la savane

‪Diane de la savane,‬
‪Sur la pointe des pattes,‬
‪La lionne scrute, puissant qui-vive. ‬

samedi 16 février 2019

Girafes

Cous en quinconce quatre radars pointé aux vents
Cornes poilues oreilles affût,
Les girafes sondent les hautes sphères.

vendredi 15 février 2019

Lion

‪La barbiche fière narines arrogantes,‬
‪Les yeux fermés en volupté cabotine,‬
‪Le lion secoue sa crinière d'or.‬

jeudi 14 février 2019

14 février : langue

La langue 
Engourdie
Chaloupe 
En fausse prestance
Circonvolue 
Autour d’elle-même
Recule 
Devant l’entrée en scène
Après avoir tant
Répété
Dans toutes les coulisses
Quotidiennes.
Elle se 
Repent
D’avoir tant
Espéré
Son heure 
Venir.
Elle s’enroule en
Noeud de boyaux
Crispé
Et le trac 
La 
Paralysé.
Euh euh euh
Et voilà tout.
Et puis
Les yeux attentifs du public
Réveillent
Le désir
Qui balaye 
Tout
Sur son passage.
Le tourbillon
S’enflamme
Et les mots
Déferlent
Tout à trac.
La langue 
Est une star 
Imprévue.


Hippopo à deux

‪Faux jumeaux presque mêmes pour un oeil ignorant.‬
‪Pourtant l'un double l'autre en gueule grande ouverte.‬
‪Il l'enveloppe et elle s'y love, les museaux caressants.‬

A deux

Flanc à touche touche ils se chargent chacun d'une moitié d'horizon ;
Peau à peau deux mers de taches qui pourraient se fondre,
Demeurent uniques avec et contre son autre.

mercredi 13 février 2019

12 février : Décorps

Les yeux 
Obnubilés
Par 
Le désir,
À courir après sans relâche,
Sans jamais 
Non plus
 Y toucher,
Semblant de chasse,
Mais plutôt bien
Gardée,
Chiens de flair
Tout autour :
Le désir ne s’échappera 
Pas de sa cage dorée.

Les yeux
Toxicos
Avides
Poursuivent
Le désir 
Et ses mondes
Magiques
Ou
Aussi
Monstrueux
Fous
Et furieux ; 
Ils quittent
Leur 
Corps
Et courent 
À coups de cils
Batifoleurs,
Les jambes 
Aux 
Oubliettes,
Ne palpitent que
Les
Pupilles.

Le corps 
Fond
Et disparaît 
Finalement
D’
Indifférence.
Il s’envole 
Aussi
Insaisissable
Que son désir.
Intouchable.
Léger 
Comme
Une plume.
Seule
Dernière
Survivante
Inutile
De son ramage.

mardi 12 février 2019

Girafe

‪Madame Girafe descend de ses nuages,‬
‪S'abaisse et se casse le cou bizarre vers son petit,‬
‪Prête à toute contorsion improbable et il touchera aussi les étoiles.‬

Lion

‪La crinière s'ébourrife dans chaque sens que prend le souffle du vent.‬
‪Du ciel peut-être, les yeux tendus guettent une réponse.‬
‪Le lion aussi interroge l'univers.‬

lundi 11 février 2019

Drapés de mille îles vues du ciel en robes d'eaux profondes :
Dame Léoparde observe le monde avec l'habitude de l'âge ;
Les gosses trépignent à l'affût.

Éléphants

‪A la queue leu leu et petits tout contre grands,‬
‪Droits dans les bottes du premier,‬
‪Les trompes en sourdine s'entremêlent en une danse commune.‬

Guépard

‪Le regard limpide perçant, pupilles hautes ;‬
‪La truffe en coeur, moustaches désaccordées ;‬
‪Front et joues mouchetés tout autour des larmes indélébiles d'encre noire.‬
La gueule béante la lionne rage,
Ses lèvres découvreuses d'hypnotiques canines
Infaillibles tranchants sous le museau velu et caressant.

dimanche 10 février 2019

9 février : veilleuse

La veille
Essoufflée 
Minimes
À-coups 
D’air,
Plate,
Plaine
Un peu morne.
Il y a 
Ces jours
Qui
Passent
En 
Asthmatiques
Prudents
À pas feutrés
Vivants d’un seul
Poumon.
L’air de rien,
La vie semble
Suivre
Son cours.
Elle 
Hiberne bien
Plutôt
Derrière le 
Palpitant
Qui ronfle
En sous-régime.

La veille,
Entre chien et loup.

10 février : à l'origine était la tendresse

‪Museaux et souffles entremêlés,‬
‪La tendresse animale sans un mot‬
‪Réveille l'émotion tripale qui palpite au creux de l'humain oublieux et bavard.‬

Lion

‪Sphinx délicat déposé sur sa montagne,‬
‪Le formidable roi de la jungle en douce petite barbiche,‬
‪Droit dans les yeux avec le soleil, crinière museau au coeur du vent.‬

samedi 9 février 2019

Nomades de la savane cent côte à côte,
En poussières galopantes,
Troupeau bossu cornu sur frêles guiboles.

vendredi 8 février 2019

Le soleil bibendum roule ses bosses
Et glisse sur la savane et ses doux géants ;
Il est gros comme le monde.
La trompe molle dans sa mare sanguinaire
Le grand sauvage est mort, défenses dignes brandies ;
Et l'homme encore s'ignore prédateur dénaturé. 

8 février : vertigo

Le vertige tourne le ciel
Fore le sol ; 
Deviens vis par les deux bouts.

Léopard

‪En robe de soirée ourlée de velours,‬
‪Léopard, sauvage, mime le réel et ses imperfections,‬
‪Esthète camoufleur improbable.‬

jeudi 7 février 2019

Laurent Gaudé, Salina, les trois exils, Editions Actes Sud




Salina, conte africain de la femme guerrière de vie





Au moment de passer de vie à trépas, la parole d'un fils dit sa mère, une survivante, une héroïne inconnue. Salina incarne cette femme qui survit à tout pour mourir en paix.



Salina est une femme hors du commun ; une femme du désert qui a fait de ses trois exils une destinée de survivante. C'est surtout à elle-même qu'elle survit. Son fils raconte sa mère dans une parole qui invoque.



L'écriture sensitive et sobre de Laurent Gaudé pourrait pâtir d'une analyse par trop rationnelle. Tentons donc de lui être fidèle et de ne pas attaquer l'indicible empire des sens avec un intellect imbu de lui-même.

Entre une vision en loupe, au plus près des ressentis et une autre tout à fait à distance, le narrateur nous envague dans le destin de Salina. Ces points de vue extrêmes, éloignés du consensuel regard narratif traditionnel de la littérature de notre continent, nous donnent des haut-le-cœur. Sauf si l'on se laisse bercer et suit le mouvement de ces grandes crêtes et creux. Sauf si l'on accepte de ne pas marcher dans les sentiers battus de notre rythme occidental.

On a pris l'habitude depuis quelques décennies de lire ces romans et textes qui transmettent l'étranger, l'africain notamment en ce qui concerne l'écriture française. Pourtant, comme son nom l'indique, il demeure étrange et fait toujours plus ou moins violence. Il nous oblige. Il nous dirige, autre part.

Il y a aussi cette forme de conte, ce quelque chose d'un peu légendaire. Cela rejoint l'usage imaginaire que nous aimons construire à partir du continent noir. Dont nous avons besoin sans doute. L'on se nourrit de ses couleurs, de sa chaleur, de ce qui nous voyage pour rêver et écrire nos mondes intérieurs. Laurent Gaudé s'inscrit, à mon sens, avec Salina dans cette .

De fait, ce texte est imprégné de sens, dans toutes les acceptions du terme. L'histoire d'un humain, qui se répète de génération en génération. Les pleurs du bébé qui se répètent comme l'héritage d'un mère à son enfant. La haine qui fait naître les démons. Tout comme un texte légendaire, le sens pénètre chaque part du récit. Pas de fioritures. Il cible l'essentiel.

Les images symboliques vont et viennent tout au long de la narration d'un fils racontant sa mère. Tout est sujet à interprétation. Au lecteur d'y entendre ce qui résonne pour lui. Laurent Gaudé pour autant ne complique pas son texte. Aussi paradoxal qu'il y paraisse, Salina dans ses trois exils demeure condensé. La myriade de miroirs et reflets se jouent à l'intérieur d'un être qui ne s'éparpille pas. Ne cherche pas l'exhaustivité morcelée de notre société contemporaine. Un mythe auquel certains d'entre nous voudraient se raccrocher ? Sans doute. Et ce sont les mythes qui proprement animent un groupe humain.

Et puis, il y a aussi cette figure du survivant, de l'être héroïque qui revient d'entre les morts. Salina en est. Et plus d'une fois, elle ressuscite, donnant à voir la puissance de la volonté de vivre. Elle est cette figure des messagers du monde qui parlent le langage de l'univers et font surgir le surnaturel mais qui n'en restent pas moins des humains bien réels. Ce sont ces sortes de personnages auxquels on pense quand on perd courage et qui nous font sourire d'espoir. Un peu naïf ? L'espoir et le rêve sont toujours des naïvetés pour certains. Ils n'en sont pas moins vitaux. Et Laurent Gaudé nous en offre une nouvelle incarnation. Profitons-en pour se rêver Salina et braver l'adversité quoi qu'il en coûte, jusqu'aux limites du désir d'être.



L'auteur n'a probablement pas eu une quelconque prétention avec son ouvrage, Salina. Il s'inscrit dans un genre connu et reconnu. Il ne révolutionne pas. Mais est-il besoin de révolutionner pour être intéresser. Ce livre est la preuve du contraire. Il est l'humble contribution de Laurent Gaudé au texte légendaire moderne.





Laurent Gaudé, Salina, les trois exils, Editions Actes Sud - 9782330109646 - 16,80


Girafe

La girafe aux confins du ciel
Touche les nuages de ses cornes velues,
Offre son cou, tremplin vers les rêves d'étoiles.

7 février : Vampire de la source

La nuit
plus claire que
le jour,
elle court le lit du fleuve
méandreux
sous cloche.
La tête justement se réveille
tintinnabulante
une peu secouée,
bilboquette
et le mal de mer.
Nul besoin d'une eau
à perte de vue,
le cours intracrânien
plus emberlificoté que
 toutes les Seines
divague
et nausée.
Mais les yeux s'ouvrent
à bon port,
à la source,
remontés à la force du sommeil
et ses rêves.
Comme des coucous,
ils affolent le cœur
qui bat trop vite,
c'est un affolé
paniqueur.
Ils ont touché
selon la règle en vigueur
le mur d'arrivée,
la montagne accoucheuse.
Et ce n'est pas une simple souris
mais
l'énorme rouage
qui se met à jour
dans l'ouverture des
flancs de
l'éminence.
On le connaissait.
Il est là
pur et net.
Le cambriolage de l'être est
une normalité
que la femme mère séduite
applaudit
et
elle serre son enfant dans
ses bras
fier du père élu
qui a étalé ses entrailles
et les chérit tendrement,
comme si c'était sa
chair.
Le fleuve aux eaux
sombres
est noir de
sang
louangé par une groupie
inconsciente.
Le dieu
de la source
est un
démon qui
clame son
innocence.
Crédule vampire... 



Eléphant


La tête encadrée de battoirs nénuphars innervés en delta cartographe.
La peau ridée griffée faussement mutilée à peine né.
L'éléphant joue de la trompe, qui cobra pique qui boucle anglaise qui sous-marin.

mercredi 6 février 2019

Girafon ne lui arrive pas à la cheville,
Mais cou d'humble gazelle et houpette au vent
Il guette fier équipier de son éminente Mum.

5 et 6 février : Messieurs Cinq et Six

Le cinq
aspic coulant en étoile,
aigu et ondoyant
pourtant,
de tous les bords,
il ne choisit pas
son camp
et c'est un peu facile.
Le cinq
commence sévère
pose le cadre,
carré
caractériel ?
à voir.
Pas tendre c'est sûr,
l'autorité c'est moi,
suivez le droit chemin
ou bien …
et puis,
le voilà qui zigzague
tout en rondeurs,
le cinq en gestation nous
a bien bernés.
Un peu gonflé tout de
même.
Et il avance bedonnant,
l'air docte.
On ne sait quoi en
dire.
Hybride.

Se glisse le six ;
là c'est une autre
histoire.
Il ne fronce ni les sourcils
ni la voix haute.
Il est digne sans
un coup,
les poings rangés
le long du corps.
Il fait le clown,
tête à l'envers,
le cliché le flashe et l'immortalise,
ainsi.
Il rit.
Il est de bon cœur.
Il s'enveloppe
et en cerceau touche
le monde.
Il observe goguenard
son juste
n-1.
Il le voit se
hisser.
Il hausse
les épaules,
lui tourne le dos,
 et
continue sa
danse;
roulez jeunesse !


mardi 5 février 2019

Elle hurle avec les crocs
La gueule et tous ses souffles ;
L'autre et sa fière indifférence la giflent.

lundi 4 février 2019

Duveteux encore tout rondelé,
La petite tête frotte le grand museau ;
Le lionceau câline et ronronne.

Improbable équilibriste
Girafon cavale
Et survit valeureux.
Puissante et libre lionne
Reine chasseresse
Que les hommes imbus jalousent

Les modernes pris dans leur toile

La femme,
son homme et les mioches
chacun
allongés attachés étoile de Vinci sur un fauteuil chirurgical ouverts à toutes les fraises,
fauteuil de nom,
table plutôt à pivot roulante sur son axe miroitant dans toutes inclinaisons,
fête foraine,
tête à l'envers et tuyautés par tous les pores et chaque orifice
est une bouche.
La fraise dentistifique vrille la paroi du corps, la peau n'est plus qu'un film
jetable,
jetée d'ailleurs au rebut des ordures derrière l'immense tas d'immondices étiquetés recyclables
 comme
le plus désuet des
joujoux.

La femme,
son homme et les mioches
chacun
pompés de tous leurs mots et sens, de tous ce que même ils n'auront pas dit n'auraient ne diront
pas pas pas
mais on leur tire les vers du nez et de tous les souffles qu'ils nourrissent même eux sans
le savoir.
On lit leur esprit et ses aboutissants, tous les tenants sont décrytpés
induits
intelligence artificielle et algorithmes potentiels fous de l'univers, plus fous encore que
leur géniteur
sur sa froide table d'opération les entrailles à tous les vents,
comme
le plus inutile des
secrets.

La femme,
son homme et les mioches
chacun
est une étoile volante intubée par myriade, aspirée de toutes ses humeurs,
liquides
coulants dans autant de tubes que de nerfs courant de l'intérieur,
bien plus subtiles
mais il ne faut jamais ô grand jamais le dire et redire, hérétique que vous êtes !
Grand fou,
les pipelines dégueulant de sens et infos ineptes et qui pompent et nourrissent en retour
la femme, son homme et
les mioches
qui chialent
encore.

La femme,
son homme et les mioches
chacun
finit par geindre après avoir joui de cette boucherie douteuse,
narcisses
flattés dans leur importante existence et le cul par terre à morver sur
leur doux ego
trahi.


La femme,
son homme et les mioches
chacun
crie au voleur et rage de se voir mis à nu comme un ver malpropre au su de tous même les plus
inconnus.
On hurle à l'ingérence honteuse des grands de ce monde et à l'abus de
pouvoir
des technocrates sans sentiments hypocrites inhumains profiteurs.
La paranoïa
voit pousser ses bras jusqu'à tentaculaires et on crache même presque sur les tombes.
Oh non !
(Pardonnez-moi, j'avais omis : un petit conseil mon pote, ne touchez ni aux morts ni aux
gamins,
même cons et laids il faut tous les louanger.)
Comme ça !
Voilà
Transparence
moderne…
Hmm

La femme,
son homme et les mioches
chacun
accuse le monde et ses méchancetés, la vie est une pute il va sans dire, de là à en
blâmer
son monde, il y a une voie lactée. Bref, tout ça pleure très fort en se lançant la
patate chaude,
à qui sera le plus habile les mains pleines de cette terrible bombe tuberculeuse,
toujours en étoiles
tournantes,
souplesse !

La femme,
son homme et les mioches
chacun,
n'a-t-il pas oublié
le reste ?
Ce qui demeure
à la fin,
fracassé,
en morceaux,
peut-être
mais
indéboulonnable,
tout au fond
de soi ?
Ils l'ont tous oublié
le noyau d'être,
ah oui
certes
invisible !
Et il ne fait pas bon être
invisible
par nos temps de
transparence
véridicrate
rationa-
liseuse.

La femme,
son homme et les mioches
chacun
ohé du bateau !
votre pensée vous
appartient.
Saisissez-la et
dansez
 uniques
sur la toile des tubes
par tous les bouts.
Fermez les yeux.
Vous y êtes.
Juste
ça.






4 février : Filante

Je scrute le ciel noir à la recherche d'une filante
Métamorphe flambante,
La lune poursuit doucettement sa route jusqu'au matin.

Éléphant

Ses immenses oreilles battent pavillon,
Alertes attentives papillons,
Forment cocon autour du fragile tout-petit.

samedi 2 février 2019

2 février : Le porc-épic et la tigresse

L'air de glace
porc-épic
enveloppe
déplie sa peau
et la retourne 
magique
arme fatale,
enfonce ses dards
sur tout mon corps
criblé.
Crie
et puis
ris.
Tu pleureras quand ta chair
sortira
les griffes.
Tigresse
en brasse
coulée sous-cutanée.

‪Maman ourse promène ses oursons,‬
‪Mirage de douceur‬
‪Dans l'implacable monde de glace.‬

Girafe

‪Les grands cils sur les gros yeux tendres sans sommeil‬
‪Elle est vigile de la savane ; ‬
‪Immense étoile et ses cinq branches. ‬

vendredi 1 février 2019

1er février : Février

Le premier du deuxième
rouvre l'huis,
grincent les gonds sur un nouveau départ.

La fête, le boléro et Ravel

A pas feutrés la machine
Se met en branle.
Sinon imperceptible du moins
Dans une réserve
Timide et touchante

La fête s’annonce et roule,
Doucement.

Entrent tout d’abord les
Imprévus,
Les peut-être moins
Attendus.
Ceux qui de coutume
Ne prennent pas
Le devant de la
Scène,
Évitent les projecteurs.
Ils tiennent avec
Dignité cette
Place d’arrière,
Infaillibles soutiens
Et magiciens de la toute dernière
Touche.

La fête accueille les invisibles,
Ironiquement.

Tous,
Peu à peu forment une masse
Bigarrée
Exotique,
Chacun selon sa voix,
Chacun applaudit l’autre
L’accueille à bras ouverts
Dans sa singularité
Solitaire.
Tous les seconds un peu
Égarés
S’amassent
Et entonnent la même
Danse.
Pudiques pourtant,
Ils s’emmêlent
Entraînés par l’ensemble et
Même,
Pour une fois.

La fête commence à vibrer,
En mille couleurs.

Les étoiles ne se montrent pas
Encore.
Se font attendre ?
Ou alors la vie court aussi
Sans elles,
Question de point de vue.
D’un coup,
Quelque chose frappe,
Qui était là,
Depuis le début,
Qu’on a tenu pour
Acquis
Sans doute,
Méconnaissant.
Le quelque chose
Sans fard
Qui tient la
Baraque.
L’ossature pourtant pas tant
Silencieuse.
Le squelette vrombit
De plus en plus
Fort.
Le petit tambour inaperçu
Prend son envol,
Sagement,
Sûrement,
Et l’on finit par
L’observer avec
Une incontestable
Admiration.
Là aussi,
Sans crier gare.
Il prend du galon.
Il est l’imperturbable,
Ancré.

La fête se tourne vers son tambour,
Et tout autour.

Les invités s’enivrent confiants
Enveloppés de leur tam-tam
Rassurant.
Ils le chantent toujours plus
Fort et plus
Haut.
Les trompetteurs et
Criailleurs
Se défont de leurs
Tortillons
Inhibeurs
Et s’agitent entre
Tous.
Surgissent alors
Les stars de toujours,
Les soleils présomptueux.
Ils ne savent pas
Rabattre leur
Caquet
Mais retardataires
Cette fois sans qui le jeu
S’est fait.
Flamboyants,
Ils glissent dans la fête
Suivant la vague
Et le tambour
Sans peur.

La fête grossit et les étoiles embarquent,
Et tous en chœur.

Digne d’un joyeux
Carnaval,
La musique tonne dans tous les
Recoins.
Travée centrale
Emplie
Percutée
Par notre tambour
Et ses acolytes,
Tous les chants-danses
S’enroulent
S’arabesquent
Et rayonnent
En myriades de vertèbres.
Le ton monte,
L’alcool saisit les esprits
Et tournent
Les serrures,
Les portes volent.
Les fenêtres explosent.
Plus de pitié.
La foule éclate sa joie et
Rit de sa liberté,
Surprise.
Narquoise.

La fête est finie empreinte
Indélébile.