dimanche 30 juin 2013

Un personnage !

Il entend qu'on remue autour de lui, qu'on bouge dans les étages. Il faut se réveiller, partir à la conquête du monde.
Les quelques premières minutes sont douloureuses. Mais c'est un combattant, il retrouve vite son punch et la sève de la vie l'enivre une nouvelle fois ; il gonfle la poitrine, fier en ce petit matin. Il a toujours ce mouvement d'euphorie qui l'anime au lever qui l'ébouriffe et le remet sur pied. Il se sustente correctement pour être sûr d'être opérationnel. Bien entendu,ne activité est aléatoire dans son domaine. Tout dépend de la demande. Et même si l'on peut déterminer des tendances générales, chaque jour ou presque diffère, même d'un iota. Ça lui plait bien ce rythme-là, il est toujours sur le qui-vive. Sauf en quelques occasions, comme tous ses collègues et partenaires, notamment lorsqu'il boit trop. A ce moment-là, il ne répond plus de rien, il n'est plus lui-même. Mais il ne regrette jamais ce qu'il a pu faire sous l'effet de l'alcool. C'est un hédoniste, depuis qu'il se connaît. Il n'apprécie pas les règles, détourne les interdits, franchit les limites. Il n'a pas froid aux yeux ce gigues-là. E puis il ne s'en laisse pas conter. Une ou deux fois, on a tenté de le tromper sur la marchandise, en fourbe ; il y a vu clair malgré sa réactivité un peu impulsive parfois. Il a tout de suite levé le voile. Il n'a pas cherché la castagne. C'est un soldat parfois têtu mais pas un imbécile. Plus, en tout cas. Dans sa jeunesse, il a vécu des choses pas très jolies jolies mais cette époque est révolue. Maintenant c'est un personnage respectable, costume cravate, toujours bien mis, bon poste, bon salaire. Une certaine sérénité mature mais le principal est de rester naturel.
Mister Le Zob.

L'héritage

Pas le choix, pas toi qui décides.
Elle se répète en boucles infinies ces phrases opérant saccadées l'interminable tour de cerveau. Elle les regarde précieusement pour ne pas croire qu'elle est victime, qu'elle va s'affaisser comme un vieux slip tout sale au milieu du salon indécente. Ou alors, au pire, comme un tas de crottes gluant comme du riz trop cuit. On l'a trop cuite elle aussi, c'est sûr. Ça a grillé des neurones, elle n'est pas comme les autres, il lui manque une case. C'est une énergumène et la mère y a laissé sa peau. Elle lui a brûlé le corps définitivement. Elle l'a enflammée en sortant d'elle et elle s'est consumée pendant une longue année a petit feu. Le cœur du brasier sanguinolent s'est étendu de l'origine du monde jusqu'aux cheveux et orteils. Il en a survécu un petit tas de cendres, assez ridicule pour une mère abandonnant ses quatre enfants. 
C'est comme ça qu'on lui a raconté : une mort absurde toute exiguë. Peut être que c'est pour cela qu'elle aussi à son tour, elle se sent se tasser. C'est inscrit dans ses gènes. C'est son délicat patrimoine, ce à quoi elle a droit, ce qui la rend légitime. Le problèmes reste entier : résister à la fatalité du tas ou la laisser s'emparer de soi parce que l'on sait que çela surviendre, plus ou moins, rapidement ou pas, mais à la fin, on sera amorphe et bien vivant. 
Elle sent son intestin où se livre une guerre sans fin. Elle aussi ça l'a brûlée. Cela n'est pas Dieu possible de faire tout comme sa mère qui n'a même pas la courtoisie d'être là, qui n'assiste pas  aux  représentations de sa progéniture !
Mais quand même, il y a cette satanée différence : ce n'est pas un tas de cendres qu'elle devient, c'est de la belle bouse croutée. Bah ! Bouh ! Ah ! Haut-le-cœur ! des spectateurs ? Il n'y voient rien ! Dans sa poitrine ? Sa gorge à elle, qui s'ouvre ? Eh oui voilà ! Elle se nauséabonde et la maman fugueuse admire d'un sourire bienveillant comme toujours. Ne t'inquiète pas ma fille. Ne t'inquiète pas ta fille ?! Je ne m'inquiète pas, je bouse ! Toi tu contemples immobile, tu ne sers vraiment à rien, même crevée. 
Et elle poursuit la route d'une autre comme si elle lui rendait hommage. Drôle de reconnaissance qui en passe par la métamorphose merdeuse ! Elle n'y comprend pas grand-chose mais elle sait qu'au fond, elle y est attachée. Ce tas insensé lui confère au moins une certaine absurdité qui n'est pas sans la rassurer sur son existence.
Vivons merdeuse, vivons heureuse !

jeudi 27 juin 2013

La boussole décompense

La boussole débloque, elle tic tacote,
c'est la panique, elle pique un fard
tremblotte de froid dans son bocal
elle s'est embuée, elle chasse sa queue
cherchant follement de droite à gauche
elle n'attrape rien, elle se démène
pousse mille jurons, lève un poing belliqueux
mais elle est claquemurée, elle suit la flèche
et tourne en rond dans le brouillard local
elle ne peut ni creuser ni fendre le plafond
on l'a plaquée, détoffée, condamnée,
elle ne peut pas s'étendre, se prélasser, gargouiller d'épaisseur.
La boussole s'affolle, elle décolle sa raison
elle frappe si fort au carreau de sa prison
que tout explose et craque en cristaux de colère.

mercredi 26 juin 2013

Pas touche !

Cou allongé éloignant prudemment la précieuse boîte à idées des membres et des organes impuissants, visqueux nerveux excités, et de tous leurs semblables.
Posture droite sans appel rectangulaire millimétrée, la chair enmachinée, domestique ordonné.
Jusqu'au plus petit capillaire de l'auriculaire gauche, fluides au débit contrôlé, muscles serviles esclaves, articulations au tour militaire, sexe muselé loin dans le ventre, enfoui entre les jambes, derrière le pantalon, fantomatique et confus.
Il s'avance dans la foule gluante de ses congénères coulants comme des vieux camemberts trop faits. Il s'en assèche d'autant plus, précautionneux de se poser une place dégagée et lumineuse ; il trône dans osn imlplacalbe raideur.
Il est campé et ne remuera pas d'ici plusieurs heures. c'est inutile, énergivore. Il fera semblant d'être là, les yeux ouverts, pas vraiment bienveillants mais pas si froids que le reste. En réalité, il se glissera tout entier dans sa boîte fantastique, dans sa boîte à idées.
Toujours soucieux de préserver sa riche solitude, il continuera d'afficher un air affable mais silencieux désertique.
On le laissera tranquille car on sentira bien la répulsive aura glacée qui s'oppose à toute intrusion, timide,digne ou subtile. On essaiera par-ci par-là de s'attaquer au mystérieux ermite mais aucune brèche ne s'ouvrira.
Il y en aura un ou une, il y en a toujours un(e). Qui forcera le passage, violera la quiétude impassible. Il sera dérangé, chatouillé, tapant sur les doigts de l'impudent malotru. Qui poursuivra sa quête comme un enfant qui veut toucher ce jouet qui brille trop haut pour lui.
Et le masque tranquille froncera les sourcils, retroussera la lèvre, soufflera des narines, raclera de la gorge, crachera, cognera l'imbécile d'un claquement de langue impérieux métallique. les pupilles dilatées du félin en furie dans les starting-blocks.
Le ramolli du bulbe recule, frottant son front, son corps tout endoloris par ce heurt invisible contre cette coquille de verre qui l'a chassé féroce hors du monde convoité du beau monsieur poli, assis dans le doux fauteuil bleu.

mardi 25 juin 2013

La traître paria


La pièce s'allonge, s'agrandit brutalement au son de ses paroles cinglantes.
les oreilles tintent et carillonnent de surprise, de colère, déçues, amères.
Métamorphose de meubles, des murs, des hommes à la vitesse filante
de l'étoile pressée dans sa fugue loin des vaines prières
qui s'élèvent de tous les coins du monde en un faisceau bourdonné.
On se range en soi-même pour ne pas s'égarer dans l'étendue menace
qui n'arrête jamais de creuser, plus loin, et plus profond vers l'Enfer et ses cerceaux damnés.
on essaye d'être ferme mais on tourne limace
l'angoisse, la traître paria.
par quelques mots débilitants.
On flotte bien trop au large mais complètement ratatiné
dans un rebut de corps aspiré étouffant.
La lune se lève au jour tout déglingué,
on se retrouve au beau milieu d'une vieille photo pourrie en sépia.
on essaye d'avancer dans l'immensité démembrée zébrante et zigzaguée
insensée.
Elle nous a enrôlée,
dévertébré, désespéré de notre beau travail piétiné

lundi 24 juin 2013

Lendemains épouvantent

La quiétude du monde s'écroule sous mes pieds plantés facticement dans la Terre.
Il en avait fallu du temps pour faire confiance aux gravillons, goudrons et autres dessous de corps.
D'abord flotter puis glisser, enfin s'appuyer doux précautionneusement et au bout de toutes ces années ancrer sa vie dans son cratère à soi, modèle sur mesure inimitable, un cratère juste à la bonne taille, juste du bon ton, ni trop ni trop peu, qui prend la forme de l'âme.
Le cratère-nid berceur en petits bouillons duveteux dedans qui, le soir venu, se hérisse de piques crépitantes de feu contre les loups et autres chauves-souris fourbes noctambules.
On se croyait désormais hors de danger, fermant les yeux sur le désir d'une foi indéfectible.
Ca faisait chaud au coeur de se laisser à s'installer fermement et légitime.
On était enfin quelqu'un, une vraie personne à qui on adresse et avec qui on rit.
On avait tout bien rangé dans son petit intérieur, coeur en haut à gauche, estomac bien centré, foie à la droite du Père.
Et patatra ! tous de retour dans les chaussettes ! coincés au fond des talons submergés.
Embouteillage sérieux pour atteindre la pointe du raz au gros orteil. Ca gonfle, les veines s'affolent et sortent de terre en vaguelettes battantes. On devient tout pâle, bientôt verdâtre, de la cime jusqu'aux racines, grand échalas dégingandé, exceptés les gros panards rougeauds.
On ne peut plus les calmer, ils gigotent en tout sens, comme on les a longtemps connus, saucissonnés entre la panique de leurs nerfs et l'hystérie veinarde.
On est retombé en enfance, nous qu'on pensait avoir grandi !
Notre grotte secrète s'est invertie en colline bosselée inconfortable et exposée.
Branle-bas de combat en souterrain !
On sautille de pas en pas, observé transparent, angoissé de se brûler, de se congeler au contact du sol armé jusqu'aux dents.
Lendemains qui déchantent.
Lendemains épouvantent.

dimanche 23 juin 2013

L'Inventeur

Ferme les yeux, ses globes grandissent jusqu'à s'arrondit a la Terre entière,
s'échappe enfin de la souricière craquelée du quotidien
et se délasse au grand Monde ;
peut se déplier, déployer ses membres recroquevillés
spectateur des risques de tsunami humain ;
libre et dévergondé, érige gratuitement des villes et surtout des ponts et des chaussées,
pour parcourir les mers au sec et fier debout,
sans courber l'échine devant les eaux soi-disant toutes-puissantes,
si douces à contourner contrôler contraindre
en intelligences critiques dominatrices ;
cesse de brandir ses prétextes louvoyeux pour geindre,
et devient sa majesté cérébrale lévitique
qui pontifie la planète et l'enchâsse de toutes parts,
l'Inventeur.



jeudi 20 juin 2013

Le vieux se souvient

Le vieux taiseux aux lèvres serrées autour des mots
se met en branle les pupilles blanches pleines de passé.
"Je t'en ai jamais parlé de l'aïeule hein ?"
Ben non ! Tu tournes le dos, tu baisses la tête et tu t'agites dans les autours !
"Mon barrage, ma clôture, mon Christ,
C'était ça cette grand-mère, c'était mon univers,
une ourse plantureuse effrayante caressante,
une idole adulée par le maigre enfant que j'étais.
De jour en jour, s'échauffait ma mystique
salvatrice aliénante dérélictueux abîme de sens.
A la gauche de Dieu, elle siège maîtresse de table,
tenancière de mon Ciel, régnante vissée,
indécrottable.
J'ai nourri sa colère contre moi,
elle a tancé puis menacé...
J'ai pris mon pied à percevoir sourdre
son ire haineuse et crissante.
J'en ai omis ma lancinante raison
Coupable désherbeuse me courbant en deux, tête aux pieds."
Et il se perd, l'exaspérant bougon, dans un sourire angélique impudique.

mercredi 19 juin 2013

La toupie bidonnée

La toupie du bidon s'ébouriffe
"Qui donc me chatouillonne ainsi ?
Encore un pèquenaud vert
du foyer des Adieux qui griffonne
sur mon cul ! La morve lui pend au nez.
Saletés de petits vieux !
Champignons tout pourris ! Votre trogne ! Mais regardez !
On peut pas être tranquille dans ce pays ratatiné des neurones.
Ces espèces de ladrons, ils tirebouchonnent leurs tarifs.
Et moi, miséreux bidon, je peux même pas dormir et cuver...
Allez ! Je le mérite bien avec toutes ces misères ! Un petit verre !
Tout ça, ça me détraque les hormones
Je deviens une vraie barrique,
c'est dégueulasse cette embourbitude ! Y a plus de respect par ici !
Et moi, paralytique bonbonne,
on se joue de ma vertiginante galère.
Comme c'est des vieux, on les laisse faire leurs crasses,
c'est débectant cette lèche-cuterie.
Ils en profitent pour aller voir le troufion des autres et s'en gausser."
La toupie crachote et bougonne encore jusqu'à plus soif, gavée de râleries.
Demain, ce sera la même.

mardi 18 juin 2013

bébé-bonheur

Elle l'a rêvé l'enfant, le tout-petit qui serait tout pour elle.
Ça l'a prise à la source, elle a bercé son rêve de midi en minuit, du vieux poupon troué aux règles douloureuses. Elle s'est noyée langoureuse et coupable dans le bain enjôleur de l'illusion bébé-bonheur.

Elle a traversé l'âge attention grand ouverte à ce fantôme du désir.
Elle l'a pris sous son aile, élevé, grandi, nourri, choyé tout au long de ses années, elle l'avait tant imaginé qu'il était presque là, à ses côtés, témoin muet de sa vie. Elle l'a aimé si fort qu'elle a serré le vide qu'elle voulait qu'il comblât.

Mais aujourd'hui, elle mord sa pitoyable naïveté de sa rage répugnée.
On l'a prise en otage, manipulée et menottée. La voilà défoncée soumise à la plus basse besogne, elle se sent comme un chien délaissé, exilé hors de race, apatride, décongénéré. Elle grille d'exaspération tapageuse et voudrait le vomir ce vil individu qui se fait minuscule et lui vole tout son air.

Elle ne sait plus qui être.
On lui a pris sa place, son nid, son corps, lui affiche porte close. Jamais ce ne fut un havre, elle a toujours tournicoté dans tous les sens cherchant sa place, la meilleure, la vraie sienne, reniflant, passant et repassant, s'en attrapant la queue, ne trouvant un repos que dans l'éreintement déflagrant.

Elle est toute étourdie de sa sombre sottise.
Prise a son propre jeu, elle tourbillonne dans le cyphose qui s'enfonce dans la nuit de la mer. Elle a cru salvatrice la fleur qui poussait de son terreau intime. Elle est punie bafouée grosse d'un nénuphar trôné d'une libellule s'étalant dans son cœur.

Et si elle s'enfuyait, s'esquissait, s'égarait ? Aussi loin que...
Pris ses jambes à son cou, pris la satanée fuite, prise aux mailles du filet de la stupeur de l'âme en guerre avec la trahison du corps. Et la raison bafouille, panique, se tourne et vers l'un et vers l'autre, en perd son bas latin, se désarticule, pantin crois dépité. Et le ventre obscène éclaté en une myriade tapante de bouts d'organes déçus qui viennent s'agglutiner aux murs clinquants du monde réfractaire insolent.

Elle finit à l'asile, aux prises avec l'alien, dézingueur sans pitié.

lundi 17 juin 2013

Méditation

    La vie s'effeuille jour à jour. Le délicat monticule s'arrondit, bombant sa crête pointue en souple courbe usée comme une vieille montagne ou une vieille femme, ayant fini d'ergoter hérissée contre le ciel ou bien la terre.
   Et on s'essaie à lire dans le tas prodigieusement informe et malléable. On veut tirer au clair toutes ces épreuves thésaurisées ici. Mais c'est un coffre sans clef, un coffre-fort à trésor cadenassé par l'air du plus profond des temps. Bien vite on se rend compte que les outils, précieux du quotidien, deviennent des grotesques saugrnues invalides objets traînant la patte. Il faut admettre de ralentir l'instant, de s'asseoir immobile et de laisser danser les lutins domestiques, témoins intérieurs de l'Histoire. Envolés jusqu'à la transe, si on leur donne la place, le temps l'espace et l'oreille, de leurs voix cristallines, ils entament l'air du plus profond des temps, celui du noyau crû, vif brûlant au bout du monde.

L'Ombre Zigzag

Elle se dorlotte et se dandine.
Elle doit les suivre les pas de l'Ombre Zigzag qui se tortille.
Cela rassure et cella douillette.
Les pieds à gauche, les bras à droite, le torse à l'horizontal joint les quatre bouts.
Elle avance en crabe et en rythme, accalmie décalée.
Elle sait bien qu'on la regarde, que les passants s'emmêlent la tête en bas pour vérifier que tout est là.
Elle est la seule à réussir la figure de l'Ombre Zigzag.
De toute façon, qui à part elle fréquenterait cette svelte noiraude alcoolique ?
Les autres se lassent de la poursuivre.
Et pour cause ! Ils vivent sans elle.
Ils se déplacent debouts assis couchés dans leur périmètre de sécurité.
Mais elle, c'est l'Ombre qui lui dicte sa conduite.
Et elle se promène dans les rues cahin-caha le long des méandres ondulant de son guide acrobatique et salvateur.

Plonger plus haut

    De couleur en couleur, je pourfends l'atmosphère, j'abandonne le gris marronné mietteux du plancher des vaches craquant et mat. Je grimpe sur le trampoline du rêve et je commence à sautiller après un échauffement de plusieurs semaines en vue du grand plongeon dans les nuées déboussolées.
   J'ai eu les yeux rivés au plafond troué plein de promesses avec lequel je n'ai pas manqué de converser religieusement. C'est un bon bougre, à n'en pas douter ! Mais il ne se laisse pas si facilement accrocher, à coups de déhanchés, insaisissable et lunatique. J'ai dû travailler dur m'élevant au plus niveau pour ébaucher le grand plongeon. Tout d'abord, je ne percevais pas la voie à emprunter, puis le trampoline et son haut tunnel  me sont apparus : un long tube translucide de verre poli mosaïqué artistement énigmatique, terriblement attirant. Moi que régulièrement le vertige assomme, je n'ai plus vu le vide et l'immense infini cocon fusant vers le ciel m'a débraillée de mon costume crispé. J'ai débusqué ma sève élastogène et me suis mise à rebondir de point en point, coeur indocile arraché à la monotonie du foyer poitrinaire, mon coeur à l'air libre, compagnon qui me sourit de toutes ses veines palpitantes d'excitation rubiconde.
     Concentrée, apaisée, technique, prête à me propulser dans le canon de l'imaginaire, je quitte la solitude pragmatique obéissante et sensée du territoire que j'ai voulu partager avec mes réels congénères, sans amertume qui fissure. Je lève l'espoir vers mon pays natal renié dès sa racine, pour d'obscures douteuses et surtout juvéniles raisons. Mon coeur et moi, bondis au toit du monde, brûlons de retrouver les rêves foisonnants incestueux, plus vrais que toute cette science d'acier rassurante qui réfrigère l'avenir.

vendredi 14 juin 2013

Fred l'escargot peintre

      Sur la route acharnée, Fred l'escargot cocu se hisse ohé ! de mètre en mètre gluant de bave contre son destin de lambin rediscute. Depuis quelque semaines, le fameux individu a entrepris de concrétiser l'œuvre rêvée jour et nuit à l'ombre de sa coquille creuse. Les yeux fermés, les antennes rangées, il a déployé toutes ses compétences humides à donner sens à sa vie foulée aux pieds réprouvée. Béni dans l'esthétique et la philosophie antique, il s'est toujours conduit en pur intellectuel, féru d'art et d'Histoire, incollable et scotchant. La méconnaissance qu'il subit, son talent enfoui dans son attribut spiraleux, handicap dirait Fred, l'a plongé chaque année davantage dans la poisseuse morosité du mélancolique chronique. Il s'est désolée lénifie jusqu'à cette mirobolante et sulfureuse idée de s éluder en créateur promoteur de sa race et de son exception culturelle, noyées sous les sombres préjugés. Assoiffé de succès, il a glissé le monde pour récolter les ingrédients de la gloire a venir, en gestation burlesque dans son cœur trépignant. Et le voile ce soir, débordant d'énergie enthousiaste, emporté par le don et l'art métamorphose : il trace au sang humain les arabesques abstraites tourbillonnantes véloces, tableau des mouvements de son ama déchaînée comme l'océan puissant qui gronde et se soulève en flots spectaculaires.
     Trois jours et trois nuits, sans répit ni penser, Fred l'escargot s'épuise a la tâche existentielle qui l'enlèvera au rang des plus grands des plus nobles.
     Au point du quatrième jour, il s'écroule,sur le flanc vidé de toute force abattu par le poids de son corps dénutrition et dans un renier cri, il prie le Ciel de le révéler a l'univers en souffrance qu'il a su englober.

jeudi 13 juin 2013

Brassée d'onctueuse sérénité

      Elle guette son étoile filante, celle qui s'approchera pour enfin l'éblouir en l'éclaboussant sec, ronde douche de lumière. Elle se tiendra debout comme toutes les nuits jusqu'au tournant du noir définitif des permières heures du matin parfaitement immobile brassée d'onctueuse sérénité.

      Les pieds joints les yeux au ciel drapée de lucioles pleines d'espoir, elle vogue au-dessus du sol attirée au fond de l'édredon de velours de la Terre endormie.  Elle se sent protégée caressée par l'épaisse et douillette atmosphère de silence ténébreux intrigant du désir, brassée d'onctueuse sérénité.

      Elle se sent énigmatique un peu fabuleuse fluorescente parmi ses congénères au repos étendus lourdement les uns contre les autres, cessant pour la trêve nocturne leurs combats déroutants. Personne ne peut la voir ni l'entendre, elle n'est personne et le monde entier en même temps, brassée d'onctueuse sérénité.

       Elle est La Femme veilleuse qui incarne l'humanité fragile. de chaque pore de son être s'échappe une nuance d'émotion vibrée quelque part dans quelque chair animée qu'elle transmet à l'esprit du monde concerné débonnaire. Elle se transforme en pointillés pathétiques de troubles et de plaisirs, effervescente brassée d'onctueuse sérénité.

       Le temps se libère suivant l'espace sur les traces de l'infinitude et elle explore chaque atome de l'univers le ressentant comme elles se laisse ouvrir et fouiner, sens dessus dessous réversible et totale. offrande quotidienne, tous les jours retournée à la fraîche pucelle, elle guette et elle retombedans les bras de l'univers dans une étreinte phénoménale délicate tournoyante, moitié bénie du brassée d'onctueuse sérénité.

mercredi 12 juin 2013

Perceuse

       Les larmes en rouleaux juste au bord, gonflée de fiel de révolte et de chagrin étouffé jour et nuit depuis la tendre enfance. Parlons donc de la tendre enfance ! Bercée de cris mesquins et d'ordres insensés, elle se pique, fendue blessée au couffin qui l'accueille, émaillé de clous acérés et sans pitié, aiguisés carnivores. À peine née, on fait d'elle un fakir à la peau trop fragile pour ne pas se laisser transpercer si profond qu'on en atteint la moelle. Subtile œuvre de vie. Elle existera tout du long jusqu'à l'horizon parsemée d'empreintes sales et honteuses, crevasses d'une mal-aimée aliénée à son impuissance à faire chanter la mère. Elle aura tout tenté, du plus brillant sourire aux plus vrillages des pleurs, un jour attentive et câline, le suivant mi-figue mi-raisin clopin-clopin mal à l'aise, celui d'après timide retirée et patiente, le dernier dos au monde abattue désolée pour finir enragée inerte et baveuse.
       Engagée dans un cirque, elle fera l'attraction, enfant jamais grandie, trouée, insensibilisée aux lames et aux dards, diaphane increvable et docile. Un bébé de trente ans puissante comme la lune et captivante comme Bouddha, désertée dépeuplée. Captivée par l'abîme perceur de la hargne et la rancune lancinante qui lui ont ôté son cœur, laissé pantelant sur le coin d'une falaise. Avant l'immense saut de la sérénité. Un dernier vide que celui de son sein gauche qu'elle ignore virginale, se sentant plus légère, dans l'enivrante descente du salut de son âme, qui enfin lui arrache un rire satisfait.

Délivrance

"Et toi qu'en penses-tu ?" Eberluée incrédule
pantelante elle se tait, la question l'écarquille
et la propulse hors de l'ombre qui la maquille,
noire et blanche sanglée dans le gris de sa bulle.

"Eh tu m'entends, dis?" Sursautée étourdie,
sa vie passe en silence, grondant dans sa poitrine,
assise en tailleur sage, contemplant la vitrine
de l'existence ailée des éloquents hardis.

"Mais alors que fais-tu ?" Empêtrée ridicule
mais des remous l'agitent à l'espoir qui scintille
et les mots se secouent en tout sens, se chamaillent.
Qui sera le premier qu'enfin elle articule ?

Elle vomit son âme, les paroles ont bondies
mugissant par les bouche oreilles et narines
flot dégoulinant de frustration qui fulmine
enfin déchaîné de jouissance abasourdi.

mardi 11 juin 2013

Démasquée

Etourdie d'insolence frémissante aux abois
courbaturée fourbue de rage contenue
jusqu'à présent docile face aux déconvenues
elle crie exaspérée boursouflée du minois.

La pudique doucette.

Dévergondée putain d'un coup sans retenue
allumée déphasée délunée ahurie
qui dresse sa tignasse effarante furie
qui méduse son monde sous un jour inconnu.

La pudique doucette.

Jolie jeune fille au visage fleuri,
écarlate éclatée veines violacées
elle se desquame aidée d'un courage harassé,
écoeurée spoliée de ses rêves, flétrie.

La pudique doucette.

Attaque amèrement ceux qui l'ont menacée
se répand en blasphèmes, acide suavitude
vengeance exquise de sa lourde servitude
terminée la pudique doucette effacée.

Advient la féroce cynique.

lundi 10 juin 2013

Super-Nuage !

       C'est un jour sale fétide et veule dans lequel mes pas s'embourbent et poissent, les vices du monde me collent aux basques, j'achèverai à quatre pattes épuisée de la lourdeur de l'air sur mes épaules bancales. Sourire forcé sans âme polissé défectueux, les pupilles de marbre grand ouvertes ne pétillent pas, ni salto carpé dans leurs orbites, la peau est lisse d'émotions et d'ennui parfaitement calme, mer d'huile louche intrigante.
        L'elfe du coeur me rend visite et me conseille au creux du pavillon de m'échapper illico chez nos amis les nuages, tendres biscuits célestes. Je crains de les croquer tout crus, petits amours joufflus qui m'invitent à la danse de leurs âmes blondes bouclées.
         Mais je m'y trompe toujours : fameux nuages aussi évanescents que cotonneux, vous êtes les contreforts de ma survivance, francs, affirmés, tant et si bien que vous ne quémandez point la factice dignité de l'existence tangible. Vous êtes mes héros, pourfendeurs des cieux sombres qui me courbent l'échine. Vous me hélez de haut, sans mépris ni méfiance, et m'attirez malins en découvrant les lutins ricaneurs et les nounours câlins cachés derrière mes yeux. Je déboutonne mon âme, délace mon esprit et m'envole tricoter avec la nébuleuse.
         Et le jour se déchire mollement et éclot dans le vide de ma bulle.

Boîte à magie

    Cerveau qui grésille inlassablement comme une ampoule tremblée vieillissante et bien vivante parcouru d'éclairs rouges jaunes et violets à la milliseconde se croisant et se confondant pour former des cercles d'esprit, dessiner l'intrication des pensées de toutes les vies de tous les mondes du plus souterrain au plus impalpable. Boîte à trésors qui recelle l'amour et la haine la fantasque palette des couleurs de tous les pays de toutes les îles de tous les peuples de toutes les mers de tous les sables et cailloux de la surface de la terre. Nul besoin d'une clef ou d'un quelconque mécanisme ingénieux rouage scupuleusement élaboré de la science atomique pour ouvrir la boîte à trésors. Il suffira de s'apaiser, de détourner ses yeux des objets et vacarmes envahisseurs du quotidien pour sentir par magie le coffret fragile prendre de l'ampleur, se gonfler et presque s'envoler d'immensité mais offrir généreusement et sans limites son précieux contenu, comble de tout désir qui ne cessera jamais de tourner et virevolter de la tête aux pieds. Boîte qui donne la becquée à l'appétit abyssale de l'homme et de la femme, gueules ouvertes à la sourde impatience capricieuse de leur corps et leur âme entremêlés par le chaînon manquant du désir. Boîte merveilleuse, absolu prodige si l'on n'omet pas de regarder sous toutes les coutures et nervures, dans tous les recoins et pliures contorsionnées, artistes équilibristes répondant à leurs cousines intestines circonvolutionnées elles aussi, toutes maîtresses digestives d'une nourriture nécessaire. Et finalement, tout se mélange, la boîte qui trône sur mon cou équipée d'un visage aux yeux oreilles attrapeurs de mondes et son homologue gastro-ventrale, dans l'épais sang liquide vermillon traceur du corps, de ses courbes arcs et mystère.

dimanche 9 juin 2013

Désir

        Au milieu des tous ces couples qui glissent joyeusement, elle aperçoit le regard félin qui la torpille jusqu'au creux du monde, dans le noyau brûlant de l'univers, celui où le désir a tout conquis, territoire pris serré sous la cloche infrangible des flammes des entrailles. Elle sent son corps se torsader en volutes gracieuses aussi implacables que délicates, elle se mue en antique vase sculptée avec foi et amour, d'une main puissante de la perfection de son art et douloureuse de la vie officielle, insoumise aux diktats de ses congénères et gagnée à la cause du souffle cuisant de l'impalpable organe de l'existence. Elle oublie son partenaire, celui qu'elle a choisi, son époux, qui jette au cœur de son être une rivière de glace et l'alourdit jusqu'à se recroqueviller dans ses pieds bien poliment joints, dos à son âme. Elle se répand libérée endolorie de la douceur de ces yeux de la passion qui la réveille enfin et l'attirent à eux, mosaïques émeraudes où se perdre langoureusement sans se retourner ni rien regretter, happée par la profondeur enveloppante berceuse inespérée de son avidité prisonnière. Elle ne se reconnaît plus, la crypte enfouie dans le tréfonds de sa poitrine a été violée et mise à nue, révélée à tous et à elle-même qui redécouvre l'éclat du joyau intérieur trop précieux impudique pour le frileux humain quotidien qui en rougit et l'étouffe consciencieux jour et nuit. Elle avance et accepte de laisser la submerger la chaude mer du désir qui déferle de la grotte secrète qu'Il a épanouie en elle, Il l'a descellée défaite de la victoire du dogme de la contrainte et de l'innocence pour la conduire dans le lit de l'insouciance et de la jouissance ardente fluide.

samedi 8 juin 2013

Le yeux du diable

Décortiquer, démembrer, éventrer, scruter,
Elle soumet le monde aux rayons implacables
De son regard avide sans pitié insatiable
Somme animaux humains de se déshabiller.

Du haut de ses yeux noirs : "Laissez-vous culbuter
Retourner dénuder explorer, et à table !
Je veux la dévorer la beauté impeccable,
De vos corps grand ouverts déployés veloutés.

Je me laisse engloutir envoûter entêter
Les images m'exaltent plaisir insoutenable
Que de jouir des pupilles, orgasme insoupçonnable
Dont la fin me menace puissante inanité.

J'arrive à détacher mon regard aimanté
À l'univers sensible au charme inviolable,
Je renverse ma vue vers le vide insondable.
Mes yeux m'ont usurpé mon âme exécutée. "

mercredi 5 juin 2013

Envolée d'éclopé.

Vissé paralysé, seuls les yeux bleux fébriles
s'agitent en tout sens sur le plafond teigneux
mauvais, qui leur reflète, immaculé vicieux,
la bévue abrutie qui retient immobile.

Saoûlé euphorique explosé d'adrénaline,
il accélère à mort le moteur laborieux
prêt à défier le ciel effronté prétentieux :
au lieu de s'élever, embrasse la ravine.

De troublantes vapeurs l'enveloppent et le traînent,
douloureux inconscients jours semaines s'égrainent,
l'esprit est embrumé tourmenté de morphine.

Cruels accusateurs, murs et plafonds l'enchaînent
il bouillonne de rage, son coeur flétrit gangrène
mais son esprit l'envole jusqu'aux étoiles l'enfile.

mardi 4 juin 2013

Le canyon de l'ennui

Minutes se prélassent
indolentes se passent
lancinantes tracassent.
Instants coulent et s'allongent
dans l'infini me plongent
l'impatience me ronge.

Les heures en nuit s'évaporent.

Je sens mon coeur flâner
nonchalant traînasser
rêver s'abandonner.
Tendue je l'aiguillonne
agacé il bougonne
"chang'rai rien" qu'il marmonne.

Mon âme en nuit se colore.

J'écume et je trépigne
contre le temps m'indigne,
sa pesanteur maligne.
L'ennui aveugle et muet
m'abat et me soumet
comme un obscur sujet.

Ce monde en nuit me dévore.

Rampante et invisible
larmes irrépressibles
face au néant paisible.
Il me nargue l'ennui !
sans couleurs et sans bruits !
ogre-trou qui détruit.

Seigneur en nuit je T'implore !

Mon palpitant narquois
sourire aux yeux sournois
bouche bée reste coi.
Mon souffle s'accélère,
écrase mes viscères,
sous vide privée d'air.

Mon corps en nuit indolore...

Je me croyais perdue
décoeurée suspendue
"j'avoue je suis vaincue"
je cesse de lutter
plus de peur de chuter.
plus rien à redouter.

 L'horizon réveillé en lumière se dore.

lundi 3 juin 2013

Ivresse du soleil

Les rayons gris lèvent le jour fondu fourbu
Gueule de bois décomplexée monumentale
Rêves réfrigérés en nudité brutale,
Calme plat comateux insouciant de l'abus.

Je secoue le soleil désaffecté rebus
d'un regard vigoureux au mol feu qui s'étale
oublieux dédaigneux de son oeuvre vitale
vieux chef indigne inerte négligeant son tribut.

Je peste révoltée face à l'usurpateur
celui qu'on vénérait, pitoyable amateur
révélé par l'ennui des cieux déconfits.

Renfrognée enragée, Maître Bonimenteur !
Contre ton ordre absurde ! Revoilà l'enchanteur,
Emerveillant le monde, ingénu tu souris.

dimanche 2 juin 2013

Va et vient du tréfonds

Soirée à l'eau, elle a promis juré craché
Docile épouse amène, fixer sourire aux lèvres
Grimace captivée par les discussions mièvres
Inerte distinguée, toute fièvre arrachée.

Se contenir
Et ne pas rire
De cette idiote
Sombre bigote
Désespérante
Naine navrante
Laide et stupide
Grave insipide.

Rester correcte et élégante, belle asséchée
Triste à pleurer, flétrie, mais respectable
Joli tableau d'aristocrate charitable
Elle accepte humblement le jeu ; ne pas gâcher !

Mais c'est trop dur !
craint la bavure
Surgit l'ingrate
Indélicate
Sans peur ni honte
Fol mastodonte
Haineux taillade
La mascarade.

Respirer du tréfonds, ne surtout rien lâcher
Ils sont absurdes !
Redompter l'animal et ne pas le fâcher,
Son cœur se troue !
Détester en silence et ne jamais flancher,
La lie la boue !
Se remettre au travail, l'abîme à reboucher,
Infinie servitude !

Elle finira au bar
Inexorable cuite
Demis ballons et pintes
Fatale solitude.














samedi 1 juin 2013

Tic tac de la panique

Déverrouillée moelleuse assurée duveteuse
Délassée échappée, journée ensorceleuse
Embercée embullée, nichée en buée mielleuse
Elle glisse en coulées suaves étonnée bienheureuse
Se baigne désirante dans son âme mousseuse
Qui caresse à l'envie diabolique enjôleuse.

Au fond, curieuse, elle entend annonceuse
Sa poitrine tic tac, tic tac.

Et la panique
Folle émétique
Surgit attaque
Barjo maniaque
Brute se braque
Au sol la plaque
La laisse en vrac
Dégueu vieux sac
Paralytique
Neurasthénique.

Qui guettait surveillait suspectait vicieuse ?
Qui complotait secret manoeuvre malicieuse ?
L'ennemie de toujours, la monstrueuse faucheuse !
Arrête de blâmer l'image fallacieuse
D'une fausse accusée ; l'enfance venimeuse
Sautillante revient picoter oublieuse :
"Voudrais-tu donc enfin cesser d'être malheureuse ?
 Réveille au fond de toi l'étrange bourlingueuse !"