jeudi 29 août 2013

Effet miroir

Je lui arracherais les lèvres et les paupières si je le pouvais, si j’étais folle.
Je lui interdirais de plus jamais se cacher derrière ces parois à portée de tous. Honteusement faciles.
Je l’agenouillerais devant sa vérité, sans voiles et sans grillages ; et il s’écoeurerait de cette injuste farce.
Il ne pourrait pas croire à ses aberrations, au gras dont il nous gave malhonnête fallacieux.
Je me prendrais pour Persée et je brandirais la glace ; il serait étourdi par ses prétextes futiles.
Je hurlerais, de rage et d’années rongeuses, ses mensonges savonneux et ses fables de lâche.
Je miroiterais sa haine, en croyant l’inventer et je l’écraserais jusqu’à ne plus rien voir qu’une limace frileuse.
Il se prosternerait avouant tous ses torts, sa tendre humanité et son cœur lourd et faible.

Et me voilà toute nue, désolée et aveugle, tour et tour sur moi-même ne sachant plus quoi vivre, jusqu’à l’âme efflanquée.
Et me voilà vengée, revancharde victorieuse, monstrueuse perdante, roman effiloché.
Et me voilà coupable victime et juge, cousue dans ma prison invisible sans odeur et sans toit, aux lois éreintées effritées.
Et me voilà face à mon dur reflet, sûre de voir un sanglier fumant, hypnotisée par une stupide biche effarée.

S’amorce la longue quête, inverse, assise à ses côtés, le long des émotions et des liens effacés.

mercredi 28 août 2013

Le jour est un bouledogue ce matin

Le jour est un bouledogue ce matin.
Renfrogné, apparemment prêt au combat, centre de gravité abaissé, en kimono, technique au taquet.
Eh ben bienvenue ! merci bien ! ca donne envie de se lever ça !
Le réveil n’était pas plus aimable. Il s’est rendormi aussi sec. Malotru !
Alors je me retrouve toute seule assise en tailleur dans ma couette, douillette je dois bien l’avouer, face à un bouledogue. Heureusement qu’elle est là la cocotte parce que je me sentirais seule seule seule sans elle. Je m’en tirebouchonne tout autour.
Je  regarde le chien droit dans ses yeux coulants. C’est pas un gai-luron. Il reste parfaitement impassible. Je me décide tout de même à me mettre debout. Je sais bien qu’il va se sentir diminué, que ça va encore être si compliqué ! Je n’arriverai jamais à en faire mon allié, pas possible.
J’ouvre les rideaux, je sens qu’il m’observe m’agiter. Ca me gêne mais je dois bien faire avec, sa présence est obligatoire. Comme si je n’avais pas le droit de me lever sans témoin. Tu parles d’une liberté ! Tous les jours, cette espèce de vieux garçon ronchon qui surveille. J’emmène la couette avec moi. On est plus fortes à deux. Et puis, elle me donne l’exemple de l’indifférence absolue de tout ce qui l’entoure. Si elle n’a personne à envelopper, elle se plie sur elle-même et tourne le dos. Forcément, elle est apaisée.
Sur qui d’autre je peux compter ? Mister Coffee. Il sautille déjà dans son placard. Parfois agaçant mais quand le jour est un bouledogue, je le remercie de sa vitalité. Du coup, je vais dans la cuisine et je le sors de son trou. Je me demande quand il dort. Il m’a expliqué une fois que c’était un secret transmis de génération en génération, qu’il ignorait lui-même. Bon, c’est pas une lumière mais il fait l’affaire.
Bouledogue me suit, râleur et traînard. Cela ne l’empêche pas de contrôler la situation. Ce qu’il est pénible quand même ! Bref, il reste au pas de la porte. Un mépris dégoûté pour Mister Coffee. C’est son problème. Au moins, ça le tient à distance.
Salle de bain, il est interdit de séjour. Je veux bien être consciencieuse mais pas poire.
Qu’à cela ne tienne, il attend à la porte, il ne lâche pas le morceau. Je sors gouttante. Ca l’éclabousse.
Pffffft ! Parti se changer pour le reste de la journée. Même pas poli, sale plouc.
A qui le tour ?


mardi 27 août 2013

Accidents (2) ; trapézistes


Se déroule sur la face interne de mon crâne le bandage infini, couche après couche.
Les images se succèdent. On s’écrabouille toutes les secondes dans mes lobes.

Un père et son enfant déboulent comme des trombes sur la route, sur la voie, sur les voies, sur le bitume chauffé, bouillant, qui se déroule de ville en ville, de monde en monde jusqu’à l’Afrique tropicale de nos mirages.
Toujours est-il que ce mioche et son paternel font la course avec les voitures lancées à disons cent et quelques kilomètres heure. Enfin, font la course, façon de parler. Ils ont aperçu leur épouse et mère de l’autre côté des huit couloirs automobiles.  Leur sang n’a fait qu’un tour, ils n’ont même rien dit, ils se sont à peine regardés. On s’est garé sur la bande d’arrêt d’urgence, une urgence ça oui ! la revenante est là ! Elle fait coucou sur l’autre bande d’arrêt d’urgence. On l’a retrouvée, elle est là. Ils n’attendent pas plus longtemps, le cauchemar est terminé. Ils se réveillent enfin. Ces six mois d’horreur à essayer de vivre sans elle, à reconstruire sa vie, à passer à autre chose en ne pensant qu’à elle. Ils claquent les portières joyeusement. Ils regardent à gauche, pas la peine à droite pour le moment, il y en a déjà quatre qui arrivent en même temps. Hop hop, on va y arriver mon petit gars, on va rejoindre Maman tu vas voir. Ben pourquoi tu pleures ? Ne t’inquiète pas, le malheur est terminé mon tout beau. Tendre caresse dans les cheveux encore clairs. Allez ! viens dans mes bras, je sais que tu es impatient mais arrête de gigoter comme ça, je ne peux pas me concentrer sur la traversée. Mais ! je sais qu’il y a des voitures enfin ! c’est bien normal, nous sommes sur l’autoroute. Mais si on s’y prend prudemment, tout se passera bien, tu vas voir. Il essaye en vain de coincer l’enfant sur son épaule. Mais il est déjà trop grand. Il ne perd pas patience, il sait bien ce qu’il ressent son fiston. Cette immense joie qui l’emplit.
C’est quoi ce dingue ma parole, c’est quoi ce fou furieux ! Putain il marche sur la chaussée, je peux pas ralentir, non mais tu fous quoi, tu fous quoi ! Putain il sourit,  il est avec son…

Les deux silhouettes avancent sûrement et calmement il fait bien attention le père, c’est son rôle. La voiture ne l’évitera pas, elle avance, elle vrille, elle devient hystérique, elle crisse, crache, caracole et se met à giguer. Elle voudrait tellement l'éviter, ne pas leur faire de mal mais elle est trop rapide, trop puissante. Tout à coup, elle sent qu'elle n'est plus toute seule, qu'elle a touché quelque chose de plutôt mou, qu'elle les a débobinés de pièce en pièce. 
Ils voltigent, ils tournoient docilement dans l'atmosphère. Il a enfin retrouvé son amour, son bel amour. C'est ça qu'il ressent là, il jouit, l'orgasme approche rien qu'a l'idée de cet être adoré. Il a conscience de toutes les particules de l'air qui l'enveloppent, de tous les mm2 de son corps. Mais pourquoi hurle-t-il le petiot ? Il est pas bien quand même, c'est enfin la fin et il s'égosille comme un âne. Comprendrai jamais rien aux enfants moi ! Et l'orgasme ! Ma tête explose littéralement ! C'est sublime, c'est quoi... Le palpitant claque d'un coup, il laisse tomber, il a tout essayé, trop tard pour lui, depuis longtemps.
Le minuscule triple la hauteur du paternel. Trapéziste en devenir. Attention ! Quand on dépasse son papounet aussi tôt, ça fait des dégâts. Impressionnant le poupon ! Figures et compagnie hein ! Et puis rebondit élégamment. Hurle Papaaaaaa ! qui n'entend rien. 
Et la voiture coupable se ratatine de honte dans un coin de tôle froissée.

lundi 26 août 2013

Accidents (1) ; ballet de charognards

Se déroule sur tout le pourtour interne de mon crâne le bandage infini, couche après couche.
Toutes les secondes, on s’écrabouille dans mes lobes.
Le monstrueux carambolage d’un camion et d’une toute minuscule voiture. Un shbam tonitruant qui fait trembler les murs. L’autoroute en pagaille, encastrement multiple.
Le camion est monté sur la pointe des pieds, tour girouette au ralenti, appui sur un coin de phare, équilibre ténu. Le souffle on le retient. Silence implacable avant la réception qui déterminera la réaction du jury.
Les yeux rivés en l’air en lieu et place du goudron. Tête à queue, titubations, zig-zags, peintures abstraites en caoutchouc de pneumatiques.
Puis, mastodonte s’abat comme une baleine mâle en séduction, découvrant sa virile nageoire et son ventre prometteur. Les yeux tout ronds et les bouches en langues saliveuses se ferment et disparaissent sous le choc
ou se perforent de bout en bout. Il n’y a plus ni queue ni tête.
On en découvre une tour de véhicules tous plus lascifs les uns que les autres, parfaitement impudiques, au vu et su de tous. Bien entendu, on ralentit dans l’autre sens pour admirer la big partouse. Pas prévu le plan cul en famille au retour des vacances. Ca augure pas si mal de l’année à venir. Eh ! un peu de tenue ! on dirait des fauves assoiffés de sang. C’est pas la jungle ! Vindiou !
Les eeennnfaaannnts ?? On ferme les yeux bien fort ! Comme Maman ! Où ça ? Où ça ? C’est où Papa ? Rôôôô ! Ca avance pas. Ils vont me faire des cauchemars pendant une semaine avec ces bêtises !
Pin pon ! Pin pon ! Dégagez sales vautours !
Le cirque !
Branle-bas de combat. Succèdent aux arabesques élégantes et imprévues des danseurs du premier round, les diagonales efficaces et parallèles des secours. Ca casse les courbes, tu trouves pas ? Mais bon ! Ca diversifie, on perçoit bien les deux mouvements de l’œuvre ; en contrepoint. Bien sûr, c’est plus net vu de l’hélico. En fait au fond, c’est toujours la même chose. Le hasard invente, innove éclate dans le réel et on déconstruit tout ce beau travail spontané, sous couvert de rationalité bien-pensante. Ce monde n’a plus rien de fougueux, vivant ; plus d’émotions. Retrouvons l’émotion ! (un air de diva éplorée), dixit l’intellectuel désigné pour la journée.
Je t’offre généreusement la bande infernale mon vieux gars. Tu vas voir si elle te plaît
l’adrénaline à temps plein.
Le coup de jus à tous les battements de cœur.
Percussions assurées, H24, 7/7.

samedi 24 août 2013

Duel matricide

Vous vous êtes trompée Mère ici même. Tu te tais mon petit ! Tu n'as pas l'âge d'avoir raison. Mère, il s'agit d'une erreur, regardez...
Un index vindicatif tendu vers l'étage, semonce silencieuse, impérieuse et noire de colère. Soupir désabusé de l'enfant.

Penchons-nous sur les deux protagonistes de cette saynète familiale. 

La mère furibonde sert les dents, écrase ses maxillaires les uns contre les autres. Non, elle ne devient pas chèvre avec ce gamin, elle devient lionne, elle l'étriperait, elle bondirait. Ses muscles de bourgeoise se durcissent aux cuisses, saillent dans ses bras qui sursautent, son bas-ventre s'agite en béance prête à engloutir l'insignifiant puceau qui lui tient tête.
Mais elle est de bonne famille, elle n'est pas une sale gueuse aux doigts noirs. Elle est raide et immobile dans sa robe anthracite. Elle est la femme du professeur.
Elle ne dérogera pas à la règle tacite du savoir-vivre. Il n'y parviendra pas non.
Il lui tourneboule les nerfs effilochés qui se tortillent dans leur gaines qui crissent sous la tension et le frottement. Ils vont peut-être se déchirer en feu et elle ne sera plus la simple lionne qu'elle sent s'étirer puissamment en elle ; elle se dévertèbrera, elle sera la Méduse poulpeuse et infâme, aspirante et éviscéreuse, elle l'anéantira pour son intolérable hybris.
L'index au haut levé, elle désigne la chambre et le ciel et la foudre et l'épée encore descendue d'un cran au-dessus de la tête du chiard. Elle lui désigne la vengeance et la haine que mitonne l'humiliation. Elle l'avertit, les yeux tirant sur leurs élastiques, hors d'eux, ulcérés.

L'enfant, déjà grand mais un petit, regarde sa mère se décomposer. Ce n'est sans doute pas la première fois, il penche imperceptiblement la tête sur le côté. Elle est trop enragée pour s'en apercevoir mais cela lui donne d'autant plus raison.
Il sait pertinemment qu'il dit vrai et que la mère se trompe.
Il sait pertinemment qu'il ne doit pas dire qu'elle se trompe mais il ne peut plus se retenir encore une fois devant ses inepties.
Il ne bouge pas, il ne la laissera pas vaincre par la bêtise, il la regarde au fond du crâne jusqu'à l'occiput et essaye tant bien que mal d'implanter en elle la graine de la logique. Elle y est résistante. Il reste calme parce qu'il craint le père. Mais il la ligoterait avec ses neurones bouillis, il l'écervèlerai. Il la torturerait jusqu'à ce qu'elle soit acculée à briller, à s'illuminer de la citrouille. Elle frôle le poisson rouge et il la hait d'être si faible, si ostensiblement stupide et détentrice d'une autorité légitime. Le monde en est sali. Espèce de bulot mort ! Tu n'auras pas le dernier mot !

Et toute sa vie, c'est lui qui manipulera le dernier mot.
La mère n'est que la première victime d'une longue éradication systématique et sans pitié.

mercredi 21 août 2013

Flairer le rythme

Il flaire truffe à terre ventre en poussière.
Il flaire le rythme. Il l'a égaré il y a quelques secondes. Il est tout avachi poupée de chiffon sans fin ni forme.
Un gros poulpe, blup...blup...
Il flairera des heures s'il le faut des heures entières pour débusquer le rythme savonneux comme un détail vital.
Et puis il retombe dedans et
petit tambour
grandes enjambées
reprend la danse lestement.
Droite
Gauche
Droite
Gauche
Demi-tour
Et 1, 2, 3, 4
En joue !
Il s'est récupéré. Soulagement de vous retrouver les gars. Eh oh ! Pas de pédés chez nous. Sèche tes larmes déserteur !
Bien fait de flairer. C'est toujours du bon ça.
Et le corps en chorégraphie de guerre reprend ses aises, se pavane dans sa raideur martiale déterminée.
Vivant dans cette danse millimétrée, parfaite syntaxe de tous leur sens.
Petit soldat sans plomb de chair et de viscères,
jamais à l'étroit, jamais trop droit.
Et 1, 2, 3, 4 demi-tourrrrrrr drrrrrroite !
Flairer, flairer, rase-motte.
Fier topinambour ébloui par le navet de la discipline.
(Jugement très personnel et relativement hâtif. Ca fait tellement de bien de temps en temps.)

dimanche 18 août 2013

Maîtresse du monde


C'est le roulement d'équipe, sans tambours, tout en douceur et souplesse, comme une mécanique voluptueuse implacable.
Aube et crépuscule.

On passe le relais à son collègue diurne, partenaire de confiance, sans accoups, tout en nuances et lenteur, comme une course somptueuse ralentie en sens inverse.
Aube et crépuscule.

La terre tourne sur elle-même, révolution éclatante formidable et invisible, danseur maître du temps dirigé sa troupe sur l'arrière-scène
Aube et crépuscule.

La petite gaminette saute dans la queue de pis du chef irremplacé. Le spectacle n'a besoin d'aucun ordre. Chorégraphie rodée, arabesques à la lettre, chrono toujours à temps.
Aube et crépuscule.

Les mécanos esthètes du jour et de la nuit s'affairent et elle bat la mesure, se laissant croire qu'elle conduit les artistes.
Aube et crépuscule.

Ils se plient habilement à sa volonté minuscule.


mardi 13 août 2013

Ça va vite

Tourne en rond autour de moi-même
finissant par courser une queue hallucinée.
Ça va vite très vite, ça tourbillonne, ça tour de Pise et badaboum sur le flanc comme un vieux chien sénile.
Je tire pas encore la langue en bavant mais ça pourrait.
Bon, quelques minutes haletantes après l'effort, ventre à l'air, l'humaine refait surface. Brrrr ! Je l'ébouriffe de cet instant canin.
Pourquoi tout ce tumulte ? 
Mmmmh...
Oh c'est cela même ! Seule et me suis crue abandonnée coupable et sans famille.
Ça fait rire après coup mais en vrai, j'ai eu un coup au cœur. Des lustres passés en compagnie et on oublie comment c'est avec soi-même.
Ca va vite très vite. Ça tourbillonne, ça tourne la tête. C'est enivrant d'être tant aimée loin du méchant miroir.
Tu me manques déjà, en quelques heures. Je peux te voir. Mais tu n'es pas là. Tu n'es plus là bouhhhhh ! Tu m'as quittée. Ça ne vaut plus la peine de continuer. Explique-moi au moins ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Que s'est-il passé ? Je reprends mon calme, on va pouvoir s'entretenir rationnellement, en adultes. 
- Euh... Je suis sortie prendre l'air. Il y a un problème ? 
...

Ca fait rire après coup mais en vrai, j'ai eu un coup au cœur. Ça va vite très vite. Ça tourbillonne et ça tourne au cauchemar. Sans crier gare.

Le mathématicien


% +➗ < 1/3 812534796 ° = { } 🔗

Pur vrai langage de la nature
Authentique perfection sans ratures
Les verbes et leurs acolytes le désolent
de rageuse frustration il s'isole.
Mystères cryptés limpides dont il raffole
comme d'un mets gourmand papilles qui s'affolent.
Il s'infiltre jusqu'aux nervures et fissures
du grand corps de l'univers ; l'immensité le rassure.

lundi 12 août 2013

Malentendus


Affamé appétit d'ogre, l'anorexique.
Bourré d'espoirs ivre d'attentes, le mélancolique.
Expert ès questions pertinentes, le psychotique.
Écœuré constitution de chameau, l'alcoolique.

Empli d'exigences et rancœur, l'amoureux.
"La vie aurait pu être pire", le miséreux.
Confortable et douillet, le crasseux.
Épuisé grand volontaire, le paresseux.

Idéaliste naïf abattu en plein vol et reparti de plus belle, le cynique.
Écrasé "je ne suis qu'un chien, le tyrannique.
Affectueux tendrement familial berçant le p'tit dernier, le satanique.
Sincère déçu fragile blessé, le politique.

Sain de corps et d'esprit, volupté en membres mietteux, le lépreux.
Superbe enfant aux yeux clairs "on lui donnerait le Bon Dieu sans confession", l'affreux.
Timoré sangloteur gringalet moqué dans un coin, l'aventureux.
Ex SDF gothique haï haineux, le bienheureux.

Malentendus
parfois pourtant bien entendus
aussitôt oubliés
rangés pliés.
Tous victimes des conclusions pressées d'en finir.

dimanche 11 août 2013

Être un homme


Mu par le sens du devoir et de ses responsabilités parmi les siens.
Hanté par la vision de ces hommes inconséquents disparus en vauriens.
Habité par les intimidants fantômes des héros de la Grande Guerre
éjectés avant toute conscience possible, grand-père, oncle, amant et père.

En ce jour, il est l'un des uniques vestiges de la lignée mâle.
Il doit être fier et symbolique "Allez mon vieux ! Ravale !",
sa peur sa honte sa frilosité d'eunuque de gynécée.
Il ne sait pas être un homme autre qu'un peu affaissé.
Il ne sait pas être l'Homme, celui par qui renaît le nom.
Il ne sait pas braver, être celui qui lave l'affront.
Il ne sait pas "va vole et vous venge" en bombant la poitrine.
Il ne sait pas non plus porter les plus fragiles.
Il ne sait pas non plus offrir son cœur.
Il ne sait pas non plus où et quand être ému.
Il ne sait absolument pas ni pourquoi ni comment il est là, ici-bas.
Petit pourceau, petit puceau,
noir parmi les blancs.
Rires gras a l'appui !

Devant l'autel,
grandes pompes des rituels
le prêtre solennel
lui fait croire, l'ensorcelle,
"Dieu t'attend homme éternel..."
Et vlan !

Ne sait pas être un homme. Attesté pure femelle.

Chacun sa mort


Chacun est mort à sa manière, pourtant inattendue.

Le très sérieux petit bonhomme responsable économe, mort tout jaune fleuri. Il avait passé sa vie en gris.
  La femme du monde étincelante et terrassante, morte délirante et vulgaire. Elle avait passé sa vie en paillettes bien élevées. 
    L'inventeur majestueux intransigeant et solitaire, mort en premier. Il avait passé sa vie à résister jusqu'au dernier souffle.
      L'éternelle éclopée suicidaire et tremblante, morte sereine et douce. Elle avait passé sa vie à craindre consciencieusement.

         On était sûre qu'elle serait la première victime et elle a tenu bon. Toute une vie à se battre contre le vent et le diable, ça consolide les forces pour l'ultime joute.
     On a cru plus solide que le roc l'homme de poigne et talent, infrangible comme le cristal, on n'a jamais eu droit à s'engouffrer dans une faille du monument. Il a dit Amen en deux coups de cuillères à pot. Il avait fait tout ce qu'il voulait.
  On a observé la vieille dame en robe à fleurs d'hôpital. On pensait sans doute qu'elle disparaîtrait comme par enchantement aspirée par l'arrière-scène. Elle n'était rien de plus qu'une chair comme les autres en putréfaction, l'âme débinée par le whisky.
Et l'apothicaire de cœur, on l'a imaginé se recueillant pieusement au seuil de l'au-delà, l'œil circonspect sans un mouvement de trop. Surveillant malgré tout. Il a sorti son costume de clown jaune tout jaune, canari nauséeux. Manquait plus qu'il chante le rabat-joie.

Deux bouts de vieux


On s'est dit qu'ils ne pouvaient pas s'aimer.
On s'est même demandé s'ils étaient liés par quelque chose.
On a ri de ce couple burlesque et si assorti.
On s'est moqué de ces deux êtres improbables dans leur épaisseur charnelle.
On s'est défendu de leurs tics tocs tic-tac oppressant au-dessus de nos têtes.
On a rogné le lien nous emprisonnant à eux.
On a renié toute parenté autre que biologique (raisonnablement indéniable).
On s'est haï d'exister grâce à eux.
(On a dit qu'on était là à cause d'eux.)
On est resté poli par imbécile respect, faute de mieux.
On a voulu les étriper tellement on se détestait.
On a fantasmé le massacre des aïeux et le règne des fiers et brillants ascendants.
On a ignoré l'affection, les ressemblances et l'héritage.
On a rêvé d'être seul au monde, autodidacte, autoné, enfin libre de ces vieux parasites.

Et puis après nous avoir noyé de reproches, on nous a laissé dire, de guerre lasse. "Fais ce que tu veux, je m'en fous à la fin ! C'est ton problème si tu veux tout pourrir."
On s'est senti rien bête, carrément con même.
On a prudemment attendu que les jours passent pour ne pas se faire prendre à avoir tenu compte des paroles.
On a pris le temps d'observer les deux bouts de vieux rabougris.
On ne l'a jamais dit mais ce qu'on s'est trouvé con ce jour-là ! Comme jamais ni avant ni après.

On a découvert deux GIG sans carte pour le parking.
On a découvert deux cœurs gros lourds sabrés et toujours battants.
On a découvert deux vies ardues poussées avec courage dans la brouette Dolores jusqu'au bout des années.
On a découvert deux douleurs de n'avoir pu faire davantage.
On a découvert deux mains veineuses et gonflées
s'enrouler l'une dans l'autre
se protéger jusqu'à la mort
être fidèles à leur serment quoi qu'il en coûte
se consoler sans voix
se bercer même si ça pèse avec l'âge
se bercer comme jamais personne ne l'avait fait pour eux
se bercer et réinventer la tendresse
se bercer nuit et jour
se bercer et attendre la fin, tellement plus tranquillement parce qu'on n'est pas tout seul.

On a


On les a vus se haïr cracher jurer boire pour oublier.
On les a vus dans un éclair de complicité secrète ineffable au détour d'une conversation anodine et crispée selon l'usage

On a entendu les pleurs de rage de la femme soumise à son mariage argenté et aventureux devenu traditionnel et avilissant.
On les a entendus prendre soin l'un de l'autre le yeux ronds comme s billes dans une tête de poule dégénérée. On n'en a même rien dit.

On a souvent cru que le tapis allait prendre feu et qu'ils allaient se livrer à un duel de kung-fu fatal.
On a cru en leurs yeux brillants quand ils parlaient ensemble de leurs exploits vertigineux.

On a presque toujours baissé les yeux pour ne pas assister encore une fois à une scène de cette douleur de deux vies échouées. Deux grands cachalots inutiles.
On a baissé la garde quand enfin on pouvait s'en délester entre nous. Les mots n'ont pas tout dit. On a fouillé partout sans comprendre au final. En se demandant si on ne se trompait pas sur toute la ligne avec notre histoire de haine.

On s'est inquiété des heures passées côte à côte solitaires s'imaginant la destruction massive en notre absence.
On s'est inquiété chacun pour soi quand il est tombé malade. Elle s'est effondrée ridicule poterie en toc incapable de se tenir sans lui ; on y voyait un être d'indépendance révoltée.

On a écouté la souffrance des enfants coltinées à ce combat quotidien brandissant courageusement leurs drapeaux de toutes les couleurs, optant en désespoir de cause pour le Bordeaux.
On a écouté la vieille femme qui a dit : "ce qu'ils pouvaient s'aimer ces deux-là ! " ça nous a déchaussé la langue.

Depuis, on a réfléchi à deux fois.

dimanche 4 août 2013

14 - Fin de déviation

Années dévolues à la construction d'une utopie folle et salvatrice.
Âme en adoration de son enveloppe charnelle rétrécie à l'enfance.
Âme divisée sanguinolente esclave incompétente de l'impitoyable logique.

Humanité dévorée
Eugénisme déviant

Des minutes et des heures à deviser avec soi-même pour une aiguille dans une botte de foin.
Corps dévidé de sa substance chaude et poisseuse, hygiénique de la cave au grenier.

Humanité dévorée
Eugénisme déviant

Années dévolues à la destruction systématique et massive du perfectible ; assainissement.
Âme en admiration bavant aux pieds de son reflet palpable, âme dévoyée et vendue.
Âme trainée comme un boulet, haïe battue presque à mort pour désobéissance et indépendance insolentes.

Humanité dévorée
Eugénisme déviant

Des minutes et des heures à courir, suer, s'essouffler, perdre, perdre, perdre, devenir une moins que rien pour les surpasser tous.
Corps dévidé de tout sens, main dans la main avec le précipice, sourire complice, suppliciée volontaire.

Elle est flippante la nana non ?

Humanité dévorée
Eugénisme déviant

Je me souviens
de ces journées traversée en équilibre, chancelante, me rattrapant toujours au dernier moment ;
de ce matin où j'ai atteint l'extrême limite incapable de respirer, n'avalant que le vide auquel j'aspirais tant ;
de ces soirées à compter les secondes avant la première bouchée du festin à venir ;
de cette excitation d'héroïnomane à la vue du repas à portée de main ;
de ces nuits réveillée par la demie part de mon être dématérialisée toujours vivante comme une amputée et ses membres fantômes ;
de cette fierté,
de ces désespoirs,
de cette renaissance,
de cette petite mort.
Épreuve du feu et de la faim ;
anorexique.

Elle referme le cahier de ces mois, années à la poursuite du funambule qui n'admettra jamais que l'épaisseur d'un fil comme voie de vie.
Elle accepte le filet, les partenaires et de planter ses deux pieds en terre.
Anorexique en rémission.



vendredi 2 août 2013

13 - Détention provisoire

    Elle a entendu la lune sage mais elle n'a pas pu arrêter le processus déjà emballé. Elle n'a plus prise sur la direction, elle pourrait lâcher le volant que cela ne la détournerait pas de sa trajectoire parfaitement droite (géomètre à l'appui, oui môsieur, prendre les moyens de ses ambitions.). Elle militait pour sa liberté intersidérale, je suis un être de raison, je détermine ce que je suis ce que j'ai ce que je deviendrai et comment je mourrai. Et ce sera pas dans cette cage ! Foutaises ma pauvre coquine ! T'excite pas, tu sortiras pas d'ici avant d'avoir plié !
La lune a passé le relais à ses étoiles qui surveillent attentivement la malade.

On est un peu rassuré, il y a eu du grabuge alors ça veille sur elle là-haut.

Seule la tête dépassait, le corps enseveli sous les javels détergents anti biotiques détartrants détachants purifiants etc., sanglé dans le filet de la détox exhibée. Nous, on voyait là un énorme bobard, un film aux coutures apparentes qui se construisait sous nos yeux, une incroyable intox. Elle était captivée.
Surréaliste.
Quelques-unes d'entre nous ont bien tenté de la déciller. Elles ont élevé chacune leur rhétorique plus ou moins élaborée (il y en a eu des révoltantes manipulo-dictatoriales, des atrophiantes à la hache ma bonne dame ! y a que ca de vrai quand ca résiste ! d'autres subtiles novatrices ; eh ben pas celles qu'on attendait qui ont fonctionné. Comprend rien à cette chieuse ! Chienne de vie va !)
Elle s'est mise à hurler comme une truie qu'on égorge : « sales détracteurs de la sublime vérité ». Vous refusez d'ouvrir les yeux. Vous caressez amoureusement vos paupières fermées et tranquilles. Dé-tes-ta-bleu gaaa-zellllles qui corrompez la beauté du monde par vos émotions de pacotille qui vous orgasment ou vous assomment indignement. Ça donne la gerbe ! Vous êtes insortables ! Cachez-vous ! Détrituuuuuus ! (Une voix de stentor des profondeurs des tripes). Noyez-vous dans vos immondices, je ne peux plus rien pour vous ! La postérité me reconnaîtra. (Manque la toge impériale dans laquelle s'envelopper crânement). Elle est folle de rage.

Les larmes dégringolent sur ses joues inertes.

Les détecteurs se réveillent branle-bas de combat sans échauffement après un long coma dans le coin en bonnet d'âne. Aux larmes ! Aux larmes les gars ! On se grouille ! Y a du taf ! Je vous avais dit qu'on n'était pas fini ! Tape dans le dos un peu trop vive du commandant en chef revigoré, le bleu toussote. Ils retrouvent tous illico leurs réflexes et s'organisent. Les uns agitent les sirènes, les autres évacuent le surplus en vue de l'inondation, les derniers engrangent le détonateur.

Enfin,
le sanglot,
depuis 6,12, 24, 36 mois attendu.
Ensablées depuis cette éternité. Les arrivées d'eau sont déterrées par la force des choses, éblouies par ce renouveau brutal. Leur lit se retrace et le noir des moutons accumulés déteint sur l'épiderme agonisant.
Et ô miracle !
Rosissement coucher de soleil de carte postale, du violet ressuscité des cernes au tendre rouge des pommettes s'estompant en pâle rose trémière jusqu'aux oreilles, front et menton reprenant leur rassurante couleur chair égarée dans le poivre moulu vermoulu de la mélancolie. (On doit se refaire la main en poésie, perdu l'habitude, excusez le cliché.)
Et nous enfin on peut détendre nos mâchoires qui mastiquaient h24 le vide, d'angoisse engouffrée dans nos fibres les plus intimes.
On a le droit de pleurer nous aussi ?
On a le droit de dormir maintenant ?
D'avoir chaud froid tiède ?
D'être immobile ?
De ne pas comprendre ?
De compatir ?
D'aimer ?
De convoiter ?
De rêver ?
D'embrasser ?
On a le droit de manger ?
On aspire l'air à grandes goulées, on se serre dans les pattes de tout notre cœur, qui, faut le dire, cogne à tout rompre. Faudrait pas crever de joie là ! Ce serait trop con !


Elle se calfeutre dans son ancien donjon, conciliant, mué en chambre inflexible et (dur dur !) douillette. Elle rechigne à se soumettre, à ne pas exhumer sa kalachnikov en invoquant le Père du Kilimandjaro, à ne pas exterminer ses semblables. Elle se contente de mignonnement détériorer le matériel, 2h de colle la demoiselle qui se croit tout permis près du radiateur ! Elle sourit. Elle réprime sa férocité et immédiatement une vague moelleuse d'indulgence la remplit comme pour l'encourager.

Les gazelles ont disparu. Elle est complètement seule avec elle-même. Mais les âmes passées à venir présentes vivantes la dorlotent et festoient au retour de leur fille prodigue.

jeudi 1 août 2013

12 - Destruction massive

Désamour de tout ce qui bat ou tremble, de tout désir qui ébranle et désespère.
Désamour sans remords enivrant.
Elle peut se désarmer. Elle n'est plus qu'un bloc froid de vaisseaux en voie de désaffection.
Elle se sent comme un gros poisson en pétrification.
C'est l'idée même, elle n'en pense rien.
Elle pense uniquement au bout de ses pieds de crevette famélique. L'avenir est un désert et elle s'en félicite, un éternel plat où tout obstacle se désagrège. Elle a déshabillé puis désossé le monde, planifié rigoureusement la déforestation ultime de l'univers, et cette immense tableau sans relief
où plus rien ne se dresse,
la confond d'allégresse mesquine.

On commence à brasser concrètement la nervosité qui règne désormais dans les tranchées. Les filles s'agitent déstabilisées par l'abîme qui s'ouvre en elles. 
Le sursaut de la Lupa a dissipé un moment l'inquiétude qui impacte sa truffe curieuse avide de sensations, mais nous revoilà au creux de la descente à l'Enfer. 
Avant de nous assoupir à tour de rôle soir et nuit, chacune se replonge dans une longue prière à la lune (moins versatile que son collègue soleil malgré sa réputation de sorcière). 
Que fais-tu Locloca ? Réveille la Lupa ! Réveille-toi ! Réveille-nous ! Redeviens despote ! Harcèle-nous ! Lave-nous les neurones et change-nous en tout ce qui te plaira ! Aucune peine ne peut plus nous atteindre. La pire punition sera un léger désagrément, une petite turbulence. En guerrières expérimentées, nous prendrons mal en patience sans nous plaindre, sans jamais oublier le désastre qui nous abrase de fond en comble. Curetage total. Ne nous abandonne pas ! Inflige tous les supplices mais résiste au nirvana résiste à l'apaisement irréversible. Là n'est pas ton destin. 
Reviens parmi nous !
Bouge ! 
Respire !
Ressent ! 
Résonne ! 
L'accueil sera celui de l'invité d'honneur. Toutes les joies des siècles et des siècles te seront réservées. Ne t'en va pas comme ça !
Petite merdeuse, tu te dessèches comme une vieille figue écœurante. Bon sang, tu te déshydrates tu le vois pas ! Alcoolique de la soif ! Ton orgueil te desservira, tu t'en mordras la croupe ! 
Tu n'es qu'une traînée !
Destituée de ton statut d'humaine. Et vlan ! (Maillet du juge)

Elle a désinfecté la vie, il n'en reste que poussière.
Un minuscule centimètre la sépare du néant.
Et ce n'est finalement qu'aujourd'hui qu'elle surprend la faucheuse grinçante cachée derrière la lune.
La lune qui trahit la mort, se fait diaphane pour avertir la rouquine souffreteuse autrefois plantureuse de sa désintégration imminente.
Tous les mots sourires menaces, gazelles cœur dentiste, auront été vains. 
L'astre nocturne, nounou des âmes douloureuses, sait faire vibrer l'œil éteint. 



11- Dernière chance


Déréliction d'une perfection en marche.
Elle ne peut pas accepter cela laisser ce massacre dépasser sous ses yeux lucides et compétents. Ils en tournicotent dans leurs globes. Ça la gratte, elle doit mettre fin à cette déraison endémique. Personne n'a tiré la sonnette d'alarme, personne ne s'inquiète ! Ah oui ! Ce n'est que son microcosme (micro de mes fesses oui !) qui se change en fromage fondu irrécupérable dérive vers une compromission intolérable. Soit dit en passant, une honte que ce genre de nourriture. Elle ne se fera plus complice de tout cela.
Bref,
au pas !
et rangez-moi ça stupides animaux !

Elle déraille à nouveau. Elle s'était presque retournée nous a presque jeté un coup d'œil il était trop tôt, elle n'a pas supporté le magnétisme du contact trop chaud trop froid trop fort épicé pesant solide.
VIOLATION DE TERRITOIRE ! nous signifie-t-elle. De quel droit espèces de ... (et tous les noms d'oiseaux possibles) ; nous n'avions pas même bougé un ongle nous doutant de la fragilité de nos relations pourtant purement diplomatiques. Fracture non consolidée.
Oreilles dressées poilues yeux jaunes museaux prêt a bondir une canine découverte centre de gravité de la boule de nerfs de retour.
Lupa.
Nouvelle allocution enregistrée qui nous bercera 24h au moins au mieux.

"Nous avons terriblement fauté. Rattrapons dès maintenant ce malencontreux dérapage.
Tonalité de musique allemande "l'Hymne au Pompier".

Réglementation à l'intention de tout individu gazeau gazelle d'un poids de moins de 66 kg pour les femmes et 86 kg pour les hommes (normes nationales françaises) et d'un IMC  < ou = 21 (échelle internationale).

HYGIÈNE ET CONSCIENCE
1- Dératisation radicale javel détergents anti-biotiques
2- Correction sans erreur en toutes circonstances
3- Maîtrise, exigence, intransigeance. A travailler jour et nuit.
4- Obéissance et loyauté à son inestimable personne propre.
5- Déritualisation systématique et foi en l'idéal individuel.
6- Aucun dérangement ne sera toléré par la Louve.

Tout individu dérogeant à ces points ou les tournant volontairement en dérision (les rêves seront sanctionnés par un simple avertissement) subira une peine de 3 jours dans la chambre des Coupables.

Elle déroule le tapis rouge à l'assoupissement exemplaire de la volonté.
Rébellion intégrale
(Soumission qui se terre et ricane)
Puissance inflammable