jeudi 10 octobre 2019

‪Depuis toujours, il rêve chaumière de sorcière. Avec effroi et plaisir du frisson. La voilà au bout de ce chemin   si familier ! La parfaite bicoque, chat noir, araignées en toile. Mais un malaise l'enserre peu à peu. Pas un pli. Rêve sans ride. Annonce le cauchemar baveux.‬


10 octobre

Joue le verre à lu-
mière miroite et moire
Minuscules vagues.

lundi 7 octobre 2019

7 octobre

Poème bruit trace l'impossible intérieur.
‪ Comme chaque soir, trop tard, il quitte son bureau. Exténué. Le parking vide et ses lumières voyeuses finissent de le perdre. Il marche vite dans ce béton néon infini. Puis, les yeux gourds, il voit surgir son reflet d'ombres immenses. Il grandit décharné et lui hurle à la mort.‬


lundi 30 septembre 2019

‪Brûlée par le froid, elle poursuit sa route insensée. Les rails n'en finissent pas de tracer. Pourtant enfin le nuage de glace semble s'épaissir. Elle sent les morts prendre forme. Elle frissonne et soupire de peur soulagée. Elle l'entend qui l'appelle tout au fond. Elle plonge.‬


vendredi 27 septembre 2019

‪L'escalier de ferraille juste là à quelques mètres. Elle entend résonner les pas de l'homme à tout moment avec envie et angoisse. Elle s'affame de rage. Appuyée à son mur, elle ne peut plus bouger. Chaque jour, il la paralyse du simple regard. Prisonnière d'un mage inconnu.‬


mardi 24 septembre 2019

25 septembre

Les yeux partout là à embrasser.
‪Après une longue marche sous une sombre canopée, il atteint enfin l'allée qui le mènera au chateau d'antan. La tension le quitte. Mais d'un coup, les arbres disparus et une foule en délire les mains aux cieux. Leurs cris strient l'air. Il lève les yeux. Là, l'œil qui rit.‬


lundi 23 septembre 2019

‪Elle se retourne. Le puits et sa lumière forment un cercle parfait. Trop parfait. Elle reprend sa marche vers les ténèbres, opaques et asphyxiantes. Elle a tant résisté à la tentation du puits ! Désormais, la voilà dans l'ombre impitoyable. Un voile la frôle. Elle frémit. Sourit.‬


dimanche 22 septembre 2019

Jongle les cases et dégrille décarre.
‪Elle allume la lumière en haut du petit escalier. Elle descend et sent l'air de la cave lui monter à la tête. Amer. Capiteux. Les mains picotent. Elle se dirige vers la caisse de vieilles photos, l'empoigne. Cent voix hurlent alors dans tout son corps. Elle a à nouveau six ans. ‬


22 septembre

Krach cartèle quatre bras du monde.

samedi 21 septembre 2019

‪Aussi loin qu'Atalas se souvienne, il vivait sous ce toit. Prisonnier. Sans issue. La mémoire effacée. Pourquoi ? Qui appeler à l'aide ? ‬
‪Il retourna au bord de la rivière. La bouteille et son message gisaient là, exactement où il l'avait jetée. Exactement comme à chaque fois. ‬


jeudi 19 septembre 2019

‪Je m'approche de l'église croûlante. A l'entrée, indemne se dresse à hauteur d'homme un ange. Déchu. Il m'attire, irrésistiblement. Mes mains me devancent plus fortes que moi. Un grognement gronde de la statue. Puis des larmes noires, poisseuses. Elle craque. "Tu vivras maudite."‬


Andrew Ridker, Les Altruistes – Editons Rivages


Altruistes sauf en famille



Arthur, Maggie, Francine, Ethan et tous les autres. Une famille sans grand mystère mais bel et bien comme les autres, comme la vôtre. Paradoxale et un peu folle.



C'est la famille dans son intimité souvent cachée, souvent indécelable de l'extérieur, qui prend dans Les Altruistes le devant de la scène. La famille sans ses couverts sociaux et bienséants. C'est bien cela oui, sans plus aucune bienséance, là où le quotidien et les relations se dédouanent des contraintes. Et aussi parfois de dignité ou de volonté de bien-faire. La famille où chacun œuvre à sa survie. Non pas que cet environnement soit si nocif. Non, cette famille est comme les autres. Mais c'est là que les caractères profonds se révèlent.

On y retrouve sa propre famille, nécessairement Pas partout bien évidemment mais par touches. Certains détails subtils où celui-ci lutte contre la solitude, celle-là contre l'ennui, les autres pour la reconnaissance etc. Alors, vous vous en doutez, ce n'est pas toujours beau à voir. Heurtant. Mais réaliste. La solitude, l'ennui, la reconnaissance comme je l'écrivais plus haut, la colère, la trahison, la douleur, l'argent, toutes ces choses qui habitent toute famille.



Réaliste, impitoyable, ironique sous des airs de littérature sans prétention. En effet, ce roman ne fait preuve d'aucune grandiloquence et ce n'est pas l'héroïsme flambant qui y est conté. Le petit quotidien des uns et des autres tenus par les liens du sang. Et il est vrai, ces liens ne tiennent parfois apparemment qu'à un fil. Apparemment parce qu'au final ne cèdent pas. Contre toute attente. Mais ne sont-ce pas les attentes que l'on a d'une histoire. Car la vraie vie se passe souvent bien plus de cette manière consensuelle étrange et incompréhensible.

La lecture des Altruistes est fluide, aisée, apaisée. Comme un livre feel good. Paradoxe d'un fond ironique qui prend forme dans une écriture sans embûches. Sans doute l'ironie n'en est-elle que plus intense. Les personnages, en ce sens, e sont pas réellement attachants ni d'ailleurs répulsifs. Peut-être des anti-héros. L'on cherche un personnage qui vraiment sorte du lot, qui émotionne intensément. En vain. Car est-on dans un roman tel qu'on a l'habitude ? Rien n'est moins sûr.



Andrew Ridker prend le parti de jouer avec les repères temporels. Une famille est un nid d'époques qui s'entrelacent. Il en fait son miel en narrant la vie d'une génération puis de l'autre. Il saute de l'une à l'autre, en saute parfois même. Il ne prend pas de gants. Il confronte les temps. Et l'on en conclut inévitablement que ressemblants ou dissemblants, les membres d'une famille sont bien les membres d'un même organisme, qu'il sont interdépendants. Que chacun est façonné par l'autre. La notion de génération au sens propre rend tout son sens. Les individus se succèdent, se génèrent physiquement. Ils se créent aussi de parents en enfants et le sens de ce qu'est l'un s'éclaire à la lumière de l'autre. La famille est une machine de générations.



Voici une lecture agréable aux apparences simples qui ne laisse pas indifférent. La famille, ses brèches, ses pics et ses chemins tortueux.





Andrew Ridker, Les Altruistes – Editons Rivages – 9782743648282 - 23

mercredi 18 septembre 2019

19 septembre

Barde harpe airs au-delà du réel.
‪Il aime cette immense ville. En plein coeur sa nature sauvage. Il lève les yeux au ciel lointain. Sa tête retombe sur ses épaules, son regard aimanté. Les crânes humains trônent. Là, l'objet de sa quête interminable. Il pose les deux mains dessus. Et disparaît. Avalé. Enfin. ‬


mardi 17 septembre 2019

18 septembre

Floue la science, réel est argile.
‪Tous les soirs, l'homme sans visage rejoint l'immense demeure, seul. On ne l'a jamais vu que rentrer chez lui. Nulle autre part. Nul autre temps. Ses courses aux bras, il grince la grille. Alors la maison chante. À peine audible un air entraînant. Et les murs dansent discrets.‬


lundi 16 septembre 2019

‪Il s'arrête le souffle court devant le rayon de la bibliothèque d'éternels. Le livre-tempête est là. Il le reconnaît. Quand il l'ouvrira, le vent l'engouffrera, il oubliera qui et quand. Dans l'œil du temps, il revivra ses vies inconnues. Il la retrouvera, la grande disparue.‬


dimanche 15 septembre 2019

16 septembre

Elle craque les crânes en cotillons.
‪Au flanc du mastodonte les cornes dormeuses‬
‪L'homme serein couche sa tête et ses voltigeurs‬
‪La peau de la terre rattrape les pieds ;‬
‪Tout contre le dangereux animal, ‬
‪Le plus grand calme là où vrai vif.‬


Invité au fer rouge virevolte banquet.

15 septembre

Bouffoner et rebondir crâne de toc.

jeudi 12 septembre 2019

mercredi 11 septembre 2019

samedi 7 septembre 2019

vendredi 6 septembre 2019

jeudi 5 septembre 2019

Saisis le tourbillon et voltige fol.

6 septembre

Le nez en l'air
Le crâne ouvert
Mille d'œil
Bourlingueurs
L'oreille en feuille de chou
La bouche pas bée
Pas bête
Gobante
Langue grenouille
Pour tout goûter,
Je me balade.
Prête à transformer
Fée Clochette
Brille brille
Clichée
Kitschette
Oui oui
Le tout c'est nez en
L'air
Lalilala.
Je roule la bosse
Mienne et planète
Marche cours et vole
Et vidange le cambouis
Cracraboum.
Le nez en l'air
Et en voyage
Simone !
Le ciel détombe les têtes élastiques.
L'œil juste ou-
vert promet et éperonne
Jaune rouge feu. 

5 septembre

Enclume fonce la poitrine mais rit.

dimanche 1 septembre 2019

Elle est accourue sur la plage. L'ignoble image tambourine son crâne. Et le sourire ironique de la soeur par-dessus les larges épaules nues. Elle prie pour oublier cette famille de furieux tarés. Les yeux au ciel, rêve de l'autre monde. Reprend pied et, là le monstre lui sourit.


1er septembre

Moudre en perles le réel décousu.

vendredi 30 août 2019

30 aout

Fabrique fumante multicolore de magie quotidienne.

Le toit de sa voiture s'est ouvert en grand. Elle a glissé hors de son siège, coulé dans l'air. Elle s'élève au-dessus de la foule ronflante de l'autoroute. Du pareil au même jusqu'au fond de l'horizon. L'homme moutonne. Elle rêve d'une danse multicolore. D'un coup de magie.




mercredi 28 août 2019

lundi 26 août 2019

26 aout

Tout jeune matin
Lève douce voile à vie
Et le réveil brute.
‪Le livre fusée au noyau vif.‬

Le Dr Kunk inspecte le document. Il est tombé sur Mme Janus un matin. Ni queue ni tête. Elle geint dans son fauteuil de folle. Elle pleure. Elle est maudite. Le Dr K voudrait qu'elle se taise.
Et puis vide un grand blanc le surprend. Elle a ses yeux noirs et ricane :"Imbécile !"



Roule-moi et ronde ma peau.

Fabrice Colin, La bonne aventure- Edition Talents hauts


Où te mènera La bonne aventure.





Roman d'aventure ? Pas vraiment non. L'aventure c'est l'apprentissage et ce dernier conduit à la croisée des mondes et des voix. Fabrice Colin conte le deuil de l'enfance et l'éclosion de l'âge adulte. Et le rêve est toujours permis.



C'est autour d'Ombline que se construit La bonne aventure. Une jeune femme attachante certes mais pas seulement. Un peu personnage aussi un peu fade d'emblée et timorée. Loin de l'héroïne flamboyante, bien davantage l'anti. Ombline comme une page vierge entre dans son histoire et les personnages qui l'entourent et apparaissent peu à peu la colorent pour finalement l'asseoir dans le vivant.

Mais ces autres qui lui tournent autour en satellites ne sont pas moins que ses forces vives à elle, ses forces secrètes que le lecteur lui-même ne soupçonne pas. Elle encore moins bien sûr. Cette naïveté touche et agace. Elle permet de s'émerveiller en fin de compte.

C'est donc bien le monde intérieur de la jeune femme qui prend forme dans la réalité. Devant elle, Ombline voit danser ses anges et ses démons, les vrais. Non pas des rêves illusoires, comme ceux auxquels s'accroche l'héroïne. Des anges et des démons on ne peut plus réels qui vivent en elle et à l'occasion de ce parcours initiatique se font voir au grand jour. Acculée aux confins de son monde étriqué, Ombline est amenée à en repousser les limites. Laisser l'enfance derrière elle.



La bonne aventure est une forme de conte. L'ambiance n'est pas franchement celle des contes que nous connaissons bien. C'est un monde juste à côté du réel. Pas réel. Le mélange des genres rend la narration difficile à classifier. Cela n'est pas absolument nécessaire me direz-vous. Certes mais cela engendre une impression de richesse du récit et le sentiment de plonger d'univers en univers. Entre réalité et magie. Entre fantastique et merveilleux. Ni clairement l'un ni clairement l'autre. Pour sûr conte revisité.

Pas de morale à l'ancienne. Mais cette idée que la parole des uns et des autres est à entendre avec des ouïes aussi diverses qu'il y a de voix, et qu'une même voix en contient également plusieurs. Il y est aussi question du deuil : celui de l'enfance oui, celui des être qui l'ont peuplée. Et les autres sont là pour nous ouvrir un chemin vers l'avenir, qu'ils soient bien ou mal intentionnés.



La bonne aventure est un roman visuel. Les personnages sont colorés comme nous le disions plus haut. Leur forme surgit unique et marque l'esprit.

L'écriture elle-même est imagée. Les nombreuses comparaisons sont toujours pleines de vie et de poésie. Précisément, on croise aux détours de nombreuses pages des éléments de style véritablement esthétiques. L'on sent que l'auteur a prêté attention à cet aspect de sa narration. Cela porte le mélange des genres et l'entremêlement des façons. Une beauté des intersections. Et souvent, une expression dans cette veine nous fait penser qu'on aurait aimé y avoir pensé avant.

La fin de la narration, que nous ne dévoilerons pas bien entendu, s'inscrit et illustre même à elle seule tout ce dont nous venons de parler. Elle donne cette impression d'une boucle bien bouclée.



Vous découvrirez donc là un roman jeunesse extrêmement soigné et poétique.



Fabrice Colin, La bonne aventure- Edition Talents hauts – 9782362663437 -

samedi 24 août 2019

24 aout

L'émotion grand huite nauséeuse tourbillante.

Victoria Mas, Le bal des folles – Editions Albin Michel


Le bal des folles ou le monde à l'envers




A travers un univers asilaire régi par les exigences de bienséance des hommes, Le bal des folles nous propose un palais de femmes héroïnes, survivantes et conquérantes. Et la folie esthète.



Qui sont les rois de cette histoire ? Ce sont des reines, toutes des reines. Mais qui choisir ? Geneviève ? Eugénie ? Le gynécée tout entier ? La Salpêtrière ? Pas de facilité en tout cas dans l'écriture des habitantes du Bal des folles. Elles se détournent du commun des mortels sans ambages. Elles donnent à voir de l'incongru, de l'hermétique, du bizarre, du pitoyable. Et puis peu à peu l'on est pris d'affection pour cette cour des miracles et ses bigarrures. D'autant plus bien sûr quand la cruauté du dehors surgit. Mais les folles ne sont pas de simples victimes à défendre comme la veuve et l'orphelin. Le lecteur découvre les arcanes d'autres lois au-delà du palpable.

Quelques autres qui gravitent autour de ce peuple d'amazones tête à l'envers, sont conquis par leur fausse démence, s'ouvrent à l'irrationnel et de fait à une bienveillance qui leur faisait clairement défaut. La rigueur cède devant la vulnérabilité et son pouvoir.



Le bal des folles s'annonce sans ambiguïté : la folie des femmes. Sans complexe aussi l'on y parle de cette folie. Et « les folles » ne sont pas de faux êtres ou demi-humaines. Elles sont plus denses et réelles que leurs pairs. Un hommage à la folie ou l'énigme désignée telle, car en effet le concept laisse dubitatif dans ce contexte du XIXe siècle. L'on y constate la relativité de la définition de la folie et l'on prend tout en douceur mais en pleine face cette interrogation latente normal-anormal. L'on se complaît tous, soyons un peu honnêtes, dans notre confiance en notre normalité. Pour ce faire, désigner l'autre reste la solution la plus aisée. Mais ici, les repères se meuvent et l'on s'insurge. Avant de se retourner sur sa réalité contemporaine et la folie d'aujourd'hui. L'arbitraire s'y rapproche de sa pureté. Alors on opte pour la folie douce car on ne sit lus qui est quoi.

La folie est une poésie. Un art. « Une manière d'être et de se placer dans le monde » (p.229). Un don pour ceux qui la portent. Les limites se brouillent. Le regard des hommes en fait une tare. De l'intérieur, dans le secret des dortoirs de l'hôpital, la folie s'épanouit en esthète. L'asile est un univers de beauté avec ses personnages, sa danse, ses drames, ses couleurs, ses chants.



Pas de doute, Victoria Mas écrit un livre-femme. Le parti pris est clair. Tenons-le pour acquis. Les femmes tiennent le haut du pavé, les hommes demeurent de l'arrière-plan. Il ne s'agit pas de féminisme à proprement parler. L'écriture est plus tendre que militante. Pour autant la narratrice (prenons nous aussi ce parti-là) ne se pose-t-elle pas en témoin à rebours de ce gynécée asilaire ? La question reste ouverte. A chacun sa lecture.

Les grands hommes essaimés au long du récit sont davantage des poupées de décor que de réels personnages. Ils incarnent paternalisme et étroitesse d'esprit, assez impitoyable il faut bien l'avouer. Une exception confirme la règle et évite un manichéisme contestable. C'est comme si les puissants de ce monde, ironie littéraire, n'était que des pantins de la narration, des images figées. En tout cas certainement pas les héros. L'ordre du monde fait la culbute.



Victoria Mas, Le bal des folles – Editions Albin Michel – 9782226442109 – 18,90

vendredi 23 août 2019

‪Il a attendu tant d'années de pénétrer l'autre monde. Il y a eu tous ces gens raisonnables qui l'ont retenu dans la grisaille ronronnante. Mais voilà : il n'est pas de cette engeance. Il est fou. Fou furieux sans un mot, il passe la porte du pays imaginaire. Le ciel veille.‬

23 août

‪Creuse l'incertitude en imaginaires artificiers.‬
Hyène joue au bâton va chercher
Avec son ami plein d'ailes
Se voler le trésor de fourrure en plumes.



Mes rêves soulèvent les sous-sols engloutis.

jeudi 22 août 2019

Rire texte tisse toile tous ensemble.

Au paradis

Sur l'extrême bord de l'hélicoptère, son corps est tendu dans le vide. Je le retiens par le froc. Il ne tiendra plus que quelques secondes. Il craque dangereusement.
Il crie comme un putois "Dévorer le paradis !" Puis, propulsé en arrière je lâche et hurle.
Il vole au paradis.



J'acharne derrière son écorce rèche.
Le réel comme un roc rechigne.

samedi 17 août 2019

Liée en pieds et poings
Les doigts noués indémêlés
L'angoisse fait corps.

Groenland aux mains des conquistadors

Précieux glaçon
Surplombe le monde
Croisée des rives.
Les trois molosses
Grognent et bavent
Rouge blanc bleu jaune
A étoiles
Brandies en dollars origamis.
La banquise tirée en couverture
A soi,
S'effrite.
Les ogres sans yeux tête baissée
Marquent la terre de riche chaude-pisse.
Café noir bulle un visage insondable.
Les yeux noix roulent leurs veines de bois
Globés sur impassible peau de pierre
Lèvres avalées sous langue aux aguets.


Les yeux bridés déchiffrent la lumière.

vendredi 16 août 2019

De la tête aux pieds
Coucous en fenêtres s'ouvrent
Crient for intérieur.
Saisir tout contre brave la montagne.
La fin vite cogne le coeur.
Aligator gros solitaire pataude sur terre
Les écailles en cavale devant bande de coincoins furieux 
Caquetis fuient le prédateur penaud.


mercredi 14 août 2019

Cheveux plaqués et le front
Surgit tournant rond comme une planète
Rempli de feu et terres mystérieuses.

Vent plaque les herbes
Les hommes et vide troue
Monde en horizon.
De brume poussent les montagnes
Et quatre humbles marcheurs trottent un à un d'homme en bête 
Compagnie filée brodée sur l'immense nature.


Photo de Jordan Hammond
Cheveux d'ange et d'or bouche écho rebondit
Sexy girl ourle les cils l'oeil globe prêt à jaillir
Moitié nue mi-masquée à tout évidente
 mystérieuse.



14 août

Le croc craque la peur impitoyables.

Femme en plein foot

La bouche pleine de sifflet sans les mains Elle court la loi Au beau milieu de l'homme Agité et crieur de L'injustice. Elle règne et brandit ses ors écarlates Ils piaffent Peut-être Les barbus couillus Ici, Elle a conquis son droit Et dernier mot.

mardi 13 août 2019

lundi 12 août 2019

Bas monde rampé
De long en large traqueur
Ventre à terre campé.

12 août

Lassitude mollissante les yeux mi-rêve mi-lune.
La pêche et s'en frotte les pattes
Ours griffu crochu attaqué en bleu
Ecailles à l'oeil aveuglé la proie rebelle. 


samedi 10 août 2019

Ancrés aux abysses 
Journaux des terres et mers
Monde indélébile.
Impérial pose profil à l'objectif
Menton conquête barbichette même fière
Crinière couronne coiffé décoiffé de défilé.


Bouche en coeur lèvres poulpeuses
Pas une ride pépé séculaire
Tranquille bulleux d'avant-guerre sans fusée.


Typhon interstellaire engouffre la gorge goulot.

vendredi 9 août 2019

9 août

La chasse aux papilles pétillantes trillolantes.
Le paon et sa clique
Arborent le chiqué chic
Fou miroir magique.
Au microscope
Lames d'invisible trésor
Bible multivers à trois branches.
Et éclôt le voyage fou auprès des
Découvreurs des premiers temps
A cheval sur leurs barques
Plongeurs du Sud mystérieux.
Pied au sable
Par-dessus le tribord
Ils rondent 
La vie se reprend
Au pays lointain.
L'oiseau se fait montagne
Le bout des plumes au creux de ses vallées,
De tous les éléments.


Peau au soleil fond de plaisir.

mercredi 7 août 2019

Et courir la chance
A toutes jambes tire d'ailes
Balancer au ciel.

Grenier de trésors
Assis au creux des merveilles
Mille et une nuits.
Peluche museau en sang
Nounours en griffes fatales
Balade sa grande carcasse indomptable.


Pierres en âge de bois
Soleil couchant de roches tranchées
Miroitées en siamoises.


mardi 6 août 2019

Brise ses liens à perdre haleine.

L'homme à barbe

L'homme à barbe se
Pavane
Poilu jusqu'au coeur
Broussaille appliquée
Peau glabre par-dessus la tête
Aux oubliettes.
Cromagnon en beauté moderne
Ou ombre tatouant les
Joues
Habitées habillées.
L'homme voilé dévoile ses armes.

La sieste de l'abeille

La vibrillonnante stoppe et pattes calées posée en chauve souris ballante 
Les antennes ploufent comme lapin bélier
Ou lovées ds le coeur moelleux des fleurs mielleuses,
Dorment.
Gros nez ronron tuyau pshite son
Sable fraîcheur sur rond dos
Tranquille mastodonte trompé.



Balbutier la route monts et vaux.

lundi 5 août 2019

La glace se fend craque
Des crocs trop chauds fondent
Sur sa peau ses plumes éclatantes.
Roulé bouclé
Retrouver le coeur juste
Pieds nus dans le havre interdit.


Ricardo Nuno Sil
Trancher la nuit, devancer le matin.

dimanche 4 août 2019

‪Partir et laisser vivre en aveugle‬.
De jaune en or
La terre se pare du soleil
Sous l'orage planant.


Photo de Matt Madden & Kim Vallis
‪Pomme croquée se grignote‬
‪Sur elle-même tournicote ‬
‪Flaire la chair fraîche creuse sa tête linotte.‬

4 août

‪Trop de coeur dans sa poitrine.‬

samedi 3 août 2019

Guerroyer sur son fier destrier
Lance mordante et déchirante
Contre l'immobile vanité.

Hong-Kong empoulpe

‪En parapluies ou luminions ‬
‪L'impétueux poulpe glisse ses‬
‪Imperturbables tentacules‬
‪Encore encore.‬
‪Avec les princes couronne,‬
‪Ils se jettent la balle et la faute‬
‪Ping pong tourne dans les airs‬
‪Et la fumée qui fait pleurer.‬
‪Mais le poulpe est un dur‬
‪Serre les dents et les bras.‬
Les chiffres rondent clefs jusqu'infini.

Vertigo

‪Montagne à pic du ciel au sol droite comme un i,‬
‪Et ils gambadent à flanc de pierre ‬
‪Équilibristes défi du vide.‬


Hibou et son canard

‪Duvet jaune des mares et plumes élégantes des cimes ‬
‪Collé serré dans leur nichoir‬
‪Provoquent l'ordre des choses.‬


vendredi 2 août 2019

Arbre de sagesse couve les enfants bondis
Et joue cache-cache avec soleil
Découpe ciel en pièces et puzzle.


Photo de Kittiwut Chuamrassamee

‪Les yeux fermés d'espoir convoquer la tendresse,‬
‪L'être tendu à l'autre ‬
‪Qui saisit cette confiance à pleines lèvres et mains.‬


Photo de Tom Flash
Ciel de toutes les humeurs
De chaud en froid fond droit
Sur la chaumière vierge s'éveillera.


Photo de Matt Molloy