jeudi 28 mars 2019

28 mars : Entre elle et lui

L’anormé
Énommé
Monstre 
Sublime
Beau comme les dieux
Tonnant mélange des règnes
Poète
Frissonneur.
Contre la gravité,
En bords,
Gîtant 
Sans recta ni milieu.
Il 
Ou
Elle
On s’y perd,
Les yeux cherchent
Le carré
Le simple double dix
L’angle.
Elle 
Ou 
Il
Fonce 
Dans le tas
Fumeux
Fumier
Des vieux murs.
Il 
Ou 
Elle
Rit et crie
En se ruant
Comme un fou
Qui sait
Son éclat
Et 
Fracas.
Elle 
Ou 
Il
Se fait moineau bélier
Heurte
La vitre 
Dans un impossible
Alliage.
Badaboum
Prévisible
Et le cul par terre
Mué dansé.
L’hermétique verrerie
Dans ses murs de 
Bouse
Dessoudée
En étoile
Goguenarde.
Elle 
Ou
Il
Fête
Tralala
Hors les murs,
Et 
Dedans 
Ou
Dehors
Qui sait ?



mardi 26 mars 2019

26 mars : lion en crinière folle

Choucroute bouffante en tête
Ouvre baroque la belle gueule aux yeux d'amande
Qui stoppe le rire et toque la conscience.


Photo de Laurent Baheux 
@laurentbaheux

lundi 25 mars 2019

Gros soleil grogne de plaisir
Éclabousse sans vergogne jusqu'aux recoins timides
Et ambitionne reconquérir le monde.

samedi 23 mars 2019

Melting pot

‪Tourelles presque donjon meurtrières chevaliers en filigrane‬
‪Grises pierres et boum ! mille couleurs et grands yeux ouverts agrafés aux vieux murs‬
‪Choc des siècles explose en merveilleux.‬


(Château de Kelburn)






jeudi 21 mars 2019

Superstition requine

‪Diable des mers érigé en furieux sanguinaire‬
‪Requin au sourire immuable‬
‪Love son grand nez aux mains du plongeur caressant. ‬

Renard

‪Le regard muet au creux des broussailles de poils‬
‪Douceur berceuse qui palpite la poitrine‬
‪Museau coquin angélique ailé de blanc.‬


Photo de Laurent Baheux
@laurentbaheux

19, 20 et 21 mars : Fête bouffonne

Valser les règles
Toutes saoules à crever,
Font des bulles
Se dépoilent.
Tête en bas
Marche sur les mains
Les jambes gigoteuses
Comme au berceau.
A-coups
Toc toc
Boum boum
Paf
Oh pardon !
Et pas vraiment désolé,
Y a pas mort d’hommes.
Les bouches culs de poule
Et
Costumes trois pièces
Aux pelotes.
Immobiles pantins
Provoquent hilarité
Puérile.
Rentrez dans vos charentaises bien rangées
Et laissez-nous
Valdinguer
Et
Faire voler
La terre.

Chaos jouissif
Insouciance bouffonne
Débusquée
A la sortie du labyrinthe
Le plus géant du monde.
Rigolade sortie de sa geôle,
Encore plus folle
D’avoir croupi.
Bidonnade du fond des
Entrailles
Et fini de parler.
Et que tout le monde ferme sa grande
Gueule
Et
Se poile
La tête grosse
De légèreté.

samedi 16 mars 2019

16 mars : L artiste

Femme poulpe ouvre ses tentacules ventouses tout ouïe
Gironde cueilleuse des minimes vibrations 
Enorme cerveau sans corps artiste du sensible.


Oeuvre de Tirchio Renzo - Italie

vendredi 15 mars 2019

15 mars : salon de livres

Toute minuscule souris
Bondir de livre en livre, trampolines
Se faufiler sous la couverture juste entrouverte.

jeudi 14 mars 2019

14 mars : croco trompe-l'œil

‪Gros croco sur le dos bidonné‬
‪Se roule de rire‬
‪Ouvre le bec aux visiteurs, la queue-trompe escalier.‬


Oeuvre de ROA

mercredi 13 mars 2019

L'artiste

Homonculus difforme
Les yeux loin des orbites, les oreilles d'éléphants, le nez en tamanoir, les mains de gros géant,
L'artiste goûte le monde en tout sens.

13 mars : Armstrong Ier, pas sur la Lune

‪Les yeux grand ouverts laissant passer toutes les lumières ‬
‪Et le visage poupin prêt à s'émerveiller ‬
‪Armstrong pistonne trompette et cigarette incongru virtuose.‬



mardi 12 mars 2019

12 mars 2019 : Mars

La ville pimpante de ses flaques de nature revigorées
Fait sautiller de bon matin danser et claqueter ; 
Et puis douche froide en trombes martiales.

lundi 11 mars 2019

11 mars 2019

‪Manteau d'écailles clos de ronds boutons blancs jusqu'au menton,‬
‪Caméléon tourne ses yeux en télescope du fond des âges,‬
‪Les pattes princes accrochées en singe.‬

dimanche 10 mars 2019

10 mars 2019

Crêtes et pics punks
Prairie aux airs de mer
Le vent balaye les règles de tout poil.


Photo d'Ansel Adams ~ Le Vent

samedi 9 mars 2019

Gagner la guerre (2009) de Jean-Phillipe Jaworski, Editions Folio SF




Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski



Un flamboyant livre-monde aux confins de mille réels






           Eriger un univers entier et en inventer les couleurs, les odeurs, les mélodies, voilà une tâche périlleuse s'il en est. L'on risque à chaque pas le ridicule. Chaque nouveauté est un pari. C'est en tout cas ce qui peut sembler du point de vue du lecteur. L'on se demande comment l'auteur a réussi le tour de forces du livre-monde. C'est certes le jeu des genres littéraires de l'imaginaire. Mais certains malgré tout s'aventurent encore plus loin que d'autres dans la complexité créative.

          Jaworski est de ceux qui osent. Il se pose en architecte équilibriste. A l'image de Don Benvenuto que nous suivons dans son épopée tout au long des mille pages du livre, il jongle sur le fil avec divers genres et à la frontière du réel. Il ne coupe pas tous les ponts avec notre réalité et tout de même nous embarque dans un merveilleux cape et épée. Science-fiction ne me paraît pas définir fidèlement l'intrication subtile des genres et le tissage flamboyant que l'écrivain en fait.

           Le livre-monde nous fait oublier notre réalité, nous entraîne, nous appelle quand le besoin de fuir nous rattrape. Il n'en est pas si éloigné que l'on peut être dans le réel et l'irréel dans le même temps, en parallèle sur deux modes divergents. Gagner la guerre à la frontière happe notre sens du réel et le transforme pour que nous puissions en échapper tout entiers. Suffisamment proche et autre pour nous décoller absolument sans danger, seulement dans une jouissance que le quotidien interdit.

Tout en mêlant les styles, les formes, les langues, Jaworski bâtit dans la cohérence. Jamais bancal, Gagner la guerre tient ferme sur ses fondations. Le narrateur est un génie ironique et aussi puissant que farfelu. Il mène la danse, guide et la confiance se peut être totale.

          Fidèle à ces auteurs de l'imaginaire, notamment de science-fiction plutôt ici, Jaworski cache dans son écriture une érudition évidente. Les références sont multiples. Sans doute que la plupart d'entre elles nous échappent d'ailleurs et même si l'on les perçoit, les entend-t-on vraiment ? Toujours est-il qu'un sous-sol pavé de précieux soutient le virevoltant héros de cette histoire. Les langues s'entremêlent, l'onomastique est ciselée dans les moindres détails, les vocables improbables ponctuent chaque page... On sent solide ce sous-sol, mais a-t-on envie d'aller le déterrer ? Sans doute que chaque lecteur a son avis sur le sujet mais que la grande majorité ne partira pas en spéléologue dans ce foisonnement de culture. Peut-être que sentir les symboles et le sens qui bourgeonnent et vivent cet univers suffit. Peu-être que tous les sens ne sont pas à découvrir. Mais celui qui en a le désir ne sera pas déçu ni démuni. Le matériel est énorme et florissant.

        Tout foisonne ici et la sobriété n'est certainement pas de mise. Plutôt Stravinsky que Bach. Pas de calme ni d'apaisement. Mais de la vie partout encore et encore. Le fabuleux personnage de Don Benvenuto est digne des plus célèbres héros. Là encore, l'auteur est funambule. Ce héros détonne, n'est ni bon ni mauvais. Ne suscite pas d'empathie. N'appelle aucune identification. Il est drôle et fougueux. Il est profondément vivant et c'est cette caractéristique qui en fait un héros qu'on n'oublie pas. Il est en mouvement, en permanence, dans tous les sens du terme. Tout bouge et se meut avec lui. Et une fois le livre refermé, il est de ceux qui demeurent dans un coin de la tête et un petit clin d'œil de temps à autre, en pleine réalité prosaïque.



         Gagner la guerre est de ces gros livres, gros comme des briques, qui ne tiennent pas dans un sac ; qui posés sur un coin de table interpellent le voisin ; qui font parler d'eux même les déserteurs de librairie. La richesse et la prouesse que représente ce livre en font un vrai spectacle. L'achever est un peu comme un deuil. Mais une chance, tout livre se relit.




9 mars : Faim du monde

Le printemps encore timide au fond du ciel
Ouvre la faim du monde
Et s'envoler.

vendredi 8 mars 2019

Femme de libertés s'enflamme
Cheveux vent en Marianne
Conquérante de son âme.

8 mars : Mots architectes

En noir sur blanc 
Les mots s’impriment.
Sages.
Puis 
Sous les yeux
Ils se mettent à
Vibrer
Et 
Décollent
Trop heureux 
De se trouver 
Désentravés.
Toujours de lettres
Et 
En règles.
Mais s’annonce la liberté.
Ils entrent en tête
Et
Corps. 
Si entendus.
Si accueillis en demeure.
Et les voilà qui s’en donnent 
A coeur joie.
Se dénudent
Dépouillent 
De
Leurs uniformes,
Mue nonchalante jetée 
En travers.
La fête 
Bat son plein
Et 
Les mots encore entiers jusque
Se défont
Délient
Et 
Lettres à leur guise.
Légères 
Drôlettes
Encore
En forme.
Enfin,
Elles-mêmes osent
Tout.
Elles déroulent leurs
Bras
Et boucles.
Et leurs traits 
Dessinent un nouveau monde.
L’imaginaire 
 Débarque.



jeudi 7 mars 2019

La girafe perchée qui monte qui monte verticalée.
Mais tendresse animale défie la trajectoire et casse le cou
Pour caresser l'aimé, coûte que coûte.

Léonard de Vinci

Le long barbu
Aux yeux louches
Un petit air de nos explosifs contemporains
À poils dévots.
Mais pour lui 
Non merci pas
De chair humaine en pâté,
Improbable végétarien,
Non non pas même halal.

Léonard pose sur le monde
Et son univers
Deux mirettes follettes.
Peut-être s’y cache-t-il
Et s’y retire
L'air benêt.
Et scrute 
En impitoyable surdoué
Ses pairs insouciants.

Il marche à côté
De son siècle
A l’étroit
Sans doute
Dérouteur obstiné
Jamais vraiment 
A sa place.
Un kamikaze

Pas de nos admirables
Tests
QI
Et autres fausses inventions.
N’aurait-il pas
D’ailleurs
Peut-être dans une nuit 
D’insomnie 
(Sûr qu’il ne dormait pas le Léonard)
Trouvé déjà 
La clef de son mystère ?
Formidablement seul et ses neurones 
Vibrionnants.

Parangon
Du génie historique.
L’humanité a ses
Valeurs immuables :
Génies à travers les temps,
Sceptiques
Insatiables
Bouillonnants 
(Un peu de Ritaline Monseigneur de Vinci ?)
Excentriques avérés
Anormaux tolérés
Parfois 
Follement messianiques
Plusieurs siècles 
D’avance.

Derrière son air de Père Noël
Et son regard tordu,
Plusieurs pas en coin
Cavalier échèque et mate
Il galope plus vite
Que tous les cerveaux
Qu’il rencontre.
Chemin de traverse
Angle imprévu
Il vole le carcan
En éclats
Sans bruits
Sans bombe
L’oeil insaisissable et rieur.
L’antinome de nos pieux et criards barbus. 

Il doute absolument.
Il fouille obstinément.
L’idée féroce
et sans limites.



7 mars : Mots et Panseurs

Ils s’ouvrent aussi bien
Que leurs
Livres.
Se donnent parfois.
Echappent souvent.
A la plupart des
Vivants.
Chacun s’y essaye
Tout le jour.
Sauf l’ermite qui a cessé d’en 
Passer 
Par eux.

Un tout petit peuple
D’élus invisibles
Connaissent
En silence
Les règles 
Du jeu.
Au fond
Savent
Que
Le vif
Se dit
Sous les mots.
Bouffonnants indomptables rigolards.

Non pas 
Que 
Les mots 
Ne se 
Trouvent.
Le petit peuple
Sait 
Qu’ils se
Rencontrent.
Parfois compagnons sans mystère.
Tyranniques pourtant 
Si l’on leur offre
Les pleins-pouvoirs
Et 
Vérité.
La vie sérieuse 
Leur est
Fatale.
Le joueur invétéré
Humble
L’enfant près
Les 
Séduit 
Sans un pli.

Elle joue
Du coin des lèvres.
Elle ne fanfaronne
Ni ne pontifie.
Elle suit l’élastique du monde
Les rythmes singuliers
De chaque chose et chaque être
Les mélodies indistinctes au tout-venant
Les nuances filantes
Les infimes trouées.
Dans son sillage
Les mots la suivent
Traîne dentelle vivante
Ils lui tombent 
En mains
Providentiels.
Elle les rit
En complices
Et 
Les jette là où 
L’élastique cède
Les rythmes débrident
Les mélodies dissonnent
Les nuances aveuglent
Les trouées sombrent.
Elle panse.

Dans la bouche du petit peuple,
Les mots épousent les formes
Presque parfaits.
Toujours faussement 
Idoines.

Ils s’entrelacent
Aux seuls 
Panseurs
Et 
Poètes,
Ceux qui les jonglent
Et les tutoient.
Au coude à coude.


mercredi 6 mars 2019

La crinière folle en mèches volages
Digne des podiums et des flashs
L'animal laisse jouer le vent bouffon et scrute le monde face à face.
Tout au fond de l'aube 
Chantent les effluves du printemps
Pointilliste à pas de loups.

6 mars : L'enfant sans fin

L’enfant 
Collé aux basques
Accroché à la marche
Les pinces broient les chevilles.

L’enfant
Qu’on aboie
Qu’on agonit
Qu’on maudit
Bannit
Comme un morpion
Inconvenant.

L’enfant
Arrache la peau 
Sans voix
Sans trace
Il imprime pourtant
Son poids
Sa couleur 
Passée
Et 
Ses griffes.
Bien incapable de se tenir
En société
Et pourtant là
Bondissant farouche
Le long des jambes
Grimpeur insatiable
Puis
Un poing traître sur la tête,
Quand d’autres yeux
Se posent sur lui.

L’enfant
Appelle
Et refuse de mourir
En chien.
Ses ongles 
En invisible
Galopent jusques aux
Cou et nuque
Tressés
Métronome du souffle.

L’enfant
Ne peut pas en 
Finir.
Il n’est qu’un disparu 
Cloîtré dans sa cave
Gluante
Que le corps qu’il agrippe
N’ose pas 
Achever.

L’enfant 
Gratte la porte
À sang.
Il n’a plus rien
À perdre.
Il ne sait pas
Qu’il s’approche de la
Moelle.
Il poursuit
Réflexe.

L’enfant
Haï
Sali
Lépreux
S’arrête 
Soudain.
Il lâche
Sa proie
Son bourreau
A deux pattes.
Il 
S’assoit 
Fesses surprises
Rebondissent.
Il ne sait plus
Bien voir.
Il se détourne.
Il doit.
Mais il entend 
Ce qu’il n’attendait
Presque
Plus.
Ses noir et blanc se
Colorent.
Les bras en tombent.
Il repart en
Enfance.
Une place juste pour lui.
Il ne comprend 
Presque
Rien.

Les mots
Le figent.
Bombe.
Et les mondes
Engloutis.


La nuit déplie son drap de noir,
Pourtant les yeux clignent et la conscience tenace
Pour regarder vivre la nouvelle étoile, chaque heure.

lundi 4 mars 2019

4 mars : de livre en livre

L’entre- deux mondes,
L’un fermé sur un coin gauche de table,
L’autre impatient droit
Juste en face ;
Un grand canyon raide en
Piqué.
Purgatoire
Balanceur.
Le nouveau livre
Trépigne
Sur ses deux ou quatre pattes
Comme dans la queue
De l’attraction phare.
Vraie vie en vue.
L’ancien s’endort
Paisiblement
Dans son angle
Discret.
Mais l’oublier si vite
Ne se peut.
Alors,
Un peu asthmatique
En ce vol à ras de sol
Déluminée,
J’attends.
L’entre-deux mondes
Ne s’évite
Pas,
On a beau faire
Et plonger corps et âme
Dans nouveaux
Bras.
L’on rage
Vain.
Un beau livre ne s’achève
Sans un
Blanc
Trou d’air.
Et la vie
Repart de plus belle.
Pour d’autres grandes
Aventures.



Exode éléphantesque

‪Subtil agencement de petits et grands pianotés sur le désert à perte de vue,‬
‪Les trompés cocufiés par le grand cérébré humain,‬
‪Ils s'exilent bienheureux loin des caqueteurs sociopathes.‬

Roi lion

Couronne au vent permanentée ou bien post kilomètre lancé
Le parfait museau à la grecque aux antennes de tout poil.
Sur son rocher déposé délicat, la tranquillité du lion à découvert.

dimanche 3 mars 2019

3 mars : Lire

Le livre se referme
Emmené par le poids de la myriade de
Pages.
Je le laisse
Doucement 
Ploc
S’achever ;
L’ordre des choses.
Je peux le rouvrir
Bien sûr
Et replonger.
Pourtant,
La première fois
Est close.
Le livre
Lourd comme une brique
Se rangera sous peu
Aux côtés de ses
Pairs.
A jamais vivant
Certes.
Plein univers
M’habitera 
De ses mille et une couleurs.
Avant de m’endormir,
A l’heure où les diables sortent du bois,
J’invoquerai
La ronde de ce monde-là.
Et en paix,
Je sourirai
En m’évaporant 
Dans l’inconscient.
Glisserai
Sans fracas
Là où
Funambule est la loi.

Le livre se referme
Et moi
Nourrie d’un nouveau
Rêve.


Le mufle rase l'eau sans un pli, orbites oreilles rosies
Le cuir luisant miroite et se confond
Hippopotame robuste cheval a l'oeil de mouche glisse aquatique.

Zèbre enfume Mouche

Le stupide canasson en pyjama psychédélique
Siamois de surcroît !
Zézaye moqueuse la mouche bernée et vole dans le vide.
Nébuleuse opaque et lourde
Larme blanchit la campagne
La ville danse et crie au loin sous tous les cieux. 

samedi 2 mars 2019

Rhinocéros

Mastodonte tout en pif aux allures de préhistoire,
Image d'étrangeté qui anéantit désir anthropomorphe et force l'autre regard,
Le rhino esbaubit, les oreilles juchées en as de pique.

vendredi 1 mars 2019

1er mars : Mousqueton, alpiniste mousquetaire

Alpiniste solitaires de mes montagnes,
Russes et autres,
Russes entre autres,
J’ai le mousqueton fidèle.
Même en terres fermes
Il est aux aguets,
Il tient la taille,
Observe l’à-venir
Qui s’ouvre devant,
Les arrières en
Sécurité.
Mon mousqueton accroche
Les pierres
Les roches
Les pics
Les plus durs.
Il est rompu à
L’exercice.
Il se rit du danger
Et le reçoit en
Habitué.
Il vise toujours plus haut
Plus près de brûler
Son fer
Au soleil.
Le plat du sol de sa
Planète lui est
Extra-terrestre,
Aliéné à la folie
Et aux grandeurs.
Il demeure
Alors
Collé à
Sa racine.
Ne s’envole plus.
Peureux d'un coup.
La violence et la guerre
Au sommet du monde
Seul
Sont son terrain de jeu.
Les autres 
Le
Tétanisent.

Le fidèle mousqueton ne dort jamais.
Pourtant,
Il ne quitte pas
Son lit,
Ne s’aventure pas
En quelconque 
Marée
Ou
Débordage.
On l’appelle.
On l’admire.
On l’aime même parfois.
Ses pairs s’entrelacent deux à deux,
Ou par grappes et 
Rondes
Rieuses.
Il rit de loin
Et missionne son ombre
Pour
S’acoquiner 
Et 
Cocoriquer.
Réel,
Il demeure
Hypervigile 
A sa base.
Le QG confortable.
Plus ou moins ceci dit 
Puisque bourreau de
Lui-même,
Il ne décroche jamais,
Mâchoire claquée
Murée.
Il ne touche plus
A cette came-là,
Celle qui 
Bras dessus bras dessous
En mousquetons croqueurs.
Il reste clos sur 
Ses plombs
Hermétiques.
La boucle est bouclée
Et personne.

Et je traverse la vie
Agrippée à moi-même
Et mes reliefs acérés
Volcaniques.
Le mousqueton prêt à la guerre.
Surtout,
Les dents 
Serrées,
Les lèvres
Mangées.
Attaches craquées.
Hackeuse 
Je détresse.



Chien sauvage

Deux paraboles plantées sur une tête de toutou comme toi et moi.
L'une à moitié croquée : le toutou est un dur.
Le front tranché par une peinture de guerre : les yeux stridents la déclarent.