lundi 30 septembre 2019

‪Brûlée par le froid, elle poursuit sa route insensée. Les rails n'en finissent pas de tracer. Pourtant enfin le nuage de glace semble s'épaissir. Elle sent les morts prendre forme. Elle frissonne et soupire de peur soulagée. Elle l'entend qui l'appelle tout au fond. Elle plonge.‬


vendredi 27 septembre 2019

‪L'escalier de ferraille juste là à quelques mètres. Elle entend résonner les pas de l'homme à tout moment avec envie et angoisse. Elle s'affame de rage. Appuyée à son mur, elle ne peut plus bouger. Chaque jour, il la paralyse du simple regard. Prisonnière d'un mage inconnu.‬


mardi 24 septembre 2019

25 septembre

Les yeux partout là à embrasser.
‪Après une longue marche sous une sombre canopée, il atteint enfin l'allée qui le mènera au chateau d'antan. La tension le quitte. Mais d'un coup, les arbres disparus et une foule en délire les mains aux cieux. Leurs cris strient l'air. Il lève les yeux. Là, l'œil qui rit.‬


lundi 23 septembre 2019

‪Elle se retourne. Le puits et sa lumière forment un cercle parfait. Trop parfait. Elle reprend sa marche vers les ténèbres, opaques et asphyxiantes. Elle a tant résisté à la tentation du puits ! Désormais, la voilà dans l'ombre impitoyable. Un voile la frôle. Elle frémit. Sourit.‬


dimanche 22 septembre 2019

Jongle les cases et dégrille décarre.
‪Elle allume la lumière en haut du petit escalier. Elle descend et sent l'air de la cave lui monter à la tête. Amer. Capiteux. Les mains picotent. Elle se dirige vers la caisse de vieilles photos, l'empoigne. Cent voix hurlent alors dans tout son corps. Elle a à nouveau six ans. ‬


22 septembre

Krach cartèle quatre bras du monde.

samedi 21 septembre 2019

‪Aussi loin qu'Atalas se souvienne, il vivait sous ce toit. Prisonnier. Sans issue. La mémoire effacée. Pourquoi ? Qui appeler à l'aide ? ‬
‪Il retourna au bord de la rivière. La bouteille et son message gisaient là, exactement où il l'avait jetée. Exactement comme à chaque fois. ‬


jeudi 19 septembre 2019

‪Je m'approche de l'église croûlante. A l'entrée, indemne se dresse à hauteur d'homme un ange. Déchu. Il m'attire, irrésistiblement. Mes mains me devancent plus fortes que moi. Un grognement gronde de la statue. Puis des larmes noires, poisseuses. Elle craque. "Tu vivras maudite."‬


Andrew Ridker, Les Altruistes – Editons Rivages


Altruistes sauf en famille



Arthur, Maggie, Francine, Ethan et tous les autres. Une famille sans grand mystère mais bel et bien comme les autres, comme la vôtre. Paradoxale et un peu folle.



C'est la famille dans son intimité souvent cachée, souvent indécelable de l'extérieur, qui prend dans Les Altruistes le devant de la scène. La famille sans ses couverts sociaux et bienséants. C'est bien cela oui, sans plus aucune bienséance, là où le quotidien et les relations se dédouanent des contraintes. Et aussi parfois de dignité ou de volonté de bien-faire. La famille où chacun œuvre à sa survie. Non pas que cet environnement soit si nocif. Non, cette famille est comme les autres. Mais c'est là que les caractères profonds se révèlent.

On y retrouve sa propre famille, nécessairement Pas partout bien évidemment mais par touches. Certains détails subtils où celui-ci lutte contre la solitude, celle-là contre l'ennui, les autres pour la reconnaissance etc. Alors, vous vous en doutez, ce n'est pas toujours beau à voir. Heurtant. Mais réaliste. La solitude, l'ennui, la reconnaissance comme je l'écrivais plus haut, la colère, la trahison, la douleur, l'argent, toutes ces choses qui habitent toute famille.



Réaliste, impitoyable, ironique sous des airs de littérature sans prétention. En effet, ce roman ne fait preuve d'aucune grandiloquence et ce n'est pas l'héroïsme flambant qui y est conté. Le petit quotidien des uns et des autres tenus par les liens du sang. Et il est vrai, ces liens ne tiennent parfois apparemment qu'à un fil. Apparemment parce qu'au final ne cèdent pas. Contre toute attente. Mais ne sont-ce pas les attentes que l'on a d'une histoire. Car la vraie vie se passe souvent bien plus de cette manière consensuelle étrange et incompréhensible.

La lecture des Altruistes est fluide, aisée, apaisée. Comme un livre feel good. Paradoxe d'un fond ironique qui prend forme dans une écriture sans embûches. Sans doute l'ironie n'en est-elle que plus intense. Les personnages, en ce sens, e sont pas réellement attachants ni d'ailleurs répulsifs. Peut-être des anti-héros. L'on cherche un personnage qui vraiment sorte du lot, qui émotionne intensément. En vain. Car est-on dans un roman tel qu'on a l'habitude ? Rien n'est moins sûr.



Andrew Ridker prend le parti de jouer avec les repères temporels. Une famille est un nid d'époques qui s'entrelacent. Il en fait son miel en narrant la vie d'une génération puis de l'autre. Il saute de l'une à l'autre, en saute parfois même. Il ne prend pas de gants. Il confronte les temps. Et l'on en conclut inévitablement que ressemblants ou dissemblants, les membres d'une famille sont bien les membres d'un même organisme, qu'il sont interdépendants. Que chacun est façonné par l'autre. La notion de génération au sens propre rend tout son sens. Les individus se succèdent, se génèrent physiquement. Ils se créent aussi de parents en enfants et le sens de ce qu'est l'un s'éclaire à la lumière de l'autre. La famille est une machine de générations.



Voici une lecture agréable aux apparences simples qui ne laisse pas indifférent. La famille, ses brèches, ses pics et ses chemins tortueux.





Andrew Ridker, Les Altruistes – Editons Rivages – 9782743648282 - 23

mercredi 18 septembre 2019

19 septembre

Barde harpe airs au-delà du réel.
‪Il aime cette immense ville. En plein coeur sa nature sauvage. Il lève les yeux au ciel lointain. Sa tête retombe sur ses épaules, son regard aimanté. Les crânes humains trônent. Là, l'objet de sa quête interminable. Il pose les deux mains dessus. Et disparaît. Avalé. Enfin. ‬


mardi 17 septembre 2019

18 septembre

Floue la science, réel est argile.
‪Tous les soirs, l'homme sans visage rejoint l'immense demeure, seul. On ne l'a jamais vu que rentrer chez lui. Nulle autre part. Nul autre temps. Ses courses aux bras, il grince la grille. Alors la maison chante. À peine audible un air entraînant. Et les murs dansent discrets.‬


lundi 16 septembre 2019

‪Il s'arrête le souffle court devant le rayon de la bibliothèque d'éternels. Le livre-tempête est là. Il le reconnaît. Quand il l'ouvrira, le vent l'engouffrera, il oubliera qui et quand. Dans l'œil du temps, il revivra ses vies inconnues. Il la retrouvera, la grande disparue.‬


dimanche 15 septembre 2019

16 septembre

Elle craque les crânes en cotillons.
‪Au flanc du mastodonte les cornes dormeuses‬
‪L'homme serein couche sa tête et ses voltigeurs‬
‪La peau de la terre rattrape les pieds ;‬
‪Tout contre le dangereux animal, ‬
‪Le plus grand calme là où vrai vif.‬


Invité au fer rouge virevolte banquet.

15 septembre

Bouffoner et rebondir crâne de toc.

jeudi 12 septembre 2019

mercredi 11 septembre 2019

samedi 7 septembre 2019

vendredi 6 septembre 2019

jeudi 5 septembre 2019

Saisis le tourbillon et voltige fol.

6 septembre

Le nez en l'air
Le crâne ouvert
Mille d'œil
Bourlingueurs
L'oreille en feuille de chou
La bouche pas bée
Pas bête
Gobante
Langue grenouille
Pour tout goûter,
Je me balade.
Prête à transformer
Fée Clochette
Brille brille
Clichée
Kitschette
Oui oui
Le tout c'est nez en
L'air
Lalilala.
Je roule la bosse
Mienne et planète
Marche cours et vole
Et vidange le cambouis
Cracraboum.
Le nez en l'air
Et en voyage
Simone !
Le ciel détombe les têtes élastiques.
L'œil juste ou-
vert promet et éperonne
Jaune rouge feu. 

5 septembre

Enclume fonce la poitrine mais rit.

dimanche 1 septembre 2019

Elle est accourue sur la plage. L'ignoble image tambourine son crâne. Et le sourire ironique de la soeur par-dessus les larges épaules nues. Elle prie pour oublier cette famille de furieux tarés. Les yeux au ciel, rêve de l'autre monde. Reprend pied et, là le monstre lui sourit.


1er septembre

Moudre en perles le réel décousu.