lundi 29 septembre 2014

Saute et goûte

Des
sautes
gouttes
de soleil
qui s’enroulent
en anglaises
idoines.
Qui plongent
et gluent
à la ligne
de terre
en pétrole.
Engoncés
comme des goélands
au piège
de l’or noir.
D’un coup,
les
sautes
gouttes
voltes
de soleil
reprennent
à pic
vertical ascendant
onirique
ornithologique.
Le hamster pourrait
s’y plaire
un cycle parfait
toujours mouvant
courant fluide
en sens unique.
Rayé
jaune et noir
comme une abeille,
le graphique
à la pointe
de l’humeur,
l’encéphalogramme
à bouclettes
dorées.
Une chevelure
mi-teinte,
platine et brune
alternativement,
de haut en bas.
Et cette image de
la gymnaste
qui tourbillonne
et coupe le souffle,
paraît si fade
et sans allure
sur un sol
plat
et dur.
La grande roue du manège qui tourne qui tourne,
la balançoire
dont on voudrait
qu’elle ne s’arrête jamais,
qui oui donne
la nausée
mais qui stoppe
l’appétit,
comble
rondement
le désir
et ses tiraillements.
La roulette
tournoyante
en justaucorps
brillant.
Les paillettes
d’or
harmoniques.
Puis le plat adipeux
rébarbatif
accidenté
et sombre.
Le ciel bas
lourd
prêt à lâcher.
Qui, n’explose jamais,
à moins d’une étincelle.
mais précautions multiples
et répétées
contre tout
événement
vivant,
trop chaud
et trop bavard.
Des cycles
irréguliers
et prévisibles,
des
sautes,
gouttes,
voltes,
haltes
de soleil.
Un répit dans les
sphères
éthérées
saturées
de
curiosités
et
amitiés.

Hauts et bas,
cercles d’or et lignes noires,
duveteux ou cabossées.

Dénivelés
et
nausées
du quotidien.

Découvertes
et
couleurs
des jours et nuits.

Couples criards
ou
fondus enchaînés
moultes
et moultes fois
réessayés.

vendredi 26 septembre 2014

Du haut du mur

Le mur qui pousse
en plante carnivore
en plante prolifère
en plante locataire
en plante fille
devient mère.
Le mur
à un rythme effréné
sans à-coups
se dresse.
Effréné
par l’angoisse à le voir
se hisser
sans en voir le bout,
sans en voir
le trou.
Un mur
sans maçon
qui monte
qui monte
qui monte
comme la petite bête.
Le mur
qui pèse,
la patte qui traîne
à y être
attachée
par le crâne,
les fils qui
passent
en-dessous
des yeux.
Le mur
qui alourdit le territoire
tout l’espace
même le
qui ne touche pas.
Le mur
qui tremble
bien au-delà
de la Chine
et du nerf
de la guerre.
Le mur
qui injecte son
venin
dans toutes les particules
les plus infimes de mon corps.
J’en suis
imprégnée
pénétrée
de cellules
en cellules.
Comme un mur
rayonnant
d’ultra-violets invisibles
sans beauté
insensé
simples gangrènes mutiques
tentacules de puissance.

Quand il est temps,
le mur s’efface.
Encore,
on ne lui a rien demandé.
Encore,
il n’en fait qu’à sa tête.
Il laisse
comme un sagouin
un précipice
à sa place.
Il faudra
s’efforcer
lentement
de le remplir
de respirations
profondes,
bien entières
qui prennent le fond.
Sinon,
si la patience
et le courage
font défaut,
on sera
tirée
vers le fond
des pots
des plats
des bols,
jusqu’à la dernière goutte,
pour que ce soit fini,
pour qu’il n’en reste plus,
pourléché astiqué,
pour une surface lissée
brillée
aspérités étripées.
On imagine bien
qu’un grand trou
n’est pas
de tous les
goûts.
Il y en a
même qui pourraient
malveillants
dire qu’on est une
salope.
C’est qu’ils n’ont pas
regardé
bien clair
ni fort.
Il y a trou et trou.
Là, c’est un mur
arraché,
une tranchée
de guerrière.
Qu’on ne juge pas
trop vite
les éclopées
à trous !

Je suis
jour après jour
un chantier
urbain.
Tonitruant
ou
inerte
tonitruant et inerte,
glacée de solitude
et grouillant de petits hommes jaunes,
fier érigé
à cases manquantes.

mercredi 17 septembre 2014

Multivies

L’apocalyptique lenteur de l’univers.
Je voudrais que la vie courre aussi vite que mes rêves, qu’elle se torde et se contorsionne comme dans mes acrobaties diurnes ou nocturnes mais toujours intra crâniennes.
Gymnaste toujours échauffée, sur le pied de guerre.
Gymnaste en pointes, le corps à la perfection, les voltiges qui dessinent l’air ; pourquoi pas même les œuvres qu’on a dans l’âme ? Le corps crayon, le corps encreur.
J’aurais voulu vivre une vie de gymnaste, une vraie avec pirouettes et rebondis. J’aurais été un élastique pour une vie parmi d’autres. C’est une des vies rêvées. Il aurait fallu prendre l’immense temps de dévier ma trajectoire.
Désespérante raideur de l’univers.
Je voudrais pouvoir dérouler tous les tapis aussi vite qu’un clac et rentrer dans ces corps esprits inédits.
Après gymnaste, tous les
actrice
exploratrice,
vétérinaire,
chirurgien humanitaire,
professeur émérite
Avoir tant vu, tant lu, que je pourrais enfin comprendre les règles et affirmer au moins une chose. Je ne sais pas laquelle. Mais être tellement sûre parce que j’aurais voyagé
en multivies.
Je saurais que ce que je sais je le sais. Que c’est vrai au moins pour moi et toutes les couleurs et reliefs me conforteraient. Je pourrais m’asseoir douillettement sur une vieille chaise seule complètement au beau milieu d’une grande salle vide, sans télé ni feu rien de vivant. Je serais encore toute douillette de toutes mes vies passées et à venir. Peut-être même que je les réclamerai ces moments de digestion intime si jamais j’étais tant que cela.

J’aimerais tous ces dénivelés et me sentir pleine chaque jour, chaque jour plus riche et quelqu’un d’autre.
C’est un rôle de clown ou de bouffon du roi qui toujours et toutes nuits se masque et se déguise. Finalement, l’habit est toujours le même et personne dedans.
Mais j’aimerais cette énorme farce, même lucide, elle me ferait aimer la solitude, l’incontournable après-midi seul sur sa chaise et obligée d’attendre. Elle dégourdirait jour après jour ma circulation encrassée. Non par l’âge mais de malformation congénitale. Encrassée née, je dois sans cesse m’ébrouer.
Ou je crois devoir.

Grande victoire ce jour où je m’ennuierai sans douleur au beau milieu d’un vieux salon sur une chaise à moitié.

mardi 16 septembre 2014

Amis là

Depuis des années,
sans en voir le bout
à l’arrière,
la queue
sans doute
on pourrait dire,
le cercle rassérénant
des amis-là.
Les amis,
les belles gens
tendres
et
remparts quand il le faut.
Les amis,
pas ce sens étriqué
d’aujourd’hui,
par exemple
:
« Personne avec laquelle on est uni par l’amitié. »
Magnifique
éclairage !
Les enfants !
Les
enfants !
qu’est-ce que j’ai dit ?
Quand on ne comprend pas un mot…
On cherche dans le dictionnaire.
Le chœur
désespérant
des écoliers
qui disent :
« la maîtresse a dit
et il faut qu’elle ait raison,
parce que ça me rassure,
et puis surtout parce que
tous ces adultes
qui
tombent comme des mouches
plouf
quand on leur
dit
qu’on pourrait faire
autrement.
tout est plus simple
si
j’entame en chœur
la mélodie
qu’elle nous
pipote.
Je réfléchirai
plus tard, bientôt ou
pas.
j’ai pas le temps
maintenant.
Il y a plein de réponses
à donner.
Les enfants.
Soyons sérieux.
Entre nous.
Ne cherchez pas
dans le dictionnaire.
Débarrassez-vous des bonnes réponses
en les
connaissant pas cœur,
par cœur
par cœur
et
boîte automatique
quand on écarquille les yeux devant vous
le bec ouvert.
C’est l’adulte
qui
attend
sa becquée.
Laissez votre vrai
cerveau
travailler
en douce
dans les recoins
que les
grands qui se croient forts
ne soupçonnent pas.
Eh oui !
je vous parle avec ces mots-là
puisque vous êtes
des
surdoués
de la vie,
que nous ne serons jamais
plus.
Moi, les amis,
ce sont
tous
ceux
qui rentrent
au cœur
comme dans du
beurre.
Alors,
ce qui compte
vraiment
c’est a et m.
On le sait bien que
voilà les vrais
convoyeurs
de sens.
Les amis là
ils sont en a et m.
Il y en a
qui se disent
que j’ai fumé,
qu’il ne doit
plus
me rester
grand-chose
de moquette
chez moi.
Réfléchissez un peu !
demandez à votre joli marmot.
On verra bien
ce qu’il en dit.
Ce n’est que cela qui m’intéresse.
Je saurai
d’après lui
si je vais trop loin.
mais c’est ça
que
je
me
disais
moi-même
gamine.
J’étais déjà fracassée ?
peut-être.
ca ne m’a pas mal
réussi,
merci.
C’est beau
les cicatrices.
Bon,
sauf les mauvais jours
juste !
j’aimerais être un
homme.
Les amis là,
un frère,
une marie,
une autre,
un bébé neveu
des sébastien,
une et une seule BA
l’experte du bureau d’à côté.
Il sont partout où je suis passée
les amis là.
Partout
absolument
quelqu’un une
t’enveloppe
de son
regard
comme tu le voudrais,
quelle que sot la manière,
elle te convient
dans un espace,
même une toute petite case
de ton être.
Ca s’emboîte
comme on n’y
croit jamais.
Comme si parfois,
le réel
était
parfait.
un morceau de moi
qui trouve
son complément
exact.
Et tout est infini
Exponentiel,
la concordance encore
plus souple,
l’exactitude encore
plus jouissive.
les amis là
n’en finissent
jamais.

lundi 15 septembre 2014

Giron du monde

J’aimerais,
dans ces moments-là,
là où plus rien n’importe,
que
le monde
me prenne fort
tout contre lui.
J’aimerais
qu’il se déplie,
qu’il me montre
ses mains
et ses grands bras,
qu’il s’assoie en tailleur
et m’accueille
dans son giron.
Dans le giron du monde,
tout contre
son cœur
et ses entrailles,
sans volcan
ni emmerdes.
ce serait en fausse tailleur
qu’il s’assiérait ;
il serait les jambes en losange
et je pourrais rentrer
et m’asseoir
me recroqueviller
dans ce trou chaud.
J’aimerais que le monde
me dise :
« N’oublie pas que nous sommes là,
pour le moment en tout cas.
reste tout contre nous,
ne t’enfuie pas
ne t’éloigne pas trop
dans tes sphères
éthérées.
Et lucides.
et trop lucides.
Et plus vivantes.
Froides de rigueur.
Ne te laisse pas
glisser
là où plus rien n’est grave,
où tout s’explique
par a ou b.
Reste tout contre nous,
tout contre moi
le monde. »
Et il me laisserait
prendre ma place
au creux de ses jambes,
tout contre son torse.
Je ne sais pas
si
le monde serait
une femme ou un homme
ou les deux
ou un ange.
Je ne veux pas savoir,
Ce serait peut-être
la grande déesse
feuillage.
Déesse parce que
sans barbe mais
pas plus femme
qu’un autre
finalement.
J’aimerais
le monde
tout contre moi
sans amertume,
il aurait lâché ses guerres
ses vérités
et politiques.
parce que l’e monde,
je sais qu’il peut
s’asseoir
presque en tailleur
et m’embrasser
comme un gros bouquet
de fleurs légères.
Il serait délicat et tendre.
J’aurais
la tête
sur sa poitrine,
enfouie.

Et puis,
pas trop longtemps quand même,
parce que tout contre
c’est vite oppressant.
Le monde
n’a pas besoin de moi,
il ne me retiendrait pas.
Je le saurais
mais
respirer toute seule
me reprendrait
le cœur.

Trêves de métaphores :
J’aimerais
juste
juste
être restée
au fond
et creux
du lit
ce matin.

vendredi 12 septembre 2014

Trouée d'idées

L'idée revient et repart
m'agrippe et
s'enfonce.
Elle a sorti
les griffes
depuis le début.
Je n'ai pas été
dupe
une
seconde
mais je pensais
qu'elle décolérerait.
C'est vrai,
je me suis
étonnée
de la voir si
peu
insistante
les premiers jours,
si
peu
guerrière.
Elle se préparait,
elle s'échauffait,
creusait son trou.
J'ai un trou
son trou
dans la tête
et le cœur.
L'idée
a
fait
pris
(Non pas un exercice de conjugaison, les médisants !)
étendu
son trou.
Elle est devenue
son énorme
trou.
Une idée
bien
tenace
lancinante
javelot
boomerang
qui se lové
douillettement
dans son trou
de malheur.

L'idée
trouante
que tu
serres les dents
pour avancer
et vivre.
L'idée éviscérante
de ton visage
sourcils froncés
pour interdire les
larmes.
L'idée sanguinolente
de tes insomnies
exaspérées
désespérantes

tu me maudis.
L'idée
que j'aurais fait
des même.
L'idée écœurante
que tu me
détestes
pour la vie.
Qu'au mieux
tu ne me penseras
plus.
L'idée inacceptable
que je ne te
parlerai
plus,
que tu n'accepteras
plus
un seul signe.
L'idée imaginée
que tu voudrais
jamais
ne m'avoir
rencontrée,
que tout
absolument
tu le regrettes.
L'idée poignarde
que
sans aucun doute
je suis
l'instigatrice
de ton
calvaire.

L'idée me troue,
elle te venge
et me punit.
Oui je
pourrais
dire
"C'est la vie, et après ?"
L'idée rit
sans cape
à gorge déployée
de mes ridicules
stratagèmes.
L'idée me troue,
je ne la hais
pas.
Moins de là !
Je me préfère
trouée
coupable
douloureuse
qu'insouciante
entière
mais
sans âme.
Je me haïrais
moi.
L'idée m'ampute
mais me relève.

L'idée tout contre moi.

vendredi 5 septembre 2014

Boom et paf

L’homme et
sa femme
sont des boomerangs
en puissance.
Pour peu
qu’on les
déclenche !
Je tu il nous vous elles
restent calmes
jusqu’à ce que
le bouton
le bon
le on/off
soit poussé.
Et c’est la course
comme si on était
tous
chacun
dans les starting blocks
permanents.
Ben oui hein !
On est tous toujours hein !
Parce que tu en sais
quelque chose
toi ?
Pfff…
Toi, tu es un boomerang
qui jamais
ne cesse
de rebondir.
Plus de sens,
tu perds ton et tes sens.
Tu te cognes
dans tous les coins
et même sur tous les plats.
Même sans poussage
tirage
ou déclenchement,
tu es déjà parti
à taper
dans tout ce qui existe.
Une poule entre quatre
vitres.

Le boomerang
c’est très simple.
Si tu n’as jamais joué,
tu conçois le retour de l’objet
comme
un presque tour de magie.
La bouche est bée,
en général.
Tu vérifies
que non !
pas un coup de chance.
Il reviendra
encore.
C’est contre
notre cohérence,
celle que l’on croit avoir.
Au bien contraire,
c’est pure réalité
de la femme
et son homme.
Les choses se jettent
et reviennent.
Pour frapper,
pour étonner
pour tonner
pour rassurer
pour attirer
vers l’avenir,
en va-et-vient comme
les chiens éclaireurs.

L’homme
et sa femme
et leur boomerang.
La femme
et son homme
en boomerang.
On est et on a.
On prend des baffes
et
ça claque au visage.
On n’en sort pas indemnes.
Et on claque
à son tour.
Pas toujours à ceux qui
ont fait boom.
Mais ce n’est plus
la première
donc on sait
que ça revient toujours,
les choses,
le temps,
les gens,
soi-même.
Ca disparaît au fond du ciel
et ça resurgit
après une ellipse
improbable.
Dans le jour
ou
après des décennies.
Rien n’est mort
pour toujours,
comme on voudrait
parfois
ou qu’on ne voudrait pas.
Ou alors tout est
un énorme
boomerang,
vivant et mort
dans l’instant
ressuscité
et
affolant.

Les hommes
et
femmes
jouent
se balancent
jettent
se retirent
se retournent
laissent en chemin
et inévitablement
sont
rattrapés
rapiécés
rattachés
rapprochés
par le fatal boom-
-e
-rang.

On se montre
sérieux

professionnel
reponsable
respectable.
On est tous des
joueurs
invétérés
avec leur
bout de bois
magique
qu’on sait plus
dans quel sens.

mercredi 3 septembre 2014

Tu n'existeras plus

L’orgueil,
et son intransigeance
arrêtent tout
et font trembler les murs.
les yeux palpitent
et tout le monde
a envie de crier.
De dire toutes ces choses
tellement
pensées
et jamais dites,
en bon animal
social
et respectueux.
Toujours repentant
de ces idées
qui le détrône
de sa bienveillance.
La sublime
et pitoyable
illusion
de la bienveillance.
Je la nourrirai
encore
et toujours.
Sans elle, je finis
aux miettes,
en minuscules morceaux,
transparente,
sans faim
ni pain.
Elle reviendra dans une
ou deux
ou trois
semaines.
En attendant,
l’orgueil
la laisse sur le bord de la
route
et prend les rênes.
Il tape du poing
et donne des ordres.
L’état d’urgence
est déclaré.
Il est le maître
incontestable
de la gestion de crise,
le coach
irréductible
en ca d’hémorragie.
Et il se dresse
pour protéger le flots
d’imprécations qui
se déverse
et qui a enfin
le droit.
Ce qu’on n’a jamais dit,
par civilité,
on le crache
et les viscères avec.
            La bêtise abrutie
            La lenteur bovine
            La laideur clownesque
            Le mépris cinglant
            L’antipathie monumentale
            Le dégoût nauséeux, parfois.
Toutes ces choses qu’on cache
et qu’on serre
bien
tendrement
tout au fond du
cœur.
Parce que j’ai beau
les retenir,
ne pas les trouver belles,
elles me confortent,
me bercent.
Je sais qu’elles seront là
pour me dire ma valeur
le jour venu,
le jour d’être blessée.

Ce jour est arrivé,
les vieilles cicatrices
se rouvrent
mais jamais comme ce fut
la première fois,
cette immonde
déchirure
de l’existence.
            Où il ne reste plus rien.
            Où on aspire au vide et sa douceur.
Où on est une poupée entre des mains qui jouent.
Ce jour est arrivé,
mais comme les dernières fois,
l’orgueil
et sa cohorte
ont pris les armes.
Les valeureux
et sûrs
guerriers.
Qui se battent
pour la peine.
Jamais
sans raison.
Un jour,
demain,
ou plus tard.
Un jour
sans faute !
j’arrêterai de sourire,
je cesserai le manège.
Je planterai les deux yeux
dans ceux qui
ne
regardent
rien.
Ils ne pourront pas s’échapper.
Ils devront soutenir
ma rage
et mon mépris.
S’ils essayaient,
ces yeux fuyards
et lâches,
de se baisser
pour caresser
leurs pieds,
je les forcerai
à revenir
à moi,
aux miens
et à attendre la fin
quand je l’ai décidée.
Pour un moment,
je serai leur tyran,
et à l’âme friable
et insipide
qui les porte.
Tu me verras
sans remords
et sans merci,
sans
aucune forme
de pitié.
Ta vexation,
ta brutalité,
ta liquéfaction,
ou même tes larmes,
me seront
tout à fait
égales.
Tu ne seras
plus
que
mon adversaire ;
Celui
ou celle
qu’on a protégé
qu’on a pris
avec précaution
qu’on a prévenu
et qui griffe
en plein visage
en pleine dignité
en se croyant
toujours innocent.
te faire sentir
ta malveillance
et la fin
parfaitement
définitive
de toute once
de confiance.
Tu n’existeras plus
que comme un corps
auquel
j’appliquerai machinale,
les règles
de la société.
Tu n’existes plus
d’ores et déjà.
Tu n’es celui
et celle
qui ne compte pas
qui ne compte rien.
Le zéro
tout entier.