lundi 15 septembre 2014

Giron du monde

J’aimerais,
dans ces moments-là,
là où plus rien n’importe,
que
le monde
me prenne fort
tout contre lui.
J’aimerais
qu’il se déplie,
qu’il me montre
ses mains
et ses grands bras,
qu’il s’assoie en tailleur
et m’accueille
dans son giron.
Dans le giron du monde,
tout contre
son cœur
et ses entrailles,
sans volcan
ni emmerdes.
ce serait en fausse tailleur
qu’il s’assiérait ;
il serait les jambes en losange
et je pourrais rentrer
et m’asseoir
me recroqueviller
dans ce trou chaud.
J’aimerais que le monde
me dise :
« N’oublie pas que nous sommes là,
pour le moment en tout cas.
reste tout contre nous,
ne t’enfuie pas
ne t’éloigne pas trop
dans tes sphères
éthérées.
Et lucides.
et trop lucides.
Et plus vivantes.
Froides de rigueur.
Ne te laisse pas
glisser
là où plus rien n’est grave,
où tout s’explique
par a ou b.
Reste tout contre nous,
tout contre moi
le monde. »
Et il me laisserait
prendre ma place
au creux de ses jambes,
tout contre son torse.
Je ne sais pas
si
le monde serait
une femme ou un homme
ou les deux
ou un ange.
Je ne veux pas savoir,
Ce serait peut-être
la grande déesse
feuillage.
Déesse parce que
sans barbe mais
pas plus femme
qu’un autre
finalement.
J’aimerais
le monde
tout contre moi
sans amertume,
il aurait lâché ses guerres
ses vérités
et politiques.
parce que l’e monde,
je sais qu’il peut
s’asseoir
presque en tailleur
et m’embrasser
comme un gros bouquet
de fleurs légères.
Il serait délicat et tendre.
J’aurais
la tête
sur sa poitrine,
enfouie.

Et puis,
pas trop longtemps quand même,
parce que tout contre
c’est vite oppressant.
Le monde
n’a pas besoin de moi,
il ne me retiendrait pas.
Je le saurais
mais
respirer toute seule
me reprendrait
le cœur.

Trêves de métaphores :
J’aimerais
juste
juste
être restée
au fond
et creux
du lit
ce matin.

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